Murat Karayılan

Murat Karayilan (né en 1954[1] à Birecik) est un dirigeant du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un membre du Conseil exécutif de la Confédération du Kurdistan (KCK). Il est l'un des plus anciens cadres du PKK.

Biographie

Formation

Murat Karayılan naît en 1954 à Birecik dans la province d'Urfa, au Kurdistan turc[2].

Il effectue sa formation à la haute école de mécanique à Gaziantep[3].

Premières années au PKK

En 1979, il s'engage au Parti des travailleurs du Kurdistan, où il prend le nom de code de « Cemal »[4]. Il fait du travail de propagande dans le province d'Urfa, jusqu'au coup d'État militaire de 1980. Il parvient à passer la frontière et à entrer en Syrie[5].

Accession au haut commandement

Lors du 3e Congrès du PKK, en 1990, il est élu au Comité central. Il est alors envoyé comme responsable des activités en Europe. En , il revient au Moyen-Orient et est nommé commandant en chef des forces de l'ARGK (Armée de libération du peuple du Kurdistan) de la province du Botan (Cizre, Hakkarî, Şırnak). Au 5e Congrès, en 1994, il devient membre du Conseil exécutif du parti, et est chargé par Abdullah Öcalan de la restructuration du parti[4],[6].

Après avoir commandé la province du Botan, il sera aussi nommé commandant général des forces de la province d'Amed (Diyarbakir)[7].

Après 1999

Après l'arrestation d'Öcalan en 1999, il devient membre du Conseil présidentiel, avec Cemil Bayik, Duran Kalkan, Osman Öcalan et Rıza Altun[7]. Il passe une courte période en Europe, avant de retourner au Kurdistan. Il devient commandant général des Hêzên parastina Gel (Forces de défense du peuple (HPG), qui ont remplacé l'ARGK (Armée de libération du peuple du Kurdistan), après le changement stratégique du PKK en 2000[5]. Il prend place ensuite dans la hiérarchie du Kongra-Gel.

En 2003-2004, lorsqu'un conflit interne à l'organisation oppose les « réformistes » aux « conservateurs », Karayılan se place dans le camp des « conservateurs », aux côtés de Duran Kalkan et Cemil Bayik. La tendance « réformiste » finit par être vaincue et ses dirigeants, Kani Yilmaz, Nizamettin Tas et Osman Öcalan, quittent l'organisation, pour fonder un fantomatique Partiya Welatparêzen Demokrat ên Kurdistan (PWDK - Parti des patriotes démocrates du Kurdistan)[8].

À la tête du KCK

Il fait partie du Comité exécutif du Koma Civakên Kurdistan (KCK), dont il assure la présidence jusqu'en 2013, où, lors du troisième congrès du KCK, il est remplacé dans cette fonction par Cemil Bayık et Besê Hozat[2],[4].

Le , il ordonne à ses combattants d'arrêter les combats au lendemain de l'appel du leader Abdullah Öcalan à un cessez-le-feu[9].

Œuvres

  • (tr) Bir Savaşın Anatomisi : Kürdistan'da Askeri Çizgi [« L'anatomie d'une guerre : la ligne militaire au Kurdistan »], Cologne, Mezopotamien Verlag, (1re éd. 2010), 572 p. (ISBN 978-3-941012-41-7).

Notes et références

  1. « Murat Karayılan yakalandı mı? », 13 août 2011
  2. Wirya Rehmany, Dictionnaire politique et historique des Kurdes, Paris, L'Harmattan, , 531 p. (ISBN 978-2-343-03282-5), p. 264
  3. (tr) « Karayılan: Erdoğan AB’yi okuyamıyor », Milliyet,
  4. (de) Susanne Güsten, « Das wird das türkische Vietnam », Der Tagesspiegel, (ISSN 0941-9373, lire en ligne)
  5. (en) « Leadership reshuffle - PKK makes changes in its ranks », IHS Jane's, (lire en ligne)
  6. (tr) Nejdet Buldan, PKK'de Kadın Olmak, Istanbul, , p. 19
  7. (en) Michael M. Gunter, Historical Dictionary of the Kurds, Toronto/Oxford, Scarecrow Press, , 410 p. (ISBN 978-0-8108-6751-2), p. 93
  8. (en) Paul White, The PKK : Coming Down from the Mountains, Londres, Zed Books, , 224 p. (ISBN 978-1-78360-038-0), p. 151-152
  9. « Le PKK ordonne l'arrêt des combats », sur lefigaro.fr, .
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