Monseigneur (titre)
Monseigneur est un titre d’appel donné à des personnages puissants, tels les membres de la haute aristocratie française ou du haut clergé.
Pour les articles homonymes, voir Monseigneur.
Titre donné aux princes et grands personnages laïcs
Princes et haute noblesse
Au Moyen Âge, en France et en Angleterre, ce titre était accordé aux rois[1], princes et grands seigneurs. Il coexistait avec d'autre formes : messire et monsieur, ce dernier titre par influence de sieur, variante (cas sujet) de seigneur.
Sous l'Ancien Régime, on le donnait aux princes, aux ducs et à certains membres de la haute noblesse ; absolument, il désigna le Dauphin, notamment Louis de France (1661-1711), dit le Grand Dauphin, fils de Louis XIV.
Titulaires d'office
Sous l'Ancien Régime, c'est aussi le titre donné aux titulaires d'un office important dans l'administration ou les armées. Ainsi, on appelle monseigneur le Chancelier, le Connétable, le Grand Amiral, les maréchaux de France, les ministres, certains parlementaires et les intendants de province[2].
Sous le Premier Empire, le titre revient à plusieurs haut dignitaires : par exemple, l'archichancelier.
De nos jours
C’est le titre d’appel d'usage pour un prince souverain, par exemple le prince de Monaco (« Sire » pour un roi), ou un prince appartenant à une maison souveraine (« Madame » pour une princesse ou une reine).
Ce titre est encore accordé aux divers prétendants des anciennes monarchies et aux membres de leur famille (« Madame » pour les femmes).
Titre donné aux ecclésiastiques
Évêques
« Monseigneur » (Monsignore en italien) est devenu un titre d’usage pour les évêques et les archevêques à partir du milieu du XVIIIe siècle. Auparavant, on appelait les évêques par le nom de leur diocèse, précédé de « Monsieur » : par exemple, Bossuet était « Monsieur de Meaux ».
Les articles organiques qui ont fait suite au Concordat de 1801 ont fait interdiction aux ecclésiastiques de porter un autre traitement que « Monsieur » ou « Citoyen ». Plus tard et tout au long du XIXe siècle, les évêques ont été désignés comme « Sa Grandeur Monseigneur X*** ».
De nos jours, l'usage est d'écrire : « Son Excellence monseigneur X*** » pour un archevêque ou évêque[3]. Un évêque peut porter ce titre dès que sa nomination a été rendue officielle et avant même de recevoir la consécration. Pour les autorités républicaines, il reste « Monsieur l'évêque ».
Prêtres
Le titre est également porté par des prêtres, faits membres de la famille pontificale, c’est-à-dire honorés par le pape. Ils peuvent être chapelains de Sa Sainteté[4] (le titre inférieur), prélats d’honneur (le titre plus courant) ou protonotaires apostoliques de numero ou surnuméraires (le titre supérieur).
Abréviations
En français, le titre est abrégé en Mgr ou Mgr. L'abréviation au pluriel donne NN. SS[5] ou NNSS, abréviation de « nosseigneurs » ou de « Nosseigneurs » ; cependant, on trouve parfois NNgrs.
Il existe aussi un autre pluriel : « messeigneurs » ou « Messeigneurs » sans abréviation usuelle[à vérifier].
Notes et références
- La vie monseigneur sainct Loys roy de France
- "Monseigneur d'Aguesseau, l'Intendant" en Languedoc (1673-1785), Archives Municipales de Béziers, cotes AA11 (folios 69 v°-70) et BB14 (délibération consulaire du 17 mai 16681)
- « C - Tableaux récapitulatifs des principales appellations - Guide des usages, du protocole et des relations publiques », sur territorial.fr (consulté le )
- En janvier 2014, le pape François a décidé de restreindre l'attribution du titre de chapelain de Sa Sainteté aux seuls prêtres méritants âgés d'au moins 65 ans (« Le pape restreint l’attribution du titre de chapelain de Sa Sainteté - La Croix », sur La Croix (consulté le ))
- WIlliam Ancourt et Christine Denuite, Grammaire pratique, le français de A à Z, De Boeck, (lire en ligne), p.5
Liens externes
- Définitions lexicographiques et étymologiques de « monseigneur » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Définitions lexicographiques et étymologiques de « monsignor » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
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