Occidental (langue)

L'occidental, nom historique ancien, qui s'appelle officiellement interlingue, est une langue construite, publiée en 1922 par Edgar de Wahl au moment où certaines personnes essayaient de faire admettre l’espéranto à la SDN. De Wahl y voyait une catastrophe car une pareille décision aurait empêché par la suite le triomphe de sa propre langue construite, qu'il considérait comme une meilleure solution. La langue évolua par la suite dans le sens d’une latinisation croissante : c’est ainsi que la revue Kosmoglott a été au cours du temps rebaptisée en Cosmoglotta. Au moment de la guerre froide, l'occidental fut rebaptisé interlingue dans le but de ne pas inquiéter les Soviétiques qui détenaient en quelque sorte en otage le fondateur de la langue et l’empêchaient pratiquement de correspondre. Il est vrai que, pour éviter une confusion avec l’interlingua, les adeptes continuent souvent à parler d’interlingue (ex occidental).

Pour les articles homonymes, voir Occidental et Interlingua.
Ne doit pas être confondu avec Interlingua (IALA).

Interlingue (Occidental)
Auteur Edgar de Wahl
Catégorie langue auxiliaire internationale naturaliste
Écriture Alphabet latin
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-1 ie
ISO 639-2 ile
ISO 639-3 ile
IETF ia
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français) Omni homes nasce líber e egal in dignitá e jures. Ili es dotat de rasone conscientie e deve acter vers unaltru in un spíritu de fraternitá.

C'est une langue qui se veut immédiatement compréhensible à tous les locuteurs d'une langue européenne, tout comme la universal glot, le novial ou l'interlingua qui suivront la même philosophie. L’idiom neutral ou la mundolingue avaient déjà la même prétention.

Contrairement à cette dernière, l'occidental s'autorise quelques mots d'origine non latine (allemand Hem ; anglais it) et des formes plus courtes (regularmen pour l'interlingua regularmente). Il est même allé jusqu’à reprendre des mots à l’espéranto, comme pri pour au sujet de, ce que l’interlingua repousse absolument. La grammaire de l'occidental est résolument régulière et de ce fait, simple à apprendre. Elle est avec l'interlingua la langue artificielle la plus naturaliste qui soit. Elle ressemble donc un peu à un sabir plus évolué ou un créole.

Histoire

TLe premier numéro de Kosmoglott (plus tard Cosmoglotta), publié à la hâte après l'annonce que la Société des Nations étudiait le problème d'une langue internationale.

Débuts

Les activités d'Occidental et de ses utilisateurs peuvent être vues à travers le magazine Cosmoglotta, qui a commencé à paraître en 1922 à Tallinn, en Estonie, sous le nom de Kosmoglott[1]. La langue qu'Edgar de Wahl a annoncée cette année-là était le produit d'années d'expérimentation personnelle sous le nom d'Auli (langue auxiliaire), qu'il a utilisée de 1906 à 1921 et qui a plus tard gagné le surnom de proto-occidental[2]. De Wahl, à l'origine partisan du volapük puis de l'espéranto, a commencé à créer Occidental après l'échec du vote pour réformer l'espéranto en 1894[3].

Exemples

« Li material civilisation, li scientie, e mem li arte unifica se plu e plu. Li cultivat europano senti se quasi in hem in omni landes queles have europan civilisation, it es, plu e plu, in li tot munde. Hodie presc omni states guerrea per li sam armes. Sin cessa li medies de intercommunication ameliora se, e in consecuentie de to li terra sembla diminuer se. Un Parisano es nu plu proxim a un angleso o a un germano quam il esset ante cent annus a un paisano frances.

