Mers el-Kébir
Mers El Kébir (en arabe: المرسى الكبير) est une ville portuaire de la mer Méditerranée et une commune d'Algérie, située sur le golfe d'Oran, à 7 km au nord-ouest d'Oran. Elle abrite la principale base navale algérienne.
Mers El Kébir | |
Vue sur Mers el-Kébir | |
Noms | |
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Nom arabe | المرسى الكبير |
Administration | |
Pays | Algérie |
Région | Oranie |
Wilaya | Oran |
Daïra | Aïn El Turk |
Président de l'APC | Mohamed Sahraoui 2012-2017 |
Code postal | 31019 |
Code ONS | 3115 |
Indicatif | 041 |
Démographie | |
Population | 16 970 hab. (2008[1]) |
Densité | 1 546 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 35° 43′ 43″ nord, 0° 42′ 25″ ouest |
Altitude | 30[2] m Min. 0 m Max. 151 m |
Superficie | 10,98 km2 |
Localisation | |
Localisation de la commune dans la wilaya d'Oran. | |
Géographie
Situation
La commune de Mers el-Kébir est située au Nord de la wilaya d'Oran, sur le littoral méditerranéen à 8 km à l'ouest d'Oran, sur la route nationale 2[2], à l'exterminé occidentale de la baie d'Oran qui s'étend de Mers El-Kébir à la pointe Canastel, avec Oran en son centre[3].
Géographie humaine
Les liaisons sont délicates avec Oran via la route en corniche et tunnel[2], en effet le massif du Murdjajo sépare les deux villes. La route de la corniche relie Oran à Aïn El Turk via Mers el-Kébir[4]. Le site de l'agglomération est exigu entre le versant montagneux et le port[2]. C'est un grand port au fond d'une rade[5] qui est bien protégé naturellement[2].
Secteurs, lieux-dits
En 1984, la commune de Mers el-Kébir est constituée à partir des lieux-dits suivants[6] :
- Cité de Orarsenis (ex-Plateau Saint-Georges)
- de Sahara (ex-Andrioli)
- d'Ezzouhour (ex-Roseville)
- Hassiba Ben Bouali (ex-cité Jeanne d'Arc)
- Hansali Lahcéne (ex-cité Long Champ)
- Dadayoum (ex-Clotilde)
Toponymie
Mers El Kébir signifie en arabe « le grand port » (Al marasa al kabir), par opposition au vieux port d'Oran (Mers es Sghir)[2].
Histoire
La présence humaine remonte à la préhistoire dans le fond de la baie. Les hommes y vivaient dans les grottes[5].
Mers el-Kébir était d'abord un port romain du nom de Portus Divinis (port des dieux)[7], avant de devenir un arsenal naval almohade au XIIe siècle, puis elle était dominée par les souverains zianides de Tlemcen[5].
Elle fut occupée par les Espagnols qui en prirent possession en 1505 sous le cardinal Cisneros et la gardèrent jusqu'à la reconquête d'Oran et de Mers el-Kébir en 1792, à l'exception de l'intermède de 1708 à 1732[8]. La restitution de Mers el-Kébir d'Oran a été le fruit d'une longue période de lutte acharnée et persévérante des Algériens face aux Espagnols[9].
En 1563, le Beylerbey d'Alger Hassan Pacha, lance une offensive pour reprendre Oran et Mers el-Kébir avec des troupes composées, de différentes tribus. Il s'empare facilement du fort les Saints et organise un blocus de Mers el-Kébir le [10]. Mais après plusieurs et vaines tentatives et d'affrontements militaires, il lève le siège le . Cet événement historique, considéré comme étant l'un des plus meurtriers, connaît un retentissement littéraire important, aussi bien en arabe qu'en espagnol[10].
En 1678, Mers el-Kébir connaît un nouveau siège où le gouverneur par intérim d'Oran est tué au cours d'un combat. En 1687, un autre gouverneur espagnol était tué dans les mêmes conditions[9]. Le , lorsque Oran tombe entre les mains du bey de l'Ouest, Mustapha Bouchlagham. Mers el-Kébir résiste jusqu'au de la même année[9]. Bien que ces tentatives militaires aient échoué, un climat d'insécurité permanent s'installe tout autour de ces deux places ce qui conduit en Espagne à vouloir abandonner Oran tout en conservant Mers el-Kébir, sans que ce projet n'aboutisse[9]. Après un long siège et le tremblement de terre en 1790, l'Espagne restitue librement et volontairement les deux places à la régence d'Alger en 1792[9].
