Mouche domestique
Musca domestica
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La mouche domestique (Musca domestica), est la plus commune des espèces de mouches. Elle porte le nom de domestique bien que ce ne soit pas un animal domestique, mais c'est un insecte qui entre volontiers dans les maisons (domus en latin). Cette synanthropie en fait l'un des insectes ayant la plus vaste aire de répartition dans le monde.
Description
Les adultes mesurent de 5 à 8 mm de long et leur poids moyen est de 0,54 mg. Leur thorax est gris, avec quatre lignes noires longitudinales sur le dos. La face ventrale de l'abdomen est grise. Le corps entier est recouvert de soies. Elles ont des yeux composés rouges. Les femelles sont légèrement plus grosses que les mâles. Les pièces buccales de la mouche forment une trompe se terminant par deux coussinets munis de pores, par lesquels la mouche aspire sa nourriture.
Risque de confusion
Certaines espèces sont assez similaires, en apparence, avec la mouche domestique :
- la petite mouche domestique, Fannia canicularis ;
- la mouche charbonneuse, Stomoxys calcitrans, capable de piquer.
Cycle de vie
Chaque femelle peut pondre jusqu'à 1 000 œufs, généralement en 5 fois avec chaque fois une centaine d'œufs déposés. Les œufs sont blancs et mesurent environ 1,2 mm de longueur. Au bout d'une seule journée, les larves (asticots) en sortent. Elles vivent et se nourrissent sur les matières organiques (généralement mortes et en voie de décomposition avancée, telles qu'un cadavre, des détritus ou des excréments) sur lesquelles elles ont été déposées. Les asticots sont blanc pâle, d'une longueur de 3 à 9 mm. Ils sont plus fins dans la région buccale et n'ont pas de pattes. À la fin de leur troisième mue, les asticots rampent vers un endroit frais et sec et se transforment en pupes, de couleur rougeâtre ou brune et mesurant environ 8 mm de long.
Les mouches adultes en émergent grâce à leur ptiline. Les adultes vivent de deux semaines à un mois dans la nature ou plus longtemps dans les conditions plus confortables d'un laboratoire. Après avoir émergé de la pupe, les mouches cessent de grandir. De petites mouches ne sont pas des mouches jeunes, mais ce sont des mouches qui n'ont pas eu suffisamment de nourriture durant leur stade larvaire.
À peu près trente-six heures après son émergence de la pupe, la femelle est réceptive pour l'accouplement. Le mâle la monte sur le dos et lui injecte du sperme. Normalement la femelle ne s'accouple qu'une seule fois, stockant le sperme et pouvant l'utiliser lors de plusieurs pontes. Les mâles sont territoriaux : ils défendent un territoire contre l'intrusion d'autres mâles et cherchent à s'accoupler avec toute femelle qui pénètre sur ce territoire.
Des guêpes susceptibles de parasiter les asticots pondent leurs œufs dans les pupes dont leur descendance se nourrira.
Chaque pupe est percée d'un trou par lequel émergera une seule guêpe adulte. La larve de la guêpe s'en nourrit pendant son parasitage. Certaines espèces de guêpes peuvent également tuer la pupe de mouche.
La prolifération des mouches dépend de la température : généralement, plus il fait chaud, plus les mouches se développent. Durant l'hiver, la plupart d'entre elles survivent au stade larvaire ou pupal dans des lieux plus chauds et protégés.
Une mouche domestique peut être infectée par des champignons entomopathogènes tels que Entomophthora muscae ou Beauveria bassiana. Afin de lutter contre leur développement, elles peuvent se mettre dans des états fiévreux qu'elles peuvent moduler en fonction de la gravité de l'infection[1].
Comportements typiques
Les mouches domestiques ne peuvent absorber que de la nourriture liquide. Elles excrètent de la salive sur la nourriture solide, la pré-digérant avant de la réabsorber. Elles régurgitent également des matières partiellement digérées pour les réabsorber ensuite.
Les mouches peuvent marcher sur des surfaces verticales, ou même la tête en bas au plafond, grâce aux effets de la tension superficielle due à des liquides sécrétés par des glandes situées près des pattes.
Les mouches se nettoient régulièrement les yeux avec leurs pattes antérieures et époussettent leurs pattes en les frottant l'une sur l'autre (aussi bien les pattes antérieures que postérieures). Elles le font notamment parce que de nombreux récepteurs gustatifs et olfactifs se situent sur leurs pattes.
Mécanisme de détermination du sexe
La mouche domestique est l'objet de recherches en biologie, principalement du fait d'une qualité remarquable : le mécanisme de détermination du sexe. Bien qu'il existe une grande variété de mécanismes de détermination du sexe dans la nature (par exemple l'hétérogamie mâle et femelle, l'haplodiploïdie, les facteurs environnementaux), la façon dont le sexe est déterminé est habituellement fixe au sein d'une espèce. Cependant, la mouche domestique dispose de plusieurs mécanismes différents pour mettre en place le sexe des individus, tels que l'hétérogamie mâle (comme la plupart des insectes et des mammifères), l'hétérogamie femelle (comme chez les oiseaux) et le contrôle maternel sur le sexe de la descendance. Ceci fait de la mouche domestique une des espèces les plus utiles pour étudier l'évolution de la détermination sexuelle.
Évolution
Bien que l'ordre des diptères soit bien plus vieux, les vraies mouches domestiques ont entamé leur spéciation au début de l'ère cénozoïque, il y a 65 millions d'années.
On pense qu'elles sont apparues dans le sud de la région paléarctique. Du fait de leur relation de commensalisme étroit avec l'homme, elles doivent leur dispersion mondiale au fait de co-migrations avec lui[2],[3].
Les mouches et les hommes
Sous les climats les plus froids, les mouches domestiques ne se rencontrent qu'en compagnie des hommes. Elles ont une tendance à se regrouper et sont difficiles à disperser.
Les mouches sont des insectes vecteurs capables de porter plus de 100 pathogènes, tels que la typhoïde, le choléra, la salmonelle, la dysenterie bacillaire, la tuberculose, l'anthrax ophtalmique et des vers parasites. Les mouches, dans des zones plus pauvres et à niveau d'hygiène plus bas, peuvent même porter plus de pathogènes. Certaines d'entre elles sont devenues résistantes aux insecticides les plus communs.
Références
- (en) Robert D. Anderson et al., « Discriminating Fever Behavior in House Flies », PLoS ONE, Public Library of Science (PLoS), vol. 8, no 4, , e62269 (DOI 10.1371/journal.pone.0062269, lire en ligne).
- La mouche domestique (en).
- Oxford Journal (en).
Liens externes
- (en) Référence BioLib : Musca domestica Linnaeus, 1758
- (en) Référence Catalogue of Life : Musca (Musca) domestica Linnaeus, 1758 (consulté le )
- (en) Référence Fauna Europaea : Musca domestica Linnaeus, 1758
- (fr+en) Référence ITIS : Musca domestica Linnaeus, 1758
- (en) Référence Animal Diversity Web : Musca domestica
- (en) Référence NCBI : Musca domestica (taxons inclus)
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