Mauro Corda

Mauro Corda (né le à Lourdes) est un sculpteur contemporain français.

Son œuvre - plusieurs centaines de sculptures - est engagée et interroge, au gré de ses séries de sculptures, notre société.

Formation

Originaire de Sardaigne en Italie, Mauro Corda est issu d’une famille de bâtisseurs. De 1976 à 1979, il entame sa formation de sculpture à l’École des beaux-arts de Reims, auprès de Charles Auffret, puis aux Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier de Jean Cardot de 1981 à 1985. Il obtient ensuite une bourse lui permettant de poursuivre son apprentissage à la Casa de Velázquez de Madrid de 1985 à 1987.

Très sensible à la technique et à la rigueur dans le travail, Mauro Corda est un héritier de la grande tradition et revendique plusieurs Maîtres. Ses œuvres côtoient celles de sculpteurs de renom, soulignant son appartenance à cette grande lignée de sculpture française.

Démarche artistique

« Insolite » est sans doute le terme qui définit le mieux le travail du sculpteur Mauro Corda. Sa démarche artistique consiste ainsi à questionner son époque. En jouant avec les conventions, en défiant la normalité, en provoquant ou en amusant, il éveille les consciences et conduit le spectateur à s’interroger sur son temps. Les sculptures de l’artiste se nourrissent d’éléments contemporains, incongrus et inattendus qui leur donnent une force considérable et soulignent leur portée philosophique.

« Mauro Corda est un explorateur. Le corps est sa terre. L’acuité de son regard son outil. Il sait révéler l’intensité, la force magique du physique, sans jamais oublier ses malheurs, ses failles, ses vulnérabilités[1] » (Georges Vigarello, historien spécialiste des représentations du corps, membre de l'Institut universitaire de France).

Sculpter le corps

Le corps offre mille possibilités à la créativité de Mauro Corda. Du portrait au sportif, en passant par le mannequin ou ses célèbres contorsionnistes, les sculptures de l’artiste font honneur à la figuration et au corps humain. Finesse des lignes, précision anatomique, les contorsionnistes de Mauro Corda intriguent autant qu’elles fascinent. L’artiste pousse les corps dans des positions extrêmes, que ses sculptures exécutent avec une élégance rare.

Mauro Corda utilise des matériaux variés comme le bronze, l’aluminium, le fer, l’inox ou encore le verre pour réaliser ses œuvres grandeur nature. Le corps humain est mis à nu sans concession. Tout l’art du sculpteur réside dans le travail de surface, de la vibration charnelle à la froideur du matériau. C’est l’art du modelé qui, en jouant avec la lumière, donne vie à la sculpture.

Sublimer la différence

Pour Mauro Corda, l’art a un rôle à jouer dans la société et se doit de faire réfléchir, de transmettre de l’émotion et d’interroger des convictions. Dans son travail, l’artiste invite notamment le spectateur à se questionner sur la différence, l’exclusion et la « normalité » communément admise par la société contemporaine.

Dans sa série des nains, il revisite ainsi l’histoire de l’art et transpose des œuvres majeures dans l’univers des personnes de petite taille. Le spectateur peut ainsi découvrir une Vénus de Milo, un David de Michel-Ange, des Ménines de Vélasquez ou encore un Penseur de Rodin aux proportions adaptées à cet autre monde dans lequel le sculpteur l'embarque. Un monde où la souffrance est palpable mais qui fait l’éloge de la différence.

Une œuvre animalière

Pour Mauro Corda, la sculpture est, avant toute chose, un volume. D’abord sculpteur du corps humain, Mauro Corda s’est attaqué au visage puis à la personnification de l’animal. C’est ainsi dans la continuité de son travail sur les contorsionnistes que sont apparus ses poissons, dans la même recherche de suspension d’un corps, cette fois dans un milieu cristallin.

Depuis toujours, Mauro Corda recherche l’animalité dans l’humain et l’humanité dans l’animal. Dans l’œil du poisson, il cherche à lire ce qu’il ressent et essaie de comparer avec les sensations et les sentiments humains. Pour lui, ses animaux sont des humains différents, et ses humains des animaux différents. En mariant les deux, il parvient à lier la puissance et la quiétude de certains animaux à la puissance ou la fragilité des hommes.

