Max Aebischer

Max Aebischer, né le à Dirlaret et mort le à Fribourg[1], est une personnalité politique suisse membre du Parti démocrate-chrétien.

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Biographie

Singinois originaire d’Heitenried et de Saint-Ours, catholique, Max Aebischer naît le à Dirlaret. Son père Stephan est instituteur, sa mère Isabelle, née Cottier, est maîtresse de maison. Par sa mère, il est cousin de Marius Cottier, conseiller d'État, et de son frère Anton Cottier, conseiller aux États. Max épousera Geneviève, née Python, fille d’Henri, d’origine française. Le couple aura cinq enfants.

Après avoir suivi l’école primaire à Bellegarde en Gruyère, il fréquente le collège Saint-Michel à Fribourg ainsi que les universités de Fribourg et de Rome. Il milite tôt en politique : en 1935, il fonde dans son village de Bellegarde un groupe de jeunes conservateurs. Il achève ses études par un doctorat en droit avec une thèse – critique – sur le philosophe et théoricien fasciste Giovanni Gentile et obtient son doctorat en droit à l'Université de Fribourg en 1941. L'année suivante, il entre au secrétariat des organisations chrétiennes sociales (syndicats chrétiens) et assumer, dès 1945 le secrétariat général de cette organisation.

En 1946, il est élu au Grand Conseil, sur la liste du parti conservateur où, vingt ans durant, il y représente l’aile chrétienne-sociale. De 1950 à 1966, il est membre du Conseil communal de la ville de Fribourg. Il y dirige le service social et les écoles. En 1960, il succède à Jean Bourgknecht à la syndicature. Ce faisant, il incarne le cas rare et piquant d’un syndic syndicaliste.

En 1951, Max Aebischer est élu au Conseil national. Il y siège cinq législatures, jusqu'en 1971. Sa présidence est marquée par l’intrusion de membres du Groupe Béliers (jeunes séparatistes jurassiens) dans l’hémicycle du Parlement[2]. Sa connaissance des langues lui vaut de siéger au sein des importantes commissions de gestion, des affaires étrangères et des PTT. Il défend selon la doctrine sociale de l’Église les intérêts des salariés. En 1969, il préside la Chambre du peuple. À ce titre, il participe à la conférence de l’Union interparlementaire qui a lieu à la Nouvelle-Dehli, et s’entretint avec Indira Gandhi, Premier ministre indien[2].

En 1966, Max Aebischer vit un moment clé de sa carrière publique. Aux élections communales du printemps, une coalition entre la droite radicale et la gauche socialiste le prive de la syndicature au profit de Lucien Nussbaumer[1]. L’homme fait face avec brio à ce coup du sort en briguant dès l’automne un siège au Conseil d'État. Il est élu au second tour. Sa victoire, il la doit, en partie du moins, au soutien massif du Mouvement chrétien-social fribourgeois, à la présidence duquel il est porté en 1966 précisément. Fort de cet appui ainsi que d’un premier quinquennat « sans faute », le conseiller d’Etat est brillamment réélu en 1971 : lors du deuxième tour, il enregistre de loin le meilleur résultat en sortant en tête des neuf compétiteurs encore en lice. Il est responsable du département de l'instruction publique et des cultes jusqu'en 1976. Il fait passer devant le Grand Conseil vingt-sept lois et décrets. Au nombre des lois figurent, notamment, celles concernant l’amélioration des traitements du personnel enseignant (1969, 1971), la nouvelle organisation de l’Université (1970), la création d’une assurance scolaire contre les accidents (1971), le statut des écoles libres, privées ou publiques (1972) et surtout l’application du concordat romand sur la coordination scolaire (1970). Parmi les décrets, il convient de citer ceux relatifs à l’agrandissement de la Bibliothèque cantonale et universitaire (1970, 1974) et de l’Ecole normale (1971), la modernisation de l’équipement électronique de l’Etat et de l’Université (1972), ainsi que le subventionnement, de 1969 à 1976, de multiples constructions scolaires. En revanche, le , le décret de 1973 relatif à l’agrandissement du complexe universitaire de Miséricorde est nettement rejeté par le peuple (61 % de « non »). Il arrive tout de même à réunir les fonds nécessaires à compléter la subvention fédérale de 90 %[3]. Tout compte fait, Miséricorde sera agrandi. Il ne sollicite pas de nouveau mandat en 1976.

A la retraite en 1977, Max Aebischer prend la présidence du Conseil d’administration des Freiburger Nachrichten. Il en était membre depuis 1962 et en sera le président d’honneur en 1991.

En 1994, pour son 80e anniversaire, ses amis lui remettent en hommage un livre intitulé « Gaudeamus. Texte von und für Max Aebischer » (« Réjouissons-nous. Textes de et pour Max Aebischer »). Fin lettré, il est poète à ses heures et, en 2005, il publie, sous un titre aussi plaisant que subtil, « Allerlei Poetisches oder Poetisches Allerlei » (« Poésies en tout genre ou florilège poétique »).

Max Aebischer meurt à Fribourg le , à l’âge de 95 ans. Incarnation du parfait honnête homme pour les uns, personnage sibyllin pour les autres, il aura été pour tous un homme de pouvoir. Éloges funèbres faites par Chiara Simoneschi-Cortesi, présidente du Conseil national (en italien), et par Alain Berset, président du Conseil des États, lors des séances du . Il participa à la conférence de l’Union interparlementaire de la Nouvelle-Delhi et s’entretint avec Indira Gandhi, Premier ministre indien[2].

Bibliographie

  • Georges Andrey, John Clerc, Jean-Pierre Dorand et Nicolas Gex, Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011 : son histoire, son organisation, ses membres, Fribourg, Éditions La Sarine, (ISBN 978-2-88355-153-4)
  • Walther Buchs, Freiburger Nachrichten,

Notes et références

  1. « Décès du Fribourgeois Max Aebischer », sur tsr.ch (consulté le )
  2. [http://www.parlament.ch/ab/frameset/f/s/4807/289956/f_s_4807_289956_289957.htm
  3. Louis Ruffieux, La Liberté, 2 mars 2009

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