Monsieur (Ancien Régime)
Sous l’Ancien Régime, l'appellation « Monsieur » désigne, parmi les frères cadets du roi de France, le frère le plus âgé.
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Monsieur : un titre religieux au Moyen Âge
Au cours du Moyen Âge, le titre de monsieur (contraction de « monseigneur ») fait partie du lexique religieux, et est notamment utilisé pour référer à des saints : « Monsieur Saint-Jean ». Ce titre est également attribué au pape : « Monsieur Clément, souverain seigneur et gouverneur de l’Église »[1].
Du titre personnel du roi de France au titre familial
Jusqu’aux premiers Valois, les rois de France prennent le titre de « Monsieur » dans les actes publics.
À partir des Valois, le titre de « Monsieur » est accordé aux princes de la famille royale. Au cours du XVIe siècle, et pendant tout l’Ancien Régime, il est réservé au frère cadet du roi. Dans tous les cas, le titre prend une majuscule. C’est ainsi que l’histoire de France connaît mieux l’édit de Beaulieu, signé par Henri III le , comme étant la « paix de Monsieur » puisqu’elle bénéficie au frère du roi, François d’Alençon.
Entre 1640 et 1660, Gaston d’Orléans, frère du défunt Louis XIII, est appelé « Grand Monsieur » afin de le distinguer du « Petit Monsieur », Philippe d’Anjou, duc d'Orléans et frère du roi régnant Louis XIV[2].
Parmi les princes ayant porté le titre de « Monsieur » et dont certains sont devenus roi à leur tour, on trouve :
- Charles, duc d’Orléans (1559-1560) , frère cadet de François II, et futur Charles IX.
- Henri, duc d’Angoulême (1560-1574), frère cadet de Charles IX, et futur Henri III.
- François, duc d’Alençon (1574-1584), frère cadet d'Henri III.
- Gaston, duc d’Orléans (1611-1660), frère cadet de Louis XIII.
- Philippe, duc d’Orléans (1640-1701), frère cadet de Louis XIV, et ancêtre du dernier monarque français Louis-Philippe.
- Louis, comte de Provence (1774-1793[3]), frère cadet de Louis XVI, et futur Louis XVIII.
- Charles, comte d’Artois (1795-1824), frère cadet de Louis XVIII, et futur Charles X, et également le dernier à porter le titre de « Monsieur, frère du roi » [4].
De l’usage privé du mot et de son emploi au pluriel
Dans la sphère privée, le titre de « Monsieur » est donné par les domestiques envers leur maître. Ce titre est également une marque d’honneur accordée à des gentilshommes ayant le privilège de travailler le verre sans déroger.
Sous l’Ancien Régime, on donne enfin le titre au pluriel aux membres du Parlement de Paris et des cours souveraines : « prendre l’avis de Messieurs ».
Ce n'est qu'à l'époque moderne[Quand ?] que la distinction entre « monseigneur » (titre religieux et éventuellement nobiliaire) et « monsieur » (titre civil) est définitivement entérinée, et que cet appellatif se neutralise de toute connotation particulière.
Notes
- (fr) Larousse du XXe siècle, vol. 6, t. IV, Paris, , p. 953
- Saint-Simon, dans ses Mémoires (tome 7, chapitre 10), précise bien au contraire que le frère de Louis XIV n'a pris le titre de Monsieur qu'après la mort de Gaston d'Orléans : « Gaston cédoit à M. le duc d’Anjou, frère de Louis XIV, qu’il a longtemps vu puisqu’il n’est mort qu’en 1660, pendant le voyage du mariage du roi son neveu, et néanmoins il demeuroit Monsieur. À sa mort M. le duc d’Anjou l’est devenu à sa place. »
- La royauté est abolie par la Convention le . Cependant, et ce jusqu’à la mort de Louis XVI, le comte de Provence jouit de jure de ce titre.
- Pour les royalistes, à la mort de Louis XVII en 1795, le comte de Provence devient le « roi de France » sous le nom de Louis XVIII. De fait, son frère cadet Charles-Philippe, devient pour eux « Monsieur » à partir de cette date.
Annexes
Articles connexes
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