Mihai Caraman

Mihai Caraman (né le ) est un ancien général communiste roumain de la Securitate qui, durant la période 1958-1968, aurait organisé et dirigé un réseau d'espionnage contre l'OTAN, dit « réseau Caraman », à Paris, sous couverture de conseiller commercial de l'ambassade de Roumanie[1], réseau dont le travail aurait aussi profité au KGB[2].

Après l'ouverture du rideau de fer, la DST, qui affirme avoir démantelé le « réseau Caraman », aurait pris attache avec Mihai Caraman[3], entre-temps devenu directeur du Serviciul de Informații Externe (SRI, service de renseignement extérieur) de la Roumanie post-communiste, de 1990 à 1992. Invité en France pour révéler des secrets concernant ses anciennes taupes en France, il aurait affirmé à Raymond Nart et à son service que le ministre Charles Hernu aurait été un agent coopté des services roumains3.

Pendant ce temps, Manfred Wörner, secrétaire général de l'OTAN, annonce qu'il refuse tout dialogue avec la Roumanie, alors en démarche de pré-adhésion à l'organisation atlantiste, tant que Mihai Caraman, qui avait espionné l'OTAN, serait à la tête du SRI. À la suite de cette déclaration belliqueuse, le le président ex-communiste roumain Ion Iliescu limoge Caraman, qui part à la retraite avec les honneurs et le grade de général-colonel. Deux de ses collègues, également approchés par les émissaires occidentaux, les généraux Gheorghe Moga et Nicolae Doicaru, témoins potentiels de la collaboration entre la Securitate et le KGB, meurent cette même année, le premier dans un accident de la circulation, le second d'une balle à une partie de chasse dont les participants avaient tous des chevrotines[4].

Références

  1. Pierre Accoce et Daniel Pouget, Le Réseau Caraman, Fayard, Paris 1972, ASIN: B0000DT98Q et Gérald Arboit, Des services secrets pour la France
  2. Roland Cătălin Pena, Evenimentul zilei du 5 sept. 2016 consulté le 8 sept. 2016
  3. Marc Semo, La Roumanie cherche la trace d'Hernu. Côté services secrets, ni confirmation ni démenti de l'accusation d'espionnage, dans Libération du 1er novembre 1996
  4. Roland Cătălin Pena, Op. cit.
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