Plus récemment, l’artiste s’est concentré sur une série de sculptures chimériques, mettant en exergue l’étrange et les « mariages sans consentement ». Il mélange ainsi les genres et les animaux, croise un chameau avec une licorne, une hyène avec un porc-épic et un ours avec un morse. Mauro Corda façonne un bestiaire hors normes, une grande ménagerie réelle et imaginaire. Le naturalisme côtoie le fantasque, rendant l’extraordinaire naturel au spectateur.

Les chimères de Mauro Corda, par la noblesse de leurs matériaux, le rendu de leur musculature ou leur posture, paraissent souvent en tension mais jamais monstrueuses. Elles révèlent une force et une drôlerie non dénuées d’une certaine tendresse.

« Mauro Corda appartient à cette catégorie d’artistes que nous pourrions qualifier d’animalier. Son œuvre inscrit dans la durée la reconquête dans l’art contemporain de la sculpture animalière et l’étendue de ses problématiques[2] » (Nicolas Surlapierre, historien d’art et directeur des musées de Besançon).

TOUS 2024[3],[4],[5]

Avec TOUS 2024, Mauro Corda propose d’associer sport et sculpture en intégrant des bas-reliefs de sportifs sur les murs des villes de France, en amont des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (Paris 2024). Les œuvres d’art servent ensuite de base à une création collective à laquelle toute la population peut participer.

Pour Mauro Corda, le sport et l’art reposent sur des valeurs communes. Tout comme les artistes, les sportifs s’engagent au quotidien pour leur sport, dépassent leurs limites et font preuve d’une remarquable endurance dans le travail. Le sport a également une dimension esthétique non négligeable, déjà sublimée par les sculptures antiques du discobole ou des jeux grecs de l’Antiquité.

Pourquoi des bas-reliefs ? D’une part car ils constituent un clin d’œil historique aux compétitions artistiques des premières éditions des Jeux olympiques modernes, soutenues par Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux. D’autre part car ils s’inscrivent dans une démarche contemporaine qui vise à allier l’identité des premiers signes d ‘écriture qu’étaient les hiéroglyphes (les premiers bas-reliefs) et le street art, expression artistique de notre temps.

Avec ce projet, Mauro Corda souhaite avant tout rendre la sculpture vivante et la remettre dans son univers naturel qui est la rue. Ce projet est associé au hashtag #TOUS2024 sur internet et les réseaux sociaux.

Expositions muséales

  • 2019 : Zoospective & Morphospective, Centre Heydar-Aliyev, Bakou, Azerbaïjan
  • 2018 : Zoospective, Musée comtois, Naturalium La Citadelle, Besançon, France
  • 2018 : Maison de Camille Claudel, Musée Jean de La Fontaine, Le Silo, Musée du Trésor de l’Hôtel-Dieu, Château-Thierry, France
  • 2015 : Les Insolites, Museo Eduardo Sivori, Buenos Aires, Argentine
  • 2015 : Un Autre Monde, Accademia delle Arti del Disegno, Florence, Italie
  • 2015 : Les Insolites, Villa Finaly, Florence, Italie
  • 2012 : Itinéraire, Ville de Sassari, Italie
  • 2012 : Indiferencia, Biennale de Cuba, La Havane, Cuba
  • 2005 : Musée Frédéric Marès, Barcelone, Espagne
  • 1999 : Musée des Beaux-Arts, Reims, France
  • 1998 : Musée du Florival, Guebwiller, France
  • 1997 : Hôtel de la Monnaie, Paris, France
  • 1996 : Musée pyrénéen, Château fort de Lourdes, France
  • 1995 : Musée des Beaux-Arts, Chambéry, France
  • 1994 : Musée de Buffon, Montbard, France
  • 1991 : Musée Despiau-Wlérick, Mont-de-Marsan, France

