Mouvement d'écologie politique

Le Mouvement d'écologie politique (MEP) est une fédération d'associations écologiques, faiblement structurée, qui a été créée en 1974, renforcée en 1979, et qui a disparu en 1982. Il est l’un des « ancêtres » des Verts.

Ne doit pas être confondu avec Mouvement écologiste indépendant.
Pour les articles homonymes, voir MEP.

Mouvement d'écologie politique
Présentation
Fondation [1]
Fusion de Coordination interrégionale des mouvements écologistes
Disparition [1]
Scission dans Génération écologie (1989)
Fusionné dans Verts, Parti écologiste[1]
Idéologie Écologie politique

Historique

À l'origine du Mouvement d'écologie politique se trouve la candidature de René Dumont lors de l'élection présidentielle française de 1974, au cours de laquelle le candidat écologique avait obtenu 1,32 % des votes. Dans cette première partie des années 1970, Brice Lalonde est le représentant le plus en vue de l'association Les Amis de la Terre et est l'ancien directeur de campagne de Dumont.

Le Mouvement écologique (ME) est créé en [2], regroupant les mouvements Écologie et survie et Mouvement écologiste Rhône-Alpes[1] ; ses principaux initiateurs et leaders sont Antoine Waechter, Solange Fernex, Philippe Lebreton[3], et François Degans. Cette confédération d'associations écologiques est animée par des bénévoles soudés par le « combat contre le nucléaire » et la protection de la faune et de la flore. Le ME donne la priorité à la constitution de réseaux associatifs susceptibles d'avoir une action politique ponctuelle. En 1975, jugeant le mouvement trop peu représentatif des écologistes, l'association parisienne Les Amis de la Terre le quitte[4].

Dès à partir de , le ME est concurrencé par le regroupement des différentes associations Les Amis de la Terre, formalisé en octobre 1977 sous le nom Réseau des Amis de la Terre (RAT). Aux élections municipales de 1977, le ME refuse toute alliance et tout désistement, stratégie qui paraît sectaire aux Amis de la Terre[5]. Ils se réunissent tout de même dans la formation Collectif Écologie 78 pour les élections législatives de mars 1978 et sous la formation Europe Écologie pour les élections européennes de 1979.

Le ME disparaît formellement en 1978, remplacé par la Coordination interrégionale des mouvements écologistes (Cime)[6], intégrant SOS Environnement.

En , à Dijon, est décidée la création d'un Mouvement d'écologie politique (MEP), qui prend forme en [7]. Il est davantage orienté vers la politique (contrairement aux Amis de la Terre).

MEP et Amis de la Terre s'opposent à nouveau aux assises de Lyon, en 1980, à propos du mode de désignation du candidat vert à l'élection présidentielle de 1981. L'écologie politique apparaît divisée[8]. Brice Lalonde, soutenu par les Amis de la Terre, bat le candidat du MEP Philippe Lebreton lors de primaires écologiques (les premières du genre en France). Candidat unique des écologistes à l'élection présidentielle, il obtient 1 126 254 voix (3,88 % des suffrages) avec le slogan « Aujourd'hui l'écologie »[9] sous la formation Aujourd'hui l'écologie. Après la présidentielle, certains écologistes, principalement du Réseau des amis de la Terre, créent la Confédération écologiste qui deviendra en 1983 Les Verts - Confédération écologiste et participera à la création des Verts en 1984.

En , à l'assemblée générale de Saint-Prix (Val-d'Oise), le MEP devient Les Verts, Parti écologiste, ancêtre des Verts, qui sera un « vrai » parti politique et non plus une coalition d’associations diverses[10]. La plupart des membres du MEP adhèrent au nouveau parti Vert, tandis que Brice Lalonde s'en écarte pour se rapprocher du Parti socialiste (il ira fonder Génération écologie en 1989-90).

Notes et références

  1. « Les Verts », sur France Politique (consulté le )
  2. Bennahmias et Roche 1992, p. 42
  3. Jacob 1999, p. 137
  4. Bennahmias et Roche 1992, p. 44
  5. Bennahmias et Roche 1992, p. 45
  6. Serne 2014, p. 35
  7. Serne 2014, p. 39
  8. Patrick Salmon, Les écologistes dans les médias : de René Dumont à Dominique Voynet, Éditions L'Harmattan, 2001, 254 p.  (ISBN 2747508374), p. 45-46
  9. Serne 2014, p. 41
  10. Bennahmias et Roche 1992, p. 68

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Luc Bennahmias et Agnès Roche, Des Verts de toutes les couleurs : histoire et sociologie du mouvement écolo, Albin Michel, , 209 p. (ISBN 2-226-05659-9)
  • Jean Jacob, Histoire de l'écologie politique, Albin Michel, , 368 p. (ISBN 2-226-21371-6, lire en ligne)
  • Pierre Serne, Des Verts à EELV, 30 ans d'histoire de l'écologie politique, Les Petits matins, , 128 p. (ISBN 978-2-36383-128-6)

Articles connexes

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