Montagney-Servigney
Montagney-Servigney est une commune française située dans le département du Doubs en région Bourgogne-Franche-Comté.
Montagney-Servigney | |||||
L'ancienne forge de Montagney. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Doubs | ||||
Arrondissement | Besançon | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes des Deux Vallées Vertes | ||||
Maire Mandat |
Pierre Filet 2020-2026 |
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Code postal | 25680 | ||||
Code commune | 25385 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
130 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 20 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 28′ 55″ nord, 6° 18′ 26″ est | ||||
Altitude | Min. 241 m Max. 297 m |
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Superficie | 6,55 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Baume-les-Dames | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Géolocalisation sur la carte : Doubs
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Géographie
Toponymie
Montagney (Montaigney en 1282 ; Montagney-sur-l'Ognon en 1500, pour le différencier de Montagney - Haute-Saône et aussi sur-l'Ognon - et qui devenait Montagney-les-Pesmes. Fusionné le avec Servigney (Cervigney en 1085 ; Silviniaci en 1140 ; Seloigney en 1200 ; Servinex en 1212 ; Serveigney en 1264 ; Servigney en 1304 ; Servigney-les-Montbozon en 1688 pour la distinguer de Servigney, canton de Saulx, en Haute-Saône)[1].
Communes limitrophes
Cognières (Haute-Saône) |
Thieffrans (Haute-Saône) | Rougemont | ||
Bouhans-lès-Montbozon (Haute-Saône) Thiénans (Haute-Saône) |
N | |||
O Montagney-Servigney E | ||||
S | ||||
Montbozon (Haute-Saône) |
Montussaint | Mondon |
Urbanisme
Typologie
Montagney-Servigney est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (65,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (66 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (44,9 %), forêts (34,5 %), zones agricoles hétérogènes (15,4 %), prairies (5,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[12].
En 2018, la commune comptait 130 habitants[Note 2], en augmentation de 4 % par rapport à 2013 (Doubs : +1,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Lieux et monuments
- Forge de Montagney, monument historique (Inscrit en 1998, classé en 2004)
- Vers la fin du XVe siècle, installation d'un haut-fourneau.
- En 1689, le développement des guerres de Louis XIV va favoriser ce haut-fourneau qui prend de l'importance par la fabrication de boulets de canons. La forge appartient alors au marquis de la Baume-Montrevel.
- En 1789, les maîtres de cette forge seront Nicolas Gauthier pour le marquis de la Baume-Montrevel jusqu'à 1791.
- En 1808, le marquis de Grammont en devient le propriétaire,
- En 1820, le fils de Nicolas Gauthier, Joseph Gauthier, dit le "Napoléon des forges" deviendra le nouveau maître de la forge de Montagney. (Voir Personnalités liées à la commune, ci-dessous).
- En 1842, le déclin commence jusqu'en 1850 où toutes activités cessent. Peu après, l'atelier deviendra un moulin.
- Début du XXIe siècle, les principaux bâtiments de la Forge demeurent visibles, la plupart en excellent état et permettent d'imaginer l'organisation d'une forge au XVIIIe siècle.
- -Le haut-fourneau, en cours de restauration.
- -Les points de coulée et de travail du métal.
- -Le martinet, longue masse très lourde, mue par une roue à aube, et destinée au martelage du métal pour en chasser les gaz.
- -les bâtiments du personnel.
- -La maison du directeur, en bon état.
- -La demeure du maître de forge, un ancien et superbe rendez-vous de chasse du marquis de Choiseul
- -Des animations destinées à expliquer le travail de la forge, depuis la fabrication du bois, l'extraction du minerai, la montée en température et la coulée sont proposées sur le site.
- -Voir aussi: une superbe collection de pièces en fonte: des boulets, des ustensiles et surtout, un grand nombre de fourneaux en fonte fabriqués sur place depuis l'origine de la forge.
