Maurice de Rodellec du Porzic
Maurice de Rodellec du Porzic est né le à Lyon (Rhône) et mort le à Saint-Renan (Finistère). Officier de marine (capitaine de corvette), il fut directeur des services de police de la ville de Marseille de 1940 à 1944 et a encadré l'activité du camp des Milles, camp d'internement près d'Aix-en-Provence.
Officier de marine
Maurice de Rodellec du Porzic entre au service en 1914. Il commande une batterie d'artillerie à Nieuport en Belgique en 1916. Il est élève de l'École Navale promotion 1917. Breveté Fusilier-marin, il est Enseigne de vaisseau de 2e classe le puis Enseigne de vaisseau de 1re classe le . Il est décoré de la Croix de guerre et de la Distinguished Conduct Medal, et fait Chevalier de la Légion d'Honneur[1].
Au , il est en service à l'École des Fusiliers-marins à Lorient. Il est nommé Lieutenant de vaisseau le et embarque comme officier fusilier sur le croiseur Duguay-Trouin. En 1929, il fait campagne en extrême-orient sur le Waldeck-Rousseau à l'Etat-Major du vice-amiral Mouget. Il est officier dans les sections spéciales du fort Charlet de Calvi, unité disciplinaire des fusiliers marins. Il sert ensuite sur les bâtiments Cassard (1932), l'Alerte (1933), le Marne (1937) puis le cuirassier Jean-Bart[2].
Marseille 1940-1944
Maurice de Rodellec du Porzic fut directeur des services de police de la ville de Marseille le puis intendant de police de Marseille. Son chef de cabinet fut Robert-Stéphane Auzanneau (1907-1980), également officier de marine[3].
A ce titre, il a encadré l'activité du camp des Milles et a participé à la destruction du quartier du vieux port et à la rafle de Marseille du 20 au .
En 1941, il obtint le départ de Marseille du journaliste américain Varian Fry qui organisait, dans la villa Bel-Air du quartier de La Pomme, l'exfiltration d'artistes et d'opposants au régime nazi[4]
Le camp des Milles
Le , il est décidé que les internés du camp des Milles seront livrés aux Allemands. Le premier convoi de déportés quitte les Milles le . Le [5], Henri Manen, le pasteur aumônier du camp raconte dans son journal Au fond de l'Abîme qu'au début de la soirée du , vers 19 h, l'Intendant de Police de Marseille Maurice de Rodellec du Porzic et son chef de cabinet Robert-Stéphane Auzanneau « sont arrivés au Camp. Ils ont estimé que le "chargement" n'était pas complet, et ont donné l'ordre de rafler à l'infirmerie, dans un dortoir d'hommes et de femmes le complément jugé indispensable. Ce fut horrible et indescriptible. Des hommes et des femmes ont été embarqués en chemise, en pyjama sans avoir eu le temps de rassembler leurs affaires »[6].
Il est arrêté à la Libération pour son refus d’aide médicale aux internés du camp des Milles en 1942 et son comportement lors des rafles de Marseille en [4].
La Libération
Libéré le , il est réintégré dans la Marine comme officier en , avec pleine reconnaissance de ses droits à la retraite[7].
Un de ses fils, Ivan de Rodellec du Porzic, engagé dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) a disparu sur le front de l'Est[1].
Notes et références
- Le Nouvelliste du Morbihan, 8 octobre 1940
- Varian Fry, le journaliste américain qui sauva des milliers d’opposants au nazisme, The Conversation, 28 février 2018
- « Henri Manen, La dignité de la souffrance, Aix-en-Provence 15 novembre 1942 », in Patrick Cabanel, Résister. Voix protestantes, Nîmes, Alcide, 2012, p. 118-128.
- "Au fond de l'abîme / Journal du Camp des Milles", Editions Amplelos, 2013.
- Société des Membres de la Légion d'Honneur Finistère Nord.
Voir aussi
Articles connexes
- Varian Fry, journaliste américain
- Antoine Lemoine, préfet régional à Marseille
- Henri Manen, pasteur protestant, aumonier au Camp des Milles
Bibliographie
- Doris Obschernitzki, « L’intendant de police à Marseille, Maurice Rodellec du Porzic, et le camp des Milles », Cahiers d’études germaniques, printemps 1997, n° 32.
Liens externes
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