Massacre de Duékoué

Le massacre de Duékoué est un massacre qui a eu lieu du 27 au , dans le cadre de la crise ivoirienne de 2010-2011. Commis dans la ville de Duékoué en Côte d'Ivoire, il a fait entre 152 et 1 000 morts et disparus civils selon les différentes estimations.

Chronologie

Lorsque les troupes pro-Ouattara s'emparent du sud du pays, des milliers de civils se réfugient à Duékoué dans une mission[1]. D'après l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), sur les 330 morts décomptés, « la plupart » ont été tués par des combattants du camp de Ouattara dont des dozos, chasseurs traditionnels venus du nord du pays. Une centaine d'autres ont été tués par des miliciens et mercenaires libériens de Laurent Gbagbo[2]. L'ONU annonce le qu'une fosse commune contenant 200 corps a été découverte[3]. La ville de 72 000 habitants et des villages environnants ont été abandonnés par les populations qui sont menacées par la pénurie d'eau et de nourriture. Selon Médecins sans frontières des blessés continuaient à arriver après le ce qui indiquait que les violences se poursuivaient[4].

Les rivalités politiques se sont doublées d'une rivalité inter-ethnique, les guérés pro-Gbagbo ayant été victime des ethnies pro-Ouattara lors de représailles et règlement de comptes d'autres massacres qui avait eu lieu en 2002. Les milices guérés ont aussi commis de leur côté de graves exactions[5]. Début mai 30 000 réfugiés sont encore dans des camps ayant peur de rentrer chez eux par peur de représailles. Essayant de ramener la population au calme, le gouvernement a fait de Duékoué la ville symbole de la réconciliation qui doit s’étendre à tout le pays[6].

Bilan

Les estimations varient de 152 à plus de 1 000 morts[7] :

Réactions

Alassane Ouattara a d'abord contesté toute implication de ses troupes dans le massacre[1]. Le Premier ministre Guillaume Soro a déclaré qu'il y aurait une enquête et que les responsables seraient punis[2]. De son côté, Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies, a exigé que « les responsables soient poursuivis »[2].

Le , trois jours après l'arrestation de Laurent Gbagbo, le président Alassane Ouattara annonce qu'il fait appel à Luis Moreno Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale, pour engager des investigations sur les massacres survenus dans l'ouest de la Côte d'Ivoire[8].

Un an après le massacre, les investigations n'ont pas commencé du côté de la justice ivoirienne. Amnesty International appelle le gouvernement ivoirien à mettre fin à l'impunité. La cour pénale internationale a fait usage d'un drone pour découvrir les 3 charniers où les forces de l'ONU avaient entassé les corps des victimes du quartier Carrefour.

Finalement, le , soit 10 ans après le massacre, Amadé Ouérémi, un proche du camp pro-Ouattara, est condamné à perpétuité pour "crimes contre l'humanité". [9].

Notes et références

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