Minna Specht

Minna Specht () est une pédagogue allemande, socialiste et membre de la résistance allemande. Elle est l'une des fondateurs de l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund.

Biographie

Minna Specht est le septième enfant de Mathilde et Guillaume Specht. Sa famille vit dans le château de Reinbek, à l'origine, un pavillon de chasse à Friedrichsruh, acquis en 1874 et transformé en hôtel[1],[2]. Son père meurt accidentellement en 1882, laissant la famille en difficulté financière.

Elle fait ses premières années scolaires dans une petite école privée au château de 1884 à 1894, puis dans une école pour filles à Bergedorf. Elle poursuit ses études supérieures dans un institut à Hambourg, de 1896 à 1899, où elle se forme pour devenir enseignante[3]. En 1902, elle est recrutée dans une école pour filles à Hambourg, que vient d'ouvrir un professeur de l'institut où elle a fait ses études. En 1906, elle s'inscrit à l'université pour obtenir une qualification d'Oberlehrerin Elle fait des études de géographie, d'histoire, de géologie et de philosophie à l'université de Göttingen et un ou deux semestres à l'université de Munich. De 1909 à 1914, elle revient enseigner à l'école de filles de Hambourg.

En 1914, alors qu'elle a 35 ans, elle retourne à l'université de Göttingen pour faire des études de mathématiques et obtenir sa qualification de professeur Elle fait la connaissance du philosophe Leonard Nelson, privat-docent à l'université, et noue des liens professionnels et d'amitié avec lui[4]. Elle fonde avec Max Hodann, son épouse Maria Saran et Leonard l'Internationaler Jugendbund.

Specht travaille quelque temps avec Hermann Lietz à Haubinda, un internat établi selon les principes de l'éducation nouvelle. En 1922, elle prend la direction de l'école fondée par Leonard Nelson à Walkemühle, à Melsungen, près de Cassel. En 1931, elle travaille comme éditrice de la revue de l'ISK, Der Funke Après la mort de Leonard Nelson en 1927, elle dirige l'Internationaler Sozialistischer Kampfbund (ISK) avec Willi Eichler. En 1932, elle est l'une des 33 signataires du Dringender Appell für die Einheit qui appelle à la formation d'un Front unique des communistes et des socialistes dans la lutte contre le nazisme. Cet appel a été signé par des scientifiques, des artistes et des personnalités politiques, notamment Käthe Kollwitz, Albert Einstein, Erich Kästner ou encore Erich Zeigner[5]. Specht retourne à Walkemühle en , car l'école est occupée par les SA. Elle est ensuite confisquée, en .

Après l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, Specht fuit l'Allemagne, avec des élèves de Walkemühle dont la plupart ont des parents socialistes ou des origines juives. Elle ouvre une école au Danemark, pour les enfants de familles allemandes réfugiées. En , elle émigre au pays de Galles et est internée en tant que ressortissante d'un pays ennemi, sur l'Île de Man de 1940 à 1941, le temps de fournir les preuves de son opposition au nazisme. Elle travaille ensuite à Londres, pour envisager l'éducation qu'il faudra mettre en place en Allemagne, pour des jeunes qui ont reçu une éducation nazie et subi les traumatismes de la guerre. À l'automne 1945, elle est l'unique représentante allemande invitée à une conférence internationale à Zurich sur les traumatismes des enfants liés à la guerre. Elle y retrouve les fondateurs de l'Odenwaldschule, Edith Geheeb et Paul Geheeb, qui lui demandent de prendre la direction de l'école qu'ils ont dû abandonner en 1934.

Elle dirige l'école d'Odenwaldschule, de 1946 à 1951[6]. Elle est également membre de la commission allemande pour l'UNESCO . En 1952, elle travaille avec Walther Merck à l'institut de pédagogie de l'UNESCO à Hambourg. Elle est également inspectrice des pensionnats.

Hommages

  • Ses archives personnelles sont déposées à la Fondation Friedrich-Ebert à Bonn, dans le fonds d'archives sociales-démocrates. Il s'agit de sa correspondance, de dossiers sur Walkemühle, des manuscrits inédits et des textes publiés sur la pédagogie et la politique, ainsi que des albums de photos.
  • Une école de Francfort porte son nom[7].

Publications

  • Jakob Friedrich Fries. Der Begründer unserer politischen Weltansicht, Verlag Öffentliches Leben, Stuttgart (1927) (de)
  • Vom Sinn der Jugendweihe, Verlag Öffentliches Leben, Göttingen (1930) (de)
  • Education in post-war Germany, International Publishing Company, London (1944)
  • Re-making Germany, par Marie Saran, Willi Eichler, Wilhelm Heidorn, Minna Specht. Préface par James Griffiths. Publié au nom du Socialist Vanguard Group, International Publishing Company, London (1945)
  • Kindernöte, édité avec Martha Friedländer. Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main (1950) (de)
  • Leonard Nelson. Zum Gedächtnis, Verlag Öffentliches Leben, Frankfurt am main (1953) (de)

Références

  1. "Minna Specht: Biografisches" Philosophical-Political Academy, official website.
  2. Ilse Fischer, "Minna Specht – eine politische Pädagogin" Fondation Friedrich-Ebert, official website.
  3. Dr Inge Hansen-Schaberg, Erinnerung an Minna Specht Philosophical-Political Academy.
  4. "Politische und pädagogische Arbeit" Philosophical-Political Academy, official website.
  5. Der Funke, Edition No. 147 A (PDF) Friedrich Ebert Foundation, official website.
  6. "Exil und Neuanfang"
  7. Site de l'école «Minna-Specht-Schule», .

Voir aussi

Bibliographie

  • (de) Inge Hansen-Schaberg, Minna Specht - Eine Sozialistin dans der Landerziehungsheimbewegung (1918 bis en 1951), Untersuchung zur pädagogischen Biographie einer Reformpädagogin. Studien zur Bildungsreform, 22. Francfort (1992)

Articles connexes

Liens externes

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