Michael Lauber

Michael Christoph Lauber, né le à Olten[1], est un avocat et magistrat suisse. De 2012 à 2020, il occupe le poste de procureur général de la Confédération et dirige le Ministère public de la Confédération[2].

Michael Lauber
Fonctions
Procureur général du Ministère public de la Confédération
Élection
Réélection
Prédécesseur Erwin Beyeler (de)
Successeur Vacant
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Olten (Suisse)
Nationalité Suisse
Parti politique Zofingue
Diplômé de Université de Berne
Profession Juge
Avocat

Biographie

Il obtient sa licence en droit et son brevet d'avocat à l’Université de Berne en 1992. La même année, il commence sa carrière en tant que juge d'instruction auprès du canton de Berne. Il quitte le poste un an plus tard et devient chef de brigade à la police judiciaire du canton de Berne. En 1995, Michael Lauber est nommé directeur de la division de lutte contre le crime organisé et le blanchiment à l'Office fédéral de la police (Fedpol). Il démissionne en 2000 à la suite d'un désaccord en interne[3] puis travaille comme avocat durant un an à Zurich, où il dirige notamment PolyReg, un organisme d'autorégulation interprofessionnel d’intermédiaires financiers.

Il officie comme directeur du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent du Liechtenstein de 2001 à 2004. Pendant les six années suivantes, il a été à la tête de l'association des banquiers de la principauté.

Le 28 septembre 2011, il est élu au poste de procureur général de la Confédération par l'Assemblée fédérale, avec 203 voix sur 206 bulletins valables. Il succède à ce poste au Schaffhousois Erwin Beyeler (de)[4]. C'est la première fois que le Parlement désigne le procureur général : jusqu'ici, ce magistrat était nommé par le Conseil fédéral. Michael Lauber est réélu le 17 juin 2015 par 195 voix sur 216 bulletins valables[5], puis en 2019 pour un troisième mandat avec 129 voix sur 243 bulletins valables[6].

A la fin mai 2020, la Commission judiciaire du Parlement ouvre une procédure de révocation à son encontre[7]. Il démissionne le 24 juillet 2020, avec effet au 31 janvier 2021 mais en raison du solde de vacances restant le 31 août 2020[8], tout en continuant de "rejeter fermement l’accusation de mensonge" qui lui est faite[9]. La Commission judiciaire de l'Assemblée fédérale a décidé de clore la procédure de révocation dirigée contre lui[10].

Affaire de la FIFA

Il est épinglé lors d'une instruction sur le président de la FIFA, Gianni Infantino[11]. Il a eu des réunions de travail informelles avec Gianni Infantino, au cours desquelles, il n'a pas produit de procès-verbaux contrairement à ce qu'exige le code de procédure pénale. En mars 2020, l'autorité de surveillance du ministère public de la confédération(MPC) lui inflige une baisse de salaire de 8% pour un an. Pour appuyer ce choix, les enquêteurs considèrent qu'il a fait preuve de comportement déloyal et donné de fausses déclarations lors de ses auditions à propos de ses rencontres avec Gianni Infantino[12].

D'autres rendez-vous informels ont eu lieu dans différents dossiers, notamment sur l'enquête des pots-de-vin versés par Petrobras au Brésil, par l'intermédiaire de banques suisses. Il a notamment faits des voyages au Brésil, au cours desquelles des rencontres n'ont pas été documentées[13].

Affaire russe

Avant 2017, Michael Lauber a voyagé à plusieurs reprises en Russie avec un policier fédéral condamné en 2019 pour acceptation d'avantages[14]. En mai 2020, l'opposant russe Alexeï Navalny prétend que Michael Lauber a participé à un voyage en bateau en Russie avec cet ancien policier. Ces collusions du MPC auraient influencé la non-ouverture d'enquêtes en lien avec du blanchiment d'argent de fonctionnaires russes dans des banques suisses[15].

Vie privée

MIchael Lauber est le fils d'un pasteur[16] et d'une mathématicienne[17]. Il n'est membre d'aucun parti[18] et vit en partenariat enregistré à Zurich[19].

Notes et références

  1. « Michael Lauber - Munzinger Biographie », sur www.munzinger.de (consulté le )
  2. « Michael Lauber sera le nouveau procureur général », sur rts.ch, (consulté le )
  3. « La perle rare qui doit redonner son lustre au Parquet », sur arcinfo.ch, (consulté le )
  4. « Michael Lauber sera le nouveau procureur général », RTS Info, (consulté le )
  5. « Michael Lauber est réélu procureur général », Tribune de Genève, (consulté le )
  6. Boris Busslinger, « Michael Lauber est réélu », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. « Ministère public: une procédure de révocation est lancée contre Michael Lauber », sur Le Nouvelliste, (consulté le )
  8. « Michael Lauber quittera le Ministère public de la Confédération le 31 août », sur rts.ch, (consulté le )
  9. « Le procureur de la Confédération Michael Lauber démissionne », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. « Michael Lauber pourra quitter son poste le 31 août », sur La Tribune de Genève (consulté le )
  11. Fati Mansour, « Michael Lauber a gravement manqué à ses devoirs », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  12. « Michael Lauber a contrevenu à ses devoirs de fonction », sur Agefi.com (consulté le ).
  13. « Les rencontres informelles semblent faire partie du "système Lauber" », sur rts.ch, (consulté le ).
  14. « Policier chasseur d’ours condamné avec sursis », Le Matin Bleu, (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Alexei Navalny accuse le Ministère public de la Confédération », sur La Liberté (consulté le ).
  16. « Michael Lauber: le sauveur devenu fossoyeur », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  17. (de) « Beim Yoga denke ich an Geldwäscherei », Der Sonntag, (lire en ligne)
  18. « Succession Beyeler: quatre candidats annoncés », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  19. (de) Republik, « Im Amt ohne Würden », sur www.republik.ch (consulté le )
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