Moi-même

Moi-même est un autoportrait du peintre Henri Rousseau, dit le Douanier Rousseau, réalisé en 1890 au début de sa carrière.

Description, interprétation

Le peintre s'y représente vêtu de noir, avec une certaine élégance, sa barbe étant taillée d'une manière choisie, il arbore également des favoris. Il a l’air sérieux. Il porte une décoration : les palmes académiques (données aux artistes par un ministre) et en est fier. Lorsqu’il peint ce tableau, il a 46 ans. Il se veut digne dans son autoportrait. Le personnage de la toile tient une palette et un pinceau. On peut lire, sur la palette, les prénoms « Clémence » (prénom de sa première femme, Clémence Boitard) et « Joséphine » (prénom de sa seconde femme, Joséphine Noury), qui semble avoir été écrit à la place d'une autre inscription effacée au préalable (« Pour ne pas les oublier »). Nous trouvons donc dans ces aspects de la toile des éléments de la vie privée du peintre.

Mais Rousseau s'y présente également comme un homme public. Il tente de donner un caractère engagé à cette toile, en y faisant apparaître des éléments qui traduisent son goût pour ce qui est contemporain : on reconnaît un pont métallique, résolument moderne pour son époque, une montgolfière (à droite de la tête du personnage) et la toute récente tour Eiffel, à peine perceptible derrière le mât du bateau. C’est un décor urbain : Paris (bâtiments avec des cheminées, Tour Eiffel, la Seine). On peut observer que la disposition du bateau, dont on ne voit que la proue et le mât, se détache de l'ordinaire et constitue un élément récurrent dans les toiles de l'artiste.

On peut aussi facilement présumer qu'à travers le nuage situé en haut à gauche de la tête du personnage on aperçoit le soleil. Les couleurs et la disposition du nuage nous font penser à un drapeau. On peut donc considérer que le peintre voulait y représenter la fierté que l'on ressent parfois en pensant à notre patrie.

Plus globalement, rappelons que l'auteur parle de « portrait-paysage » pour désigner la catégorie contenant ce tableau. Il s'agit effectivement d'une réalisation à mi-chemin entre le portrait, représentation d'une personne seule, et du paysage qui représente un paysage sans donner tant de valeur à un élément de la composition, ni, en particulier à un personnage.

Postérité

Le tableau fait partie des « 105 œuvres décisives de la peinture occidentale » constituant le musée imaginaire de Michel Butor[1].

Voir aussi

Références

  1. Michel Butor, Le Musée imaginaire de Michel Butor : 105 œuvres décisives de la peinture occidentale, Paris, Flammarion, , 368 p. (ISBN 978-2-08-145075-2), p. 290-293.

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