Maturité gymnasiale en Suisse
En Suisse, la maturité gymnasiale est un certificat de fin d'études qui s'obtient dans une école de maturité (appelée gymnase, collège ou lycée selon les cantons). La maturité gymnasiale certifie trois (Jura, Vaud, Neuchâtel), quatre (Fribourg, Genève) ou même cinq (Valais) années (selon les cantons) de programme d'études qui suivent l'école obligatoire. Elle permet un accès direct dans toutes les écoles supérieures de Suisse (hormis les hautes écoles spécialisées qui demandent en complément un stage pratique d'une année, parfois même un examen d'admission). Si historiquement la maturité gymnasiale est le premier certificat de maturité proposé en Suisse, elle constitue aujourd'hui avec la maturité professionnelle et la maturité spécialisée un des trois piliers qui mènent vers une formation supérieure. De façon générale, la maturité gymnasiale atteste une maturité personnelle acquise dans un cadre scolaire qui se distingue par un haut niveau de connaissance et de culture générale.
Selon que la maturité a été délivrée à la suite d'un examen cantonal ou fédéral (ce qui permet aux élèves de l'enseignement privé d'accéder à ce diplôme), on distingue la maturité cantonale de la maturité fédérale. Dans les faits, il n'y a aucune différence de reconnaissance entre ces deux diplômes sur le plan national, mais entre un certificat de maturité fédérale et un certificat de maturité cantonale, ce dernier est reconnu seulement sur le territoire suisse pour l'entrée en facultés suisses et autres universités helvétiques (selon l'ordonnance fédérale du sur la reconnaissance des certificats de maturité gymnasiale et le Règlement de la CDIP du sur la reconnaissance des certificats de maturité gymnasiale).
Maturité cantonale
La maturité cantonale clôt les études secondaires supérieures dans les établissements scolaires publics. Elle relève de la compétence des cantons et est reconnue sur tout le territoire suisse depuis 2006 au contraire de la maturité fédérale qui est reconnue en dehors de la Suisse. Selon les cantons, 3 à 5 ans de scolarité post-obligatoire sont nécessaires pour se présenter aux examens. Ces derniers comportent les branches qui composent la maturité fédérale ainsi que les éventuelles branches exigées au niveau cantonal comme la philosophie. Le programme est similaire à celui de la maturité fédérale mais souvent plus approfondi que ce dernier.
Maturité fédérale
Les examens de maturité fédérale sont organisés trois fois l'an (en février, en juin dans le canton du Tessin, et en août) dans les trois régions linguistiques par le Secrétariat d'État à l'éducation et à la recherche et se déroulent en deux partiels. Les candidats peuvent s'inscrire à la maturité fédérale sans avoir fréquenté d'école de maturité, même en tant qu'autodidactes. La majorité des candidats est cependant issue d'écoles privées.
L'organisation de l'examen a connu d'importantes modifications il y a quelques années (disparition des sections latine, scientifique, socio-économique, moderne, nouveau mode de calcul des moyennes, etc.). L'examen de la maturité fédérale est considéré comme plus difficile[pas clair] que l'examen cantonal car les notes de l'année ne sont pas prises en compte, les examens sont rédigés par une commission indépendante et les candidats ne sont pas interrogés par leurs professeurs. Cependant les candidats bénéficiant d'établissements privés (majorité des candidats à la maturité fédérale) ont souvent un programme ciblé pour réussir l'examen final. La maturité fédérale est reconnue à l'étranger cependant la maturité cantonale est souvent considérée plus difficile à terminer[pas clair].
Premier partiel
La première partie est composée de six examens. Tous les examens ont une pondération égale à 1. Les disciplines examinées peuvent être regroupée en trois groupes.
- Domaine des sciences humaines : géographie et histoire.
- Domaine des sciences expérimentales : biologie, chimie et physique.
- Domaine des arts : arts visuels ou musique.
Les examens de première partie durent 1 h 20 à l'exception des arts visuels (3 h) et de la musique (oral)
Second partiel
La seconde partie est composée de six (sept en comptant le TM) disciplines. Les examens ont généralement une pondération supérieure aux examens de première partie. Les disciplines examinées sont les suivantes. (La pondération est entre parenthèses.).
- Français (3) : écrit (dissertation) et oral (analyse de texte)[Information douteuse].
- Allemand ou italien (2 ou 3) : écrit (texte inconnu et rédaction) et oral (analyse de texte)[Information douteuse].
- Anglais (2 ou 3) : écrit (texte inconnu et dissertation) et oral (analyse de texte).
- Mathématiques (2 ou 3) : écrit (4 problèmes à résoudre) et oral (démonstration de théorème).
- Option spécifique (3) : mathématiques-physique, biochimie, économie-droit, arts visuels, espagnol, russe, etc.) : écrit et oral.
- Option complémentaire (1) : physique, chimie, biologie, géographie, histoire, philosophie, etc.) : oral.
- Travail de Maturité (1) : écrit et oral (soutenance). Seuls les travaux de type recherche sont acceptés, contrairement à la maturité cantonale.
Le candidat choisit une option forte (allemand ou italien, mathématiques, anglais) qui aura une pondération de 3. Les examens de seconde partie durent 3 h à l'exception du français et des mathématiques (4 h).
À noter que l'option complémentaire ne doit pas être la même que l'option spécifique.
Calcul des points
Le total de la pondération est de 21 points. Les prestations sont exprimées en notes entières et en demi-notes. La meilleure note est 6; la plus mauvaise est 1. Les notes en dessous de 4 sanctionnent des prestations insuffisantes.
L'examen de maturité est réussi si le candidat :
- a obtenu un total supérieur à 105 points (moyenne générale de 5).
Si ce total n'est pas atteint, l'examen est également réussi si le candidat :
- a obtenu un total de 84 (moyenne générale de 4) à 105 points et
- la somme pondérée des écarts de points par rapport à 4 dans ces disciplines soit inférieure ou égale à 7. (par exemple: si l'élève a eu 3 en français, 3 étant 1 en dessous de 4, multiplié par le coefficient de la branche (français est coefficient 3), donc cela fait déjà 3 en dessous, etc.) ;
- n'a pas plus de 4 notes inférieures à 4.
Travail de Maturité (TM)
Ce travail se fait par des collégiens et collégiennes, ceux-ci le commencent (en fonction des cantons) soit en début de 2e semestre de la 3e année du collège et se finit en 4e année, soit en début de 3e année et se finit en mars de la même année scolaire (que le cursus compte 3 ou 4 ans).
Il compte en général 6 000 mots ou une vingtaine de pages ; le sujet peut être choisi par l’élève ou imposé par le professeur.
Il y a 2 catégories de TM : les TM de recherche ou les TM artistiques. Les travaux de maturité fédérale sont uniquement de type recherche. De plus, le travail de maturité doit être lié à une discipline de la maturité.
L'élève est accompagné d'un maître de TM qui l'aidera à faire ce travail.
Après édition de ce TM, les collégiens doivent avoir une soutenance, qui consiste à défendre leur travail par oral et ils seront notés dessus. La note du TM dépend notamment de 3 facteurs :
- Présence aux rendez-vous avec le maître de TM (suivi du travail) ;
- Qualité du travail ;
- Pertinence de la soutenance ;
Notes et références
Liens externes
- Johannes Gruntz-Stoll, « Maturité » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Secrétariat d'État à l'éducation et à la recherche (SER)
- Ordonnance sur l’examen suisse de maturité
- François Modoux, « Maturité fédérale, le grand malentendu », Le Temps, (lire en ligne, consulté le )
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