Musée du Cheval
Le musée du Cheval est un musée et une salle de spectacle équestre situés dans les Grandes Ecuries du château de Chantilly, à Chantilly dans l'Oise (Hauts-de-France).
Il a été ouvert au public en 1982 pour y accueillir le musée vivant du Cheval qui a été entièrement rénové en 2013. Ce musée destiné à tous les publics, relate à travers plus de 200 objets et œuvres d’art l’importance de la relation entre l'homme et le cheval depuis le début des civilisations et propose des animations équestres « vivantes », présentations pédagogiques et spectacles.
Historique
Les grandes écuries ont été construites par l'architecte Jean Aubert entre 1719 et 1740 à la demande du septième prince de Condé, Louis Henri de Bourbon qui, selon la légende, pensait se réincarner en cheval et voulait des écuries dignes de son rang. Les écuries accueillaient à cette époque 240 chevaux et 500 chiens répartis en différentes meutes pour les chasses quotidiennes qui avaient lieu tout au long de l'année.
Yves Bienaimé, ancien propriétaire de centres équestre, obtient un bail pour le bâtiment de la part de son propriétaire, l'Institut de France et fait restaurer ce bâtiment. Le , le musée vivant du cheval ouvre ses portes après cinq mois d'importants travaux de remise en état. Dix salles sont alors présentées au public, composées de collections personnelles. La grande nef, qui était alors un manège de club hippique, devient la galerie des disciplines équestres et une quinzaine de chevaux sont présentés dans les boxes du Duc d'Aumale
En 2007, le musée est cédé à la fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly, fondée à l'initiative et avec le soutien financier de Karim Aga Khan IV qui gère par ailleurs le château de Chantilly. Sophie Bienaimé, fille du fondateur, est toujours directrice artistique des spectacles du musée du cheval.
Le musée a été totalement fermé au début de l'année 2009 pour des travaux de rénovation. Lors de ces travaux, la cavalerie du musée vivant du cheval avait pris pension dans les anciennes écuries du Cadre noir de Saumur et a présenté un gala en commun avec le Cadre noir. Le grand dôme des écuries a été rouvert au cours de l'année 2009 après l'installation de nouvelles tribunes et l'agrandissement de la piste centrale. Une refonte complète des autres salles du musée a eu lieu et l'ensemble des salles rouvertes le [1]. 50 millions d'euros d'investissements ont été réalisés sur le site par la fondation pour la sauvegarde de Chantilly de Karim Aga Khan IV[2].
Descriptif
Le parcours muséal
Les collections proviennent des réserves du musée Condé ou de collections privées, notamment celles de l'Aga Khan. Elles témoignent des différentes utilisations du cheval et des formes esthétiques appréciées à travers plusieurs pays du monde.
Le musée du Cheval aborde plusieurs thématiques : l’histoire de la domestication du cheval, les différentes races de chevaux dans le monde ou encore l’évolution des formes de harnachement à travers les siècles. Une salle est ainsi dédiée aux outils inventés par l’homme pour maîtriser sa monture.
Une collection de vases en verre de Bohème gravés du milieu du XIXe siècle illustre la représentation du cheval dans l’art et plus spécifiquement dans les arts décoratifs. La bibliophilie est aussi présente avec un ensemble de livres anciens en lien avec le cheval. Six bornes interactives permettent de feuilleter les ouvrages. Le musée retrace également le rôle du cheval par rapport au pouvoir, à la guerre, la chasse ou encore les loisirs. Les courses hippiques, qui font la renommée de Chantilly depuis 1834, sont représentées dans deux salles du musée, une vidéo permet ainsi de découvrir l’évolution de la position des jockeys à travers les époques. Enfin, un ensemble d’animaux de carrousel est exposé dans le musée, avec plusieurs chevaux en bois sculpté. Dans la Nef Ouest deux voitures hippomobiles sont exposées : la calèche des Impératrices et la berline du duc de Bourbon.
Les spectacles et les chevaux
Les Grandes Écuries abritent une quarantaine de chevaux, ânes, poneys qui participent régulièrement à des démonstrations de dressages dans la carrière à l'extérieur du musée ainsi qu'à des spectacles qui se déroulent sous le dôme de 28 mètres transformé en salle de spectacle équestre. Des spectacles où se mêlent airs de haute-école (piaffer, passage, changement de pied au galop), fantaisie équestres (pas espagnol, cabré, révérence, galop en arrière, coucher, travail de liberté etc.) et des arts extérieurs comme la formation de chanteurs corses, le trio Sarocchi pour le spectacle Kavallisté en 2014-2015 .
Les cavalières sont des écuyères permanentes ayant acquis un haut niveau de dressage avec un diplôme équivalent ou supérieur au BEES1 (monitorat).
Aujourd’hui, les chevaux des Grandes Écuries sont essentiellement ibériques, Pura Raza Española ou lusitaniens. Ces chevaux de service dans les fermes espagnoles ou portugaises, utilisés pour rassembler le bétail et… parader, notamment au pèlerinage d’El Rocio, en Andalousie, ou lors de la grouillante et bigarrée foire de Golegã, au Portugal, ont été sélectionnés génétiquement pour l’art tauromachique avant tout. Sur une aire circulaire réduite, une arène de corrida, ils doivent faire preuve d’agilité, de courage et d’un sens de l’esquive, réflexe naturel étayé par un dressage de précision permettant aux rejoneadores espagnols et aux cavaleiros portugais de faire montre de leur science équestre tout en combattant le taureau.
Ces chevaux sont génétiquement doués pour les airs relevés, piaffers et passages, mais également pour évoluer sur un espace réduit, comme la piste de 13 mètres de diamètre du dôme des Grandes Écuries. Ils arrivent en général au musée à l’âge de quatre ou cinq ans, puis, après deux à trois ans de formation, de la basse à la haute école, ils entrent progressivement en piste. D’abord dans les présentations pédagogiques, puis dans les spectacles.
D’autres races de chevaux sont néanmoins passées par les Grandes Écuries : Pur-sang arabes, traits de toutes races, chevaux de sport allemand de l’Oldenbourg, selle français, pur-sang anglais, anglo-arabe, criollos argentins (pour Polo tango), barbes-arabes, frisons et arabo-frisons, le marwari Dilraj, minorquin. Sans oublier les multiples races de poneys, shetlands, mini-shetlands, pottocks, welshes, les ânes et autre baudet du Poitou.
Notes et références
- Le nouveau musée sur grandesecuries.com
- « La première étape d'une rénovation colossale », Le Parisien, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Philippe Jodidio, Musée du cheval : Domaine de Chantilly, Prestel, , 176 p. (ISBN 978-3-7913-5299-2)
- Pascal Renauldon, Les chevaux de Chantilly, Belin,
- Eloïse Morin, Quand le cheval entre au musée : le Musée du Cheval de Chantilly, Mai 2019 https://reseauchevalshs.files.wordpress.com/2019/09/eloise-morin_mc3a9moire_musc3a9e-chantilly_texte.pdf
Articles connexes
Liens externes
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