Mostra de Venise 1972
La Mostra de Venise 1972 s'est déroulée du 21 août au . Deux sélections parallèles sont créées cette année-là : « Venise 33 » et « Venise jeunes » (qui montre 14 premiers films)[1].
Alors que l'édition précédente avait failli ne pas avoir lieu à cause de l'opposition à la nomination de Gian Luigi Rondi à la tête du festival, en juillet 1972 plusieurs réalisateurs italiens annoncent qu'ils ne participeront pas à cette nouvelle édition de la Mostra[2]. Il s'agit de Bernardo Bertolucci, Fabio Carpi, Luigi Comencini, Ennio De Concini, Marco Ferreri, Francesco Maselli, Maria Virginia Onorato et Ettore Scola[2]. Ils demandent la réforme des manifestations culturelles en vue d'un fonctionnement par autogestion[2]. Quelques jours avant l'ouverture du festival, une grève du personnel pour la réforme de ses statuts a lieu et menace l'existence même du festival[3] ; le conflit est résolu le week-end avant l'ouverture[1].
Un « contre-festival » est organisé par deux associations d'auteurs italiens, l'ANAC et l'ANCI et promu notamment par Pier Paolo Pasolini[4]. Cette manifestation est autofinancée et se veut « un témoignage actif [...] de la volonté démocratique et antifasciste de l'écrasante majorité des auteurs italiens[4]. » Le film Tout va bien de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin, sélectionné à la Mostra, en est retiré par ses auteurs après l'ouverture de la Mostra pour être présenté dans cet autre festival[4].
Tout comme l'année précédente, la Mostra est un festival non-compétitif[5]. Un hommage est rendu à Charlie Chaplin, Anatoli Golovnya et Billy Wilder.
Des prix officieux sont remis par des associations de critiques et la commission de sélection « Venise critique[5]. »
Sélection
86 films sont sélectionnés cette année-là[1]. C'est un comité de professionnels et de critiques internationaux qui a effectué la sélection[1]. Le journal Le Monde cite dans la sélection :
- Tout va bien de Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin Le film sera retiré de la manifestation par ses réalisateurs.
- Nathalie Granger de Marguerite Duras
- La Vallée de Barbet Schroeder
- L'Italien des Roses de Charles Matton
- Salut Jérusalem d'Henry Chapier
- Un film sur quelqu'un de François Weyergans
- Les Conspirateurs de Joaquim Pedro de Andrade
- Cabaret de Bob Fosse
- A Separate Peace (en) de Larry Peerce
- Play It as It Lays de Frank Perry
- Votez McKay de Michael Ritchie
- Siddhartha de Conrad Rooks
- Orange mécanique de Stanley Kubrick
- Savage Messiah de Ken Russell
- Made de John Mackenzie
- Salome, de Carmelo Bene
- Tous les dimanches matin de Carlo Tuzii (it)
- Une petite sœur pour l’été de Nagisa Ōshima
- Le Marchand des quatre saisons de Rainer Werner Fassbinder
- Feu de paille de Volker Schlöndorff
- Le Maître et Marguerite d'Aleksandar Petrović
Palmarès officieux
Source[5].
- Prix du meilleur film : Jag heter Stelios (en) (sous son titre de travail Kocksgatan 48) de Johan Bergenstrahle (en)
- Prix d'interprétation féminine : Tuesday Weld pour Play It As It Lays et Jutta Hoffmann pour Der Dritte
- Prix du meilleur premier film : My Childhood de Bill Douglas
- Prix de la critique internationale : Seemabaddha (en) de Satyajit Ray et à Bas ya bahar de Kahlid Siddik
- Prix du Comité international de diffusion de l'art et des lettres par le cinéma : Les Conspirateurs de Joaquim Pedro de Andrade et Le Maître et Marguerite d'Aleksandar Petrović
Notes et références
- « Ouverture du Festival de Venise », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Des réalisateurs italiens refusent de participer à la Mostra de Venise », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « La Mostra menacée », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « L'autre "Mostra" de Venise », Le Monde, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
- « Un palmarès quand même », Le Monde, (lire en ligne).
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