Mosquée Ibn Sina

La mosquée Ibn Sina, ou la mosquée Avicenne, est une mosquée située à Montpellier, en France, dans le quartier du Petit Bard. Située dans le sud de la France, la mosquée Ibn Sina est gérée et dirigée par un groupe de ressortissants algériens de l'association pour la connaissance de la culture arabe[1].

Description

La mosquée Ibn Sina est la plus grande mosquée de Montpellier, avec une capacité de 2 000 personnes. Elle peut être agrandie à 3 000 personnes grâce à sa cour extérieure. La mosquée attire un mélange de croyants musulmans, allant des plus traditionnels aux plus radicaux. La gestion, depuis son ouverture il y a plus de 20 ans, est entre les mains d'un duo de père et fils qui ont été les présidents successifs. Un bail signé entre le maire, Hélène Mandrous, et les dirigeants de la mosquée en 2013 était d'une durée de 50 ans[2],[3].

La mosquée Ibn Sina organise des prières cinq fois par jour en plus des sermons du vendredi. L'imam de la mosquée est Ahmed Keddari. La langue officielle de la mosquée est l'arabe standard moderne, également connu sous le nom de fusha, et malgré son emplacement, aucun sermon n'est prononcé en français. Il y a une salle séparée pour les femmes dans la mosquée et des cours d'arabe sont organisés par le personnel enseignant[2].

Histoire

En 2014, les participants à la mosquée Ibn Sina ont protesté contre le président de la mosquée, Tahar Nedromi, ainsi que l'association qui gère la mosquée, en déclarant que les activités qui s'y déroulaient étaient suspectes et en qualifiant la direction de la mosquée de dictature. En février, les fidèles de la mosquée et les membres de l'association culturelle se sont affrontés lorsque les fidèles ont accusé le président d'administration mafieuse et de gestion douteuse des fonds de la mosquée[réf. nécessaire]. Les membres de la mosquée étaient contrariés par le fait que la mosquée était sous l'autorité et le pouvoir d'un père (Khatir) et d'un fils (Tahrir) depuis plus de 20 ans alors qu'aucun des deux n'avait été élu à ce poste par les membres de la communauté. La colère de la communauté provenait à l'origine de la signature par le père et le fils d'un bail de 50 ans avec la ville en 2013 qui comprenait une clause injuste envers les musulmans de Montpellier ; le bail stipulait que 4 millions d'euros devaient être investis dans les installations par le biais de projets d'embellissement. Si les conditions n'étaient pas respectées, la ville pouvait alors rompre le bail et récupérer la propriété[4].

Le bail stipulait que les subventions au conseil municipal et à la région devaient être versées chaque année et les membres de la mosquée Ibn Sina n'avaient aucune idée de la destination de leur argent. En plus des problèmes liés au bail, les membres de la mosquée ont protesté contre Tahar Nedromi en particulier, l'accusant de falsifier et de contrefaire des documents[réf. nécessaire]. Les membres de la communauté allèguent que le président a signé le bail au nom d'un conseil d'administration qui n'existe pas. Un article a été publié dans lequel un membre de la mosquée a fait valoir que, tandis que leurs frères et sœurs luttaient pour leurs droits dans le monde arabe, les Français avaient des droits et ne devaient donc pas être soumis à la dictature arabe que la famille Nedromi a créée à l'intérieur de la mosquée Ibn Sina[réf. nécessaire]. Les membres ont exprimé leur indignation face au fait que la communauté musulmane n'a pas son mot à dire sur la question de savoir qui dirige la mosquée. Les députés maintiennent que le président actuel ne se soucie que de maintenir son propre pouvoir. Les membres se sont également plaints du fait que le président et son père n'ont aucune connaissance ou compétence religieuse mais ont engagé les membres de la mosquée à accepter leur pouvoir sans poser de questions[4]. Des poursuites judiciaires contre le président ont débuté cette année[5],[6].

En juillet 2015, pendant le Ramadan, des tensions ont à nouveau été déclenchées au sein de la mosquée. Des dizaines de fidèles ont manifesté, pour la deuxième fois, après la prière, contre le président de la mosquée, Tahar Nedromi. Ils ont accusé Nedromi de corruption et de mauvaise gestion financière de la mosquée. Les tensions ont dégénéré en une série d'altercations entre les dirigeants et les membres de la mosquée. Pendant ce temps, on a rapporté que l'imam de la mosquée avait disparu, mais qu'il s'était rendu en Algérie pour le ramadan[5].

Les membres conservateurs de l'"Association des citoyens de Montpellier" se sont rapidement joints à la protestation, arguant que les musulmans de Petit Bard créaient une atmosphère de poison autour de la mosquée, et que les comportements suspects se multipliaient dans et autour de la mosquée ces dernières années. Ils ont également fait valoir que le président de la mosquée Ibn Sina était impliqué dans la corruption financière[5],[6].

Le même mois, plusieurs familles du quartier de Petit Bard, membres de la mosquée Ibn Sina, ont été arrêtées dans le cadre d'une enquête sur le secteur djihadiste en Syrie[6]. Au cours de la première semaine de juillet 2015, des membres de la police de surveillance et de renseignements intérieurs ont mené des enquêtes secrètes sur les allégations de membres de la mosquée Ibn Sina qui prévoyaient de se rendre en Syrie pour combattre les djihadistes. Plusieurs familles de Petit Bard ont été arrêtées et conduites à la direction régionale de la surveillance intérieure au premier étage du poste de police, où elles ont été placées en détention. Selon les informations recueillies, des membres de la famille, dont de jeunes enfants, auraient été radicalisés à l'intérieur de la mosquée[7].

Notes et références

  1. « La mosquée "Ibn Sina" de Montpellier désormais gérée par une association algérienne », sur Slate Afrique (consulté le )
  2. « Mosquée du Petit bard », sur web.archive.org, (consulté le )
  3. Pierre Daum, « À Montpellier, mosquée contre mosquée », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  4. « [Lettre d'une lectrice] "Le Printemps des Mosquées arrive à Montpellier !" », sur Islam&Info, (consulté le )
  5. « Montpellier. La mosquée du Petit Bard, une gestion financière opaque », sur Lengadoc Info, (consulté le )
  6. « Lengadoc Info », sur Lengadoc Info (consulté le )
  7. « Jihad. Plusieurs familles interpellées à Lunel et Montpellier », sur Lengadoc Info, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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