Prix et distinctions

Publications

  • 2018 : Zoospective, éditions Somogy, Nicolas Surlapierre, Gérard Lemarié
  • 2014 : Les Insolites, éditions Opera Gallery, Frédéric Dardel, Yvan Brohart, Georges Vigarello, Patrice de Meritens, Thierry Delcourt et Gilles Kraemer
  • 2012 : Itinéraire, éditions Ville de Sassari, Patrice de Meritens
  • 2011 : Mauro Corda, éditions Opera Gallery, Georges Vigarello, Patrice de Meritens
  • 2011 : Une histoire de la médecine ou le souffre d’Hippocrate, Université Paris-Descartes
  • 2010 : Le Visage dans tous ses états, Université Paris-Descartes
  • 2010 : Tentation du portrait, Thierry Delcourt
  • 2007 : Mauro Corda, éditions Opera Gallery, Pascal Bonafoux
  • 2006 : Art Paris, Jean-Roger Soubiran
  • 2005 Mauro Corda, Musée Frederic Marès, Pilar Vélez
  • 2005 : Le Cyrano de Mauro Corda et autres personnages, éditions Somogy
  • 2003 : Mauro Corda, éditions Opera Gallery, Patrice de Meritens
  • 2003 : Rétrospective Mauro Corda, Presbytère Saint-Jacques, Bergerac
  • 2001 : Mâle-Femelle, éditions Galerie Teissèdre, Henri-Pierre Teissèdre
  • 2000 : L’Homme qui marche de Rodin à Mimran, sculptures au Palais-Royal, introduction par Catherine Trautmann, Ministre de la Culture et de la Communication, Préface Kōichirō Matsuura, Directeur Général de l’UNESCO
  • 2010 : Jamais plus, préface de Denys Robillard, Président d’Amnesty International et Georges Renand, Président de la Samaritaine
  • 1999 : Mauro Corda, éditions du Musée des Beaux-Arts de Reims, Marc Debergh
  • 1998 : Mauro Corda, éditions du Musée du Florival de Guebwiller, Martine Arnault
  • 1997 : Mauro Corda, éditions de l’Hôtel de la Monnaie de Paris, Lydia Harambourg
  • 1996 : Mauro Corda, éditions du Musée Pyrénéen de Lourdes, Gilles Plazy
  • 1991 : Mauro Corda, éditions du Musée Despiau-Wlérick de Mont-de-Marsan

Acquisitions

  • 2018 : La Sauterelle, Besançon, France
  • 2016 : Les Bulles des réconciliations, UNESCO, à l’occasion de l’inscription des Côteaux, Maisons et Caves de Champagne au patrimoine mondial de l’UNESCO, France
  • 2014 : Ville de Tarbes, France
  • 2014 : Ville de Porto Vecchio, France
  • 2014 : Ville d’Epinay-sur-Seine, France
  • 2011 : Le Saut de l’ange, CNIA SAADA, Casablanca, Maroc
  • 2011 : Asia & Afrique, Ministère des Affaires Etrangères, France
  • 2007 Monument de la Paix, Elancourt, France
  • 2005 : Cyrano de Bergerac, Bergerac, France
  • 2004 : WONGO, Gabon
  • 2002 : Médaille pour la société française d’Histoire de la Médecine
  • 1997-1998 : La Boucherie, France
  • 1996 : Hôtel de la Monnaie, Paris, France
  • 1996 : 27e Trophée Lancôme, Paris, France
  • 1993 : Monument, Mont-de-Marsan, France
  • 1993 : Achat par S.A.S. Prince Rainier III de Monaco
  • 1991-1995 : C.H.E.N.E., Montpellier, France
  • 1991 : Musée Despiau-Wlérick, Mont-de-Marsan, France
  • 1990 : Achat d’Etat, Assemblée Nationale, Paris, France
  • 1988 : Sillery, Québec, Canada et France

Références

  1. Georges Vigarello, Mauro Corda : Entre le physique et son au-delà, Editions Opera Gallery
  2. Nicolas Surlapierre, Zoospective : Orphée ou la sculpture animalière en quatre possibilités au moins, Editions Somogy,
  3. Anthony Lieures, « En Seine-Saint-Denis, les JO 2024 se dessinent déjà dans la rue », Web, (lire en ligne)
  4. M.Fr., « Le Kremlin-Bicêtre : le sculpteur Mauro Corda prépare les Jeux olympiques », Web, (lire en ligne)
  5. Odile Morain, « Les athlètes du sculpteur Mauro Corda en piste pour les JO de Paris 2024 », Web, (lire en ligne)

Liens externes

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