Muthaiga Country Club

Le Muthaiga Country Club est un country club situé à Muthaiga, quartier aisé de Nairobi au Kenya.

Il est inauguré le soir du réveillon en 1913[1], et devient rapidement le lieu de ralliement des colons britannique en Afrique orientale britannique, qui deviendra en 1920, la colonie et protectorat du Kenya.

L'un des fondateurs est Reginald Berkeley Cole (1882-1925), un aristocrate anglo-irlandais d'Ulster. C'est le fils de Lowry Cole, 4e comte d'Enniskillen et le frère de Galbraith Lowry Egerton Cole. Berkeley Cole est le beau-frère de Hugh Cholmondeley, 3e baron Delamere, époux de sa sœur et meneur de la communauté blanche du Kenya[2].

Caroline Elkins[3] décrit le club comme ayant, durant la période coloniale, la réputation d'être le « Moulin-Rouge de l'Afrique », où les élites « buvaient du champagne et du pink gin au petit déjeuner, jouaient aux cartes, dansaient toute la nuit et se réveillaient généralement avec le conjoint de quelqu'un d'autre le matin[4]. »

Selon Ulf Aschan, « le club avait une règle, toujours en vigueur aujourd'hui, selon laquelle un membre a le droit d'endommager tout bien tant qu'il paie le double de sa valeur[5]. »

De nos jours, le club est toujours fréquenté par la haute société kényane. Outre son activité d'abriter des rencontres sociales, il offre des possibilités de logement[6].

Dans la culture

Le Muthaiga Country Club apparaît dans les mémoires de Beryl Markham (aviatrice kényane), Vers l'Ouest avec la nuit (en) (1942). L'auteure le décrit ainsi : « Na Kupa Hati M'zuri (Je vous souhaite bonne chance) était, à mon époque, gravé dans la pierre de sa grande cheminée. Son vaste salon, son bar, sa salle à manger […] étaient les pièces dans lesquelles les gens qui ont fait l'Afrique que je connaissais dansaient, parlaient et riaient, heure après heure[7]. »

Il apparaît aussi dans l'ouvrage posthume d'Ernest Hemingway, Îles à la dérive (1970) à l'occasion d'évènements qui se déroulent durant la Seconde Guerre mondiale[8].

L'écrivain Evelyn Waugh le met en scène dans son ouvrage de 1931, Remote People, un journal de voyage. Alors que Waugh n'était pas arrivé à trouver un logement à Nairobi, il découvre à son arrivée qu'il est devenu membre temporaire du Muthaiga Country Club, le secrétaire du club, averti de son arrivée, l'ayant inscrit[9].

Références

  1. (en) Douglas Kiereini, « The early history of present-day Muthaiga », Business Daily, (lire en ligne)
  2. (en) Judith Thurman, Isak Dinesen, the life of a storyteller, Picador, (1re éd. 1983), p. 153-155 — publié en français sous le titre Karen Blixen, Seghers, 1986.
  3. Professeure à Harvard et récipiendaire du prix Pulitzer de l'essai 2006 pour son livre Imperial Reckoning: The Untold Story of Britain's Gulag in Kenya.
  4. (en) Caroline Elkins, Imperial Reckoning : the untold story of Britain's gulag in Kenya, New York, Henry Holt and Company, (ISBN 978-0-8050-6780-4, lire en ligne), p. 11
  5. (en) Ulf Aschan, The Man Whom Women Loved, New York, St. Martin's Press, (ISBN 9780312022495, lire en ligne), p. 50-52
  6. (en) Muthaiga Country Club, Nairobi, Kenya (lire en ligne)
  7. (en) Beryl Markham, West with the night, San Francisco, North Point Press, (ISBN 9780865471184, lire en ligne), p. 157
  8. (en) Ernest Hemingway, Islands in the stream, Simon and Schuster, (lire en ligne), p. 234
  9. (en) Evelyn Waugh, Remote people, Londres, Duckworth, (lire en ligne), p. 175

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Stephen Mills, The History of Muthaiga Country Club, vol. 1 : 1913-1963, Mills publishing, (ISBN 9789966709400).
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