May Ayim

May Ayim est le nom de plume de May Opitz (née Sylvia Andler le à Hambourg – morte le à Berlin). Elle est une poétesse, éducatrice et militante afro-allemande.

Pour les articles homonymes, voir Ayim.

Biographie

Fille d'une mère allemande et d'un étudiant en médecine originaire du Ghana, son père souhaite qu'elle soit élevée par sa sœur sans enfant, mais la loi allemande ne donne pas de droit aux pères biologiques. Sa mère place la fille en adoption. Sylvia Andler est adoptée par une famille allemande blanche dans sa jeunesse. À partir de 1992, elle utilise son surnom comme nom de plume.

Elle écrit une thèse à l'université de Ratisbonne intitulée Afro-Deutsche: Ihre Kultur- und Sozialgeschichte aus dem Hintergrund gesellschaftlicher Veränderungen. Il s'agit de la première étude universitaire de l'histoire afro-allemande, du Moyen Âge à la fin du XXe siècle. Cette thèse devient la base d'un livre, Farbe Bekennen, écrit avec Katharina Oguntoye et publié en 1986, puis publié en anglais sous le titre Showing Our Colors: Afro-German Women Speak Out la même année[1]. Dans ses conférences et ses poèmes, elle évoque la discrimination raciale : « J'ai grandi avec le sentiment de devoir prouver qu'un «bâtard», un «nègre», un «enfant d'émigré» est un être humain à part entière ». Elle écrit aussi : « Le symbolisme chrétien occidental de la couleur a toujours associé la couleur noire à ce qui est répréhensible et indésirable. [...] Dans le vocabulaire ecclésial du Moyen Âge, les termes «Aethiops» et «Aegyptius» étaient utilisés de manière frappante comme synonymes du terme «diable». Les préjugés et la discrimination déterminés par la religion faisaient donc partie des fondements sur lesquels un conglomérat de convictions racistes pouvait se développer sans effort à l'époque coloniale, qui a transformé les Noirs en sous-hommes («nègres») ».

Mais, après avoir reçu un diagnostic de sclérose en plaques, elle est désespérée. Le retrait de psychotropes utilisés contre la dépression dans le cadre du traitement de la sclérose en plaques entraîne une détérioration rapide de sa santé mentale. Elle se jette à 36 ans d'un gratte-ciel, et meurt, le [2]. Elle est enterrée à l'Alter St. Matthäus-Kirchhof, à Berlin[3].

Héritage culturel

Le poème They're People Like Us de Ayim est cité par Paul Beatty dans le roman Slumberland (en) (2008).

Les écrits de May Opitz sont reproduits dans l'anthologie Daughters of Africa[4].

Farbe Bekennen auquel elle a participé marque aussi de nombreuses femmes afro-allemandes, et notamment la militante éditrice et universitaire travaillant, entre autres, sur les autrices afrodescendantes, Marion Kraft[5].

May Ayin est également le sujet central du poème Reggae Fi May Ayim de Linton Kwesi Johnson, enregistré sur son album More Time (1999)[6].

Lauréats du prix May Ayim

Références

  1. (en) Marion Gerlind, « May Ayim’s Legacy in World Language Study », FLANC Newsletter, (" lire en ligne)
  2. (de) « May Ayim », sur Digitales Deutsches Frauenarchiv
  3. (de) Karen Noetzel, « Gedenken an May Ayim », Berliner Woche, (lire en ligne)
  4. (en) "Departure", "Afro-German" and "Afro-German II", dans Margaret Busby (ed.), Daughters of Africa, Cape, 1992, p. 932–937.
  5. (de) « Interview - „Wir wuchsen isoliert auf“ », sur www.freitag.de (consulté le )
  6. "Linton Kwesi Johnson - Reggae Fi May Ayim". YouTube.
  7. « May Ayim Award – afritopic® », sur afritopic.com (consulté le )

Liens externes

  • Portail de l’Allemagne
  • Portail de la poésie
  • Portail de la littérature
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.