Personnalités liées à la commune
Montagney est un lieu important pour la famille Gauthier où plusieurs de ses membres s'illustrèrent comme maîtres de forges à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle[15]. Ce fut un terrain expérimental du fouriérisme :
- Nicolas Gauthier : né vers 1753, sera à la fois un maître de forges efficace car issu du milieu des ouvriers de la forge et le fondateur d'une lignée de maîtres de forges franc-comtois. Il est directeur de la forge de Montagney entre 1789 et 1791, secondé par son frère, Sébastien Gauthier, comme commis.
- Joseph Gauthier, son fils, surnommé "le Napoléon des Forges" va accroître considérablement la productivité des forges qu'il géra jusqu'en 1839. Puis le déclin de la métallurgie mènera ce maitre de forge à la faillite, à un exil en Algérie où il subit un nouvel échec dans l'exploitation de mines de fer.
- Claire Gauthier dite « Clarisse », fille de Nicolas Gauthier est née en 1789. Elle épouse un drapier de Besançon, Pierre Vigoureux. Journaliste et écrivaine de qualité, elle fut l'une des adeptes actives de Charles Fourier et l'égérie de son gendre, Victor Considerant, l'un des disciples les plus connus du socialisme communautaire utopiste fondé par Fourier. Elle écrivit quelques ouvrages: Paroles de Providence en 1834, Avec Considérant, Clarisse se ruina pour tenter de fonder une communauté industrielle, un "phalanstère" selon Fourier. Ces phalanstères échouèrent, y compris dans la tentative dite Réunion un essai de phalanstère à Dallas aux États-Unis par Clarisse, Considérant et Julie, l'épouse de ce dernier et fille de Clarisse. "Réunion" fut un échec, malgré les hommes remarquables qui suivirent Considérant à travers l'océan et les États-Unis, car cela démarra en pleine Guerre de Sécession. Ceci ajouté à l'incapacité de Considérant, plutôt un penseur théoricien, à correctement structurer le phalanstère pouvant expliquer l'échec. Clarisse mourut dans la misère à San Antonio en 1865. Aujourd'hui Dallas a conservé un monument rappelant cet épisode de son histoire et les savants et artisans franc-comtois qui accompagnaient Considérant sont restés célèbres. L'un fut un botaniste réputé qui fit école, l'autre fonda une des premières brasseries américaines.
- Clarisse Gauthier, épouse Coignet, est née en 1823. Elle est la fille de Joseph Gauthier, le « Napoléon des forges ». Elle aussi fut une moraliste et écrivaine de qualité. Très proche de sa tante, l'autre "Clarisse". Féministe, elle participa en 1870 à une commission d'enseignement destinée à ouvrir l'enseignement public aux filles. Elle publiera ses Mémoires en 1899 et un grand nombre d'ouvrages
- Victor Considerant, mari de Julie, la fille de Clarisse Vigoureux, même s'il n'est pas de Montagney, était un ami des enfants Gauthier et séjourna fréquemment dans la maison des maîtres de forge. Il fut "poussé" par les femmes de la forge de Montagney vers l'utopisme de Fourier dont il devint un disciple majeur puis vers la députation.
- Pierre-Frédéric Dorian (1814-1873), encore jeune homme, est engagé comme commis à la Forge de Montagney vers 1835 jusqu'à 1838. Cette rencontre de jeunesse avec le fouriérisme marquera toute sa vie ce Maitre de Forges, industriel et homme politique français (Saint-Etienne, Loire). Il sera associé avec les Jackson, une puissante famille d'industriels anglais originaire de Birmingham, dans une entreprise de faux et faucilles. William Jackson épousera Louise Peugeot, sa sœur Ann Jackson épousera Georges. Cette double alliance donnera naissance à la société Peugeot aîné et Jackson frère. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris en 1873. (statut)
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Jean Courtieu, Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, 6, Besançon, Cêtre, 1985, 1987.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Site officiel de la préfecture du Doubs - liste des maires (doc pdf)
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- DUBOS Jean-Claude, Une famille de maître de forges, les Gauthier. Bull. Soc. Agric. Haute Saône 17(1984)61-114
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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