Les Français l'occupent en 1830, puis agrandissent le port et le dotent du phare Saint-André[11] (détruit durant la Seconde Guerre mondiale), et le font reconvertir en base navale lorsque le vieux port d'Oran est agrandi[2]. La ville fait partie du Département d'Oran.
Au moment de la défaite française, en , une escadre importante s'y trouve. Le port est marquée par l'attaque sur Mers el-Kébir : une escadre britannique de la Royal Navy coule les navires de la marine française qu'elle craint de voir tomber au main des forces de l'Axe à la suite de l'instauration du régime de Vichy[5].
Après la Seconde Guerre mondiale, la France utilise la base navale comme abri anti-atomique[2].
Les accords d'Évian du , qui reconnaissaient l'indépendance de l'Algérie, autorisent la France à conserver sa base durant 15 ans, mais la France se retire en 1968[3].
Administration
- Combet, 1864-1867
- Simonin, 1867-1871
- Vieguet, 1871-1889
- Lavigne, 1889-1898
- Trastour, 1898-1902
- Tomasin, 1902-1905
- Pascuito, 1905-1919
- Albert Fieschi, 1919-1931
- Boluix-Basset, 1931-1942
- anvier Ferrara, 1947-1962
Démographie
Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, la population de la commune de Mers el-Kébir est évaluée à 16 970 habitants contre 14 167 en 1998[13].
Économie
Le port de Mers el-Kébir est considéré comme étant le meilleur mouillage de l'Algérie[14]. C'est également la principale base navale du pays, et son principal chantier naval[2].
Personnalités liées à la ville
- André Amitrano (1957-) : joueur de football professionnel
Notes et références
- [PDF]Recensement 2008 de la population algérienne, wilaya d'Oran, sur le site de l'ONS..
- Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Algérie, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-9-2200-X), p. 55-56
- Les anciennes bases françaises de Mers-El-Kébir et de Bou-Sfer sont en voie de reconversion économique, Le Monde du 20 mars 1973.
- Axe Oran-Aïn El-Turck: Le projet de confortement de la falaise livré l'année prochaine, Rachid Boutlelis, Le Quotidien d'Oran du 23/09/2019.
- Daniel Babo, Algérie, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », (ISBN 978-2-911328-25-1)
- « Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya d'Oran », Journal officiel de la République Algérienne, (consulté le ), p. 1552
- Gilbert Meyier, L'Algérie des origines, de la Préhistoire à l'avènement de l'islam, La découverte 2007/2010, (ISBN 978-2-7071-5937-3), p. 213
- Abdelkader Lakjaa, « Oran, une ville algérienne reconquise ; Un centre historique en mutation », L’Année du Maghreb [Online], IV | 2008, Online since 01 October 2011, connection on 24 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/anneemaghreb/472 ; DOI : https://doi.org/10.4000/anneemaghreb.472
- Ismet Terki Hassaine, « Oran au xviiie siècle : du désarroi à la clairvoyance politique de l’Espagne », Insaniyat / إنسانيات. Revue algérienne d'anthropologie et de sciences sociales, nos 23-24, , p. 197–222 (ISSN 1111-2050, DOI 10.4000/insaniyat.5625, lire en ligne, consulté le )
- Ahmed Abi Ayad, « Le siège Mers-el-Kebir sous le siège de 1563 et la dimension spatio-temporelle dans “ El Gallardo espagnol ” de M. de Cervantes », Insaniyat / إنسانيات [Online], 39-40 | 2008, Online since 30 June 2012, connection on 24 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/insaniyat/1994 ; DOI : https://doi.org/10.4000/insaniyat.1994
- Le phare Saint-André de Mers-el-Kébir
- Les maires de Mers-el-Kébir:| http://www.francegenweb.org/mairesgenweb/resultcommune.php?id=2576
- (en) Oran Province in Algeria sur le site de citypopulation
- Bernard, Augustin, « Oran, étude de géographie et d'histoire urbaines », Annales de géographie, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 48, no 274, , p. 412–415 (DOI 10.3406/geo.1939.11425, lire en ligne , consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Max Lagarrigue, 99 questions… La France sous l’Occupation, Montpellier, CNDP, (ISBN 978-2-86626-280-8).
- Dominique Lormier, Mers el-Kébir. , éditions Calmann-Lévy, 2007 (ISBN 978-2-7021-3815-1).
- Rudy Cantel, L'Attentat de Mers el-Kébir, Paris, 1941.
- Gilbert Siou, 20 ans en 1939, Marin à Mers el-Kébir.
Articles connexes
Liens externes
- Mers el-Kébir, le drame, site officiel de l'Association des anciens marins et des familles de victimes de Mers el-Kébir
- Témoignages sur Wiki-Brest
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