Moëze

Moëze est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).

Moëze

L'église de Moëze.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Arrondissement Rochefort
Intercommunalité Communauté d'agglomération Rochefort Océan
Maire
Mandat
Didier Portron
2020-2026
Code postal 17780
Code commune 17237
Démographie
Gentilé Moëziens
Population
municipale
574 hab. (2018 )
Densité 27 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 54′ 20″ nord, 1° 02′ 05″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 15 m
Superficie 21,17 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Rochefort
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Marennes
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Moëze
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Moëze
Géolocalisation sur la carte : France
Moëze
Géolocalisation sur la carte : France
Moëze

    Ses habitants sont appelés les Moëziens et les Moëziennes[1].

    Géographie

    Situation géographique

    La vaste commune de Moëze est à la fois une commune littorale et une commune de marais située sur la côte occidentale de la Charente-Maritime dans l'ancienne province de la Saintonge.

    Sur un plan plus général, la commune de Moëze est située dans la partie sud-ouest de la France[Note 1], au centre de la côte atlantique dont elle est riveraine, faisant partie du « midi atlantique »[2].

    Localisation

    La commune est située à km au nord-ouest de Saint-Agnant, 13 km du centre de Rochefort en passant par le Pont de la Charente et à 43 km au sud-est de La Rochelle.

    Communes limitrophes

    Hydrographie

    Moëze est traversée par le Chenal de Brouage[4] allant de Sainte-Gemme au Golfe de Gascogne.
    Le Canal de jazenne se situe entièrement sur la commune et rejoint le Chenal de Brouage.
    Le Canal de l'arceau part de la commune jusqu'au Golfe de Gascogne à Port-des-Barques.

    Le marais de Moëze

    Le marais de Moëze est une des reliques du complexe ancien des marais charentais. Son bilan hydrique (rapport entre entrées d'eau et sorties (dont évaporation, évapotranspiration, drainage et irrigation) a été affecté à la fois par un drainage ancien, des prélèvements pour irrigation, et les effets de plusieurs sécheresses[5] (1976, 1985, 1986, 1989, 1990, 2003).

    Le marais constitue une unité hydraulique couvrant environ 2 250 ha. C'est un ancien marais salant (utilisé pour la saliculture du XIe siècle au moins jusqu'au XVIIIe siècle et maintenu en totalité en eau douce depuis 1930). Géomorphologiquement parlant, il résulte du comblement d'anciens golfes lors des transgressions flandriennes qui expliquent son fond de plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur d'argiles fluvio-marines[6]. Sa limite nord est l'ancienne côte calcaire. Au sud, il est limité par le havre de Brouage. À l'ouest il s'étend presque jusqu'au trait de côte. De nombreux bassins (plus ou moins envasés et reconquis par la végétation s'y devinent encore, souvent recouverts notamment de typha latifolia et de lentilles d'eau Lemna sp. et Ceratophyllum)[5]. Ces bassins sont reliés par des canaux et fossés (140 mètres de fossé en moyenne par hectare)[5]. Le marais est excédentaire en eau d'octobre à avril (+ 315 mm) mais déficitaire de mai à sept (-338 mm). Les gestionnaires le vident donc en hiver et le réalimentent en eau douce en été (en pompant dans le canal de Brouage et la rivière Arnoult)[5]. Les remembrements ont encouragé le recul de l'élevage au profit des céréales. La céréaliculture a été multipliée par 10 (en surface) en 9 ans (de 1980 à 1989), passant de 10 à 700, avec dans le même temps, uns forte augmentation de la maïsiculture irriguée en périphérie (passée de 37 ha à 298 ha de 1980 à 1989)[5].

    Un moyen de retenir l'eau dans le marais en été serait de réduire par faucardage les surfaces en roseau (lesquels évapotranspirent plus d'eau que l'eau libre n'en évaporeraient). Un calcul laisse penser que les roseaux en couvrant 28,6 % des canaux contribuent à 51,1 % de son évapotranspiration[5]. La totalité des roseaux évapotranspirent 39 % de l'eau du marais. En conservant la surface en eau mais en réduisant les hélophytes de 34 %, 200 000 m3 d'eau ne seraient plus évapotranspirés[5]. Il est néanmoins nécessaire de conserver des roselières et des étangs pour leur importance plus que paneuropéenne pour les oiseaux migrateurs.

    Urbanisme

    Typologie

    Moëze est une commune rurale[Note 2],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rochefort, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 33 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].

    La commune, bordée par l'océan Atlantique, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[12]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[13],[14].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (93,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,1 %), prairies (38,7 %), zones humides côtières (9,3 %), zones urbanisées (1,7 %), zones agricoles hétérogènes (1,2 %)[15].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    2001 2008 Gérard Maitre    
    2008 2014 Norbert Ragot SE  
    2014 En cours Didier Portron   Artisan
    13e vice-président de la CA Rochefort Océan (2020 → )
    Les données manquantes sont à compléter.

    Région

    À la suite de la réforme administrative de 2014 ramenant le nombre de régions de France métropolitaine de 22 à 13, la commune appartient depuis le à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu à la région Poitou-Charentes, dont le chef-lieu était Poitiers.

    Démographie

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].

    En 2018, la commune comptait 574 habitants[Note 4], en augmentation de 4,17 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,13 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    557424639528581576503513540
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    565504504468462421437376383
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    378395430291304298279283304
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    309280310383467463518551552
    2018 - - - - - - - -
    574--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Personnalités liées à la commune

    • Élie Neau, négociant huguenot, né à Moëze vers 1662 et mort à New York.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Certains y voient une appartenance géographique au midi de la France — en référence au « Midi atlantique » cher au géographe Louis Papy - ainsi Moëze comme le département de la Charente-Maritime peuvent être rattachés à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français
    2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Les gentilés de Charente-Maritime
    2. Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984, p. 21
    3. Carte IGN sous Géoportail
    4. Le Chenal de Brouage sur le site du SANDRE
    5. F Giraud & al., Bilan hydrologique d'un marais littoral à vocation agricole: Le marais de Moëze (Charente-Maritime, France) (PDF à partir du site Erudit.org) ; Revue des sciences de l'eau, 4(4), 1991
    6. Chevallier C. et al. , 1984, Étude pédologique du polder de Moëze-Brouage. INRA, ENSAR, 109 p..
    7. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    9. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    10. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    13. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    14. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    15. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    20. Notice no PA00104809, base Mérimée, ministère français de la Culture
    21. Notice no PA00104810, base Mérimée, ministère français de la Culture

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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