Mehrgarh
Mehrgarh est un site néolithique du Pakistan, en Asie du Sud, et l'un des plus importants en archéologie pour l'étude des premiers peuplements néolithiques de la région. Le site se trouve au Baloutchistan pakistanais, dans la plaine du Kachi, près de la passe de Bolan, à l'ouest de la vallée de l'Indus et entre les villes actuelles de Quetta, Kalat et Sibi.
Mehrgarh | ||
Le site de Mehgarh. | ||
Localisation | ||
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Pays | Pakistan | |
Province | Baloutchistan | |
Coordonnées | 29° 12′ 45″ nord, 67° 40′ 15″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Pakistan
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Histoire | ||
Époque | Néolithique | |
Mehrgarh est considéré comme le premier site où est apparue l'agriculture — vers 7000 av. J.-C. — en Asie du Sud, sur la base des fouilles archéologiques exécutées entre 1974 et 1985 par les archéologues français Catherine et Jean-François Jarrige et leur équipe. C'est là aussi que l'on trouve les plus anciennes poteries d'Asie du Sud.
Périodes d'occupation
Mehrgarh I
La période Mehrgarh I (7000 av. J.-C. - 5500 av. J.-C.), était néolithique et acéramique (c'est-à-dire sans utilisation de la poterie). La première agriculture dans cette aire était développée par des peuples semi-nomades exploitant le blé et l'orge et des animaux tels que le mouton, la chèvre et les bovins. Les habitations étaient de simples constructions en pisé, divisées en quatre zones. La chasse satisfait encore la plus grande partie de la consommation de viande, puis l’élevage d’ovins et de bovins (zébus, buffles) augmente rapidement. Des paniers recouverts de bitume sont utilisés. Les niveaux supérieurs (fin du VIIe millénaire av. J.‑C., début du VIe millénaire av. J.‑C.) ont donné de nombreuses maisons aux plans réguliers et de vastes zones d’activité artisanale et domestique, ainsi que des cimetières. De nombreuses tombes ont été mises au jour, plusieurs contenant des objets élaborés comme des paniers, des outils en pierre ou en os, des perles, des bracelets, et parfois des animaux sacrifiés. On y a retrouvé aussi des bijoux fabriqués avec des coquillages, du calcaire, de la turquoise, du lapis-lazuli, du grès et du cuivre poli, aussi bien que des figurines simples de femmes ou d'animaux. La céramique apparaît dans la première moitié du VIe millénaire av. J.‑C., sous la forme de poteries grossières. L’agglomération est alors caractérisée par la présence de bâtiments qui constituent un complexe impressionnant de magasins. On note la multiplication des figurines humaines et animales dans les tombes à cette époque.
Mehrgarh II-III
Les périodes Mehrgarh II (5500 av. J.-C. - 4800 av. J.-C.), et Mehrgarh III (4800 av. J.-C. - 3500 av. J.-C.), étaient néolithique céramique (i.e. la poterie est maintenant utilisée) et plus tard avec usage du cuivre. On y fabrique des perles de faïence émaillée et les figurines de terre cuite deviennent plus détaillées. Les figurines féminines sont décorées de peinture et montrent des coiffures et bijoux variés. Les objets laissés dans les tombes deviennent moins nombreux. On y trouve aussi les premiers sceaux fait de terre cuite ou d'os et décorés de motifs géométriques. Du côté technologique, on y utilise des forets en pierre ou en cuivre, des fours et creusets pour faire fondre le cuivre.
Mehrgarh IV-VI
Les périodes Mehrgarh IV à VI s'étendent de 3500 av. J.-C. à 2800 av. J.-C. et sont désignées sous le sigle MR1.
Mehrgarh VII
La cité semble avoir été largement désertée autour de 2600 av. J.-C. - 2000 av. J.-C., ce qui correspond à la période de la civilisation de la vallée de l'Indus.
Découvertes
Découverte en 1985, l'amulette de Mehrgarh, âgée de 6 000 ans, est longtemps restée une énigme. De nouvelles techniques d'analyse ont permis de percer les secrets de fabrication de cette amulette en cuivre : c'est le premier objet connu façonné à la cire perdue[1].
Il a été décrit en 2001 la pratique par les habitants de Mehrgarh de la dentisterie, car quelques petits trous ont été retrouvés sur les molaires de deux hommes. Il a été suggéré que les forets de pierre destinés à la fabrication de perles ont été utilisés à cette fin[2].
Notes et références
- Cyprien Dalaise et Alice Pouyat, « Le mystère de l'amulette », sur CNRS, (consulté le ).
- Andrea Cucina, université du Missouri-Columbia,
Voir aussi
Articles connexes
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