Monique Legrand-Larroche

Monique Legrand-Larroche est une ingénieure générale de l'armement française. Elle est la première femme à accéder au grade de général 4 étoiles en France.

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Biographie

Monique Legrand-Larroche est la fille d'un ingénieur également professeur à l'École polytechnique. Elle est l'une des 27 femmes à intégrer cette école en 1982, après avoir obtenu son bac scientifique et suivi une classe préparatoire[1]. À l'époque, il n'y avait que 10 % de femmes dans sa promotion et cela ne faisait que 10 ans que polytechnique était ouverte aux femmes. Elle suit ainsi ses deux frères, son mari, son père, son grand-père et son arrière-grand-père avant elle[2]. Elle suit ensuite un cursus à l'école nationale supérieure de techniques avancées et obtient un DEA en mécanique à l'université Paris VI.

Carrière

Monique Legrand-Larroche entre en 1985 à la direction générale de l'Armement. Pendant ses années, elle a sous sa responsabilité plusieurs programmes et directions. D'abord chargée du financement et de l'orientation des projets de recherches dans les universités, les établissements du CNRS ou encore l'ONERA, elle devient directrice du programme HORIZON (hélicoptère équipé d'un système de surveillance radar du sol et des aéronefs lents) de 1993 à 2000. Par la même occasion, elle a sous sa responsabilité l'acquisition d'hélicoptères pour la Gendarmerie nationale et la sécurité civile. Passionnée d'hélicoptères, elle passe son brevet de pilote en 1987[1].

Elle revient à la direction générale de l'Armement en 2002, chargée des finances au service des programmes nucléaires et missiles, puis supervise les négociations de marchés, tout en s'assurant de leur conformité.

De 2007 à 2011, elle dirige l'unité de management des opérations d'armement d'hélicoptères, au profit des trois armées (ainsi que pour la gendarmerie nationale et la sécurité civile)[1]. Elle représente à ce titre la France aux comités directeurs internationaux pour le programme Eurocopter EC665 Tigre et le programme NHIndustries NH90.

Après deux ans en tant que chef de service du maintien en condition opérationnelle, elle devient en 2013 adjointe à la direction des opérations de la DGA.

En 2014, elle est nommée en conseil des ministres directrice des opérations avec le rang d'ingénieur général hors-classe. À ce poste, elle a sous sa direction la conduite de tous les programmes et opérations d'armement de l'armée française (du sous-marin au satellite en passant par les véhicules terrestres et aériens), et donc la mise en place de la stratégie d'acquisition et du soutien des matériels nécessaires à la bonne conduite des opérations.

« Lorsque je suis entrée à la DGA, le mur de Berlin venait de tomber. Depuis la menace ennemie a changé. On se doit d'être en évolution permanente, dans une défense toujours aussi forte. Les forces armées s'adaptent et nous aussi, en leur fournissant ce dont elles ont besoin.[3] »

Elle est la première femme officier à accéder au rang de générale 4 étoiles en France. Elle reçoit de nombreuses remarques désagréables sur le fait d'être une femme dans l'armée mais affirme qu’il faut y réagir avec humour. Elle a une affichette qui « fait un peu râler [s]es collègues » sur son bureau avec le texte suivant : « comment appelle-t-on un salarié qui gagne 27 % de moins ? une salariéE »[4].

Après quatre ans en tant que directrice des opérations, elle quitte la direction générale de l'Armement, pour rejoindre l'État-Major des armées, à la tête de la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) nouvellement créée[5]. Cette direction s'occupe des avions A400M et Atlantique 2, et des hélicoptères Cougar, Caracal, Dauphin et Panther[6]. La priorité du gouvernement est qu'il y ait plus d'aéronefs aptes à voler dans les forces, en opérations extérieures et en France métropolitaine pour permettre la reformation et régénération. Pour cela, une politique de recrutement est lancée, tout particulièrement dans la région de Bordeaux. L'objectif est d'inciter les industriels à recourir davantage à l'innovation[évasif], en s'appuyant plus sur les PME. Elle avertit les industriels de ne pas en profiter « pour réaliser des marges colossales et, pour éviter cela, il nous appartient de négocier au mieux avec eux[7] ».

Le , elle est promue au grade de commandeur dans l'ordre national du Mérite et décorée par le président de la République Emmanuel Macron lors d'une cérémonie aux Invalides[8].

Engagements

Legrand-Larroche se sent féministe. Elle se réjouit qu'en 2014, dans les textes, aucune fonction n'est plus interdite aux femmes, mais elle regrette que le pourcentage de femmes reste très faible. Elle encourage donc les jeunes filles à se tourner vers des matières scientifiques et des métiers connotés « masculins »[1].[pertinence contestée]

Décorations

Références

  1. Karen Lajon, « Ma générale d’armement », sur lejdd.fr, Le Journal du dimanche, (consulté le )
  2. Emmanuelle Lucas, « Monique Legrand-Larroche, générale quatre étoiles », La Croix, (lire en ligne)
  3. Karen Lajon, « Ma générale d’armement », lejdd.fr, (lire en ligne, consulté le )
  4. « "On peut réussir dans ces métiers en étant une femme et une maman" », sur Gouvernement.fr (consulté le )
  5. Création de la Direction de la Maintenance Aéronautique (DMAé), sur le site du ministère des Armées, 2 mai 2018.
  6. Création de la DMAé : « une nouvelle ambition pour la maintenance aéronautique », sur le site du ministère des Armées, 27 mars 2019.
  7. « Quatre questions à Monique Legrand-Larroche, directrice de la DMAé », sur www.journal-aviation.com (consulté le )
  8. https://www.legiondhonneur.fr/fr/page/les-dernieres-promotions/171
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