La civilisation matérielle, la science et même l'art s'unifient de plus en plus. L'Européen cultivé se sent presque chez lui dans tous les pays qui ont une civilisation européenne, c'est-à-dire dans le monde entier. Aujourd'hui presque tous les États font la guerre par les mêmes armes. Sans cesse les moyens d'intercommunication se perfectionnent, en conséquence de quoi la terre semble devenir plus petite. Un Parisien d'aujourd'hui est plus proche d'un Anglais ou d'un Allemand qu'il l'était il y a cent ans d'un paysan français. »

« "Li studie del lingues, mem limitat al lingues max necessi exige del yunesse cultivat un tre grand efortie quel vell, in parte, posser esser plu bon usat por altri scopes. Li dominia del scientie extende se chascun die ; li yunes ne have tro mult témpor, ni tro mult fortie, por studiar li principies de ti-ci. It es tre dur, exiger de chascun hom cultivat, que li may aquisiter durant su annus de studie, in sam témpor li conossentie del scienties e ti de tri lingues, omnes egalmen desfacil a aprender...E támen to es li precie payand por elevar se al modern cultura." ... Si on pussa li studie del foren lingues til li gradu de complet mastrisation, li témpor besonat es imens. Si it resta superficial, it contribue practicmen nequant al cultura intellectual. ... Por omni tis queles aprende li lingues modern solmen pro practic necessitás e queles interessa se solmen al formes contemporan del lingues, li profit intellectual de ti studie es max sovente mediocri.

L'apprentissage des langues, même limité aux langues les plus nécessaires, demande à la jeunesse cultivée un très grand effort, et qui pourrait en partie être mieux employé. Les sciences s'enrichissent chaque jour ; les jeunes gens n'ont pas trop de temps ni de force pour en étudier les principes. Il est dur d'exiger de chaque jeune homme cultivé qu'il acquière, durant ses années d'études, à la fois la connaissance des sciences et celle de trois langues, toutes trois difficiles...Et pourtant la culture est à ce prix. ... Si l'apprentissage des langues étrangères est poussé à fond, de manière à profiter à l'esprit, il demande un temps immense. S'il est superficiel, il n'apporte presque rien à la culture intellectuelle. ... Pour tous ceux qui apprennent les langues modernes surtout au point de vue pratique et qui s'intéressent seulement aux formes contemporaines des langues, le profit intellectuel de cet apprentissage est le plus souvent médiocre." »


Quelques mots non évidents pour un francophone

  • anc : aussi
  • forsan : peut-être
  • hodíe : aujourd'hui
  • litt : petit
  • mey : pourra (anglais may)
  • nequel : aucun ?
  • nu : maintenant (néerlandais)
  • quam : comme
  • quelcvez : quelquefois
  • sam : même
  • sivesive : soit … soit …
  • scrir : écrire (wallon scrîr)
  • strax : rapide, soudain (néerlandais straks)
  • ti : ce(ci)
  • to : ce(là)
  • unesim : premier
  • yun(ess) : jeune(sse)

Règle de Wahl

La règle de Wahl est une règle de formation des mots qui permet de créer certaines formes grammaticales à partir d'autres (par exemple des substantifs à partir de verbes).

Les infinitifs de verbes en Occidental ont d'habitude pour terminaison -ar ou -er. La racine est obtenue dans la façon suivante :

  1. Si, après l'enlèvement de -r ou de -er de l'infinitif, la racine finit avec une voyelle, il faudrait ajouter -t ou devrait changer y finissante en t : crea/r, crea/t-, crea/t/or; atiny/er, atin/t, atin/t/ion
  2. Si la consonne finissante de la racine est d ou r, il faudrait le changer en s : decid/er, deci/s-, deci/s/ion
  3. Dans les cas restants, avec six exceptions, l'enlèvement de la fin donne la racine exigée : duct/er, duct-, duct/ion.

Ces six exceptions sont :

  1. ced/er, cess-
  2. sed/er, sess-
  3. mov/er, mot-
  4. ten/er, tent-
  5. vert/er, vers-
  6. veni/r, vent-

Parce que la règle se compose de trois parties, on la connaît souvent comme « trois règles de Wahl ».

On crée les substantifs et les adjectifs en enlevant les fins et obtenant ainsi la racine. Après l'addition -r ou -er, on obtient un infinitif dans une majorité de cas : decora/t/ion, decora/t-, decora/r.

Cette règle a été appliquée dans l'occidental. Après une modification possible, on peut appliquer cette règle pour créer de nouvelles formes d'un mot particulièrement dans les langues romanes ou dans les langues qui ont emprunté le vocabulaire des langues romanes.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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