Masaki Kobayashi

Masaki Kobayashi (小林 正樹, Kobayashi Masaki, né le à Otaru (Hokkaidō) – mort le à Tokyo) est un réalisateur et scénariste japonais.

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Masaki Kobayashi
小林 正樹
Masaki Kobayashi en 1953
Naissance
Otaru (Japon)
Nationalité Japonaise
Décès (à 80 ans)
Tokyo (Japon)
Profession Réalisateur
Scénariste
Films notables La Condition de l'homme
Hara-kiri
Kwaïdan
Rébellion

Biographie

Après des études d'art oriental ancien et de philosophie qu'il effectue à l'université Waseda entre 1933 et 1941, Kobayashi entre aux studios Ōfuna de la Shōchiku comme assistant réalisateur (1941)[1]. Mobilisé en par l'Armée impériale, il est envoyé en Mandchourie[1], puis il rejoint en 1944 les îles Ryūkyū d'où il assiste à la défaite du Japon. En 1944, Masaki Kobayashi est fait prisonnier par l'armée américaine et reste détenu un an dans un camp à Okinawa[1].

Après sa libération en , il réintègre la Shōchiku et travaille en tant qu'assistant pour Keisuke Kinoshita[1], notamment sur Carmen revient au pays (1951) premier film en couleurs tourné au Japon.

Après un premier film de commande (La Jeunesse du fils), il réalise des films beaucoup plus personnels, hantés par les années de guerre, dans lesquels il impose progressivement sa marque à travers une dénonciation de l'injustice sociale, de l'ordre hiérarchique de la société japonaise et de la responsabilité du Japon dans la guerre. La sortie de son film La Pièce aux murs épais, tourné en 1953, est ainsi repoussée de quatre ans par l'autocensure de la Shōchiku craignant la censure américaine[1].

Son œuvre met souvent en scène des personnages idéalistes tentant de lutter contre la corruption du système, mais qui finissent par être vaincus[2]. La plupart de ses films se finissent ainsi sur une note sombre, amère[2].

En 1959, il tourne La Condition de l'homme, une trilogie de plus de neuf heures qui s'inspire de ses expériences de soldat pour dénoncer l'horreur de la guerre. Cette fresque historique rencontre un succès retentissant à sa sortie et constitue l'œuvre majeure de Kobayashi. Pourtant le statut contestataire du cinéaste fait peur à la Shōchiku qui préfère se séparer de lui.

La suite de sa carrière devient donc plus difficile, dans un contexte ou l'industrie cinématographique nippone est de plus en plus concurrencée par la démocratisation de la télévision.

Avec Hara-kiri, il fait une critique violente, au travers de la féodalité, de la société japonaise et du culte des traditions. Il s'attaque de nouveau au même thème quelques années plus tard avec Rébellion (1967). Entre-temps, il réalise une très remarquée fresque fantastique en quatre parties : Kwaïdan (1965) qui est sélectionné comme entrée japonaise pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère à la 38e cérémonie des Oscars.

Durant les années 1960, Kobayashi reçoit de nombreux prix (Cannes, Venise) et son travail est reconnu.

À partir des années 1970, il apparaît moins inspiré et rencontre des difficultés pour faire aboutir ses projets. Yonki-no-Kai Productions, la société de production qu'il a créée, avec entre autres Akira Kurosawa[2], a de graves difficultés à la suite de l'échec commercial du Dodes'kaden de ce dernier. Il se tourne vers la télévision (Les Fossiles d'après Yasushi Inoue) tout en continuant de réaliser des films pour le cinéma, mais avec moins de visibilité.

Masaki Kobayashi meurt le d'un arrêt cardiaque. Il a réalisé vingt-trois films et écrit huit scénarios entre 1952 et 1985[3].

Filmographie

Réalisateur

Sauf indication contraire, les titres en français se basent sur la filmographie de Masaki Kobayashi dans l'ouvrage Le Cinéma japonais de Tadao Satō[4]. La mention « +Scénariste » indique que Masaki Kobayashi est aussi auteur du scénario.

  • 1952 : La Jeunesse du fils (息子の青春, Musuko no seishun)
  • 1953 : Le Cœur sincère (まごころ, Magokoro)
  • 1954 : Trois Amours (三つの愛, Mittsu no ai) +Scénariste
  • 1954 : Quelque part sous le ciel immense (この広い空のどこかに, Kono hiroi sora no dokoka ni)
  • 1955 : Les Belles Années (美わしき歳月, Uruwashiki saigetsu)
  • 1956 : La Fontaine (, Izumi)
  • 1956 : Je t’achèterai (あなた買います, Anata kaimasu)
  • 1956 : La Pièce aux murs épais (壁あつき部屋, Kabe atsuki heya)[5],[6]
  • 1957 : La Rivière noire (黒い河, Kuroi kawa)
  • 1959 : Trilogie La Condition de l'homme (人間の条件, Ningen no jōken)
    • 1959 : Il n'y a pas de plus grand amour (人間の条件 第一部純愛篇、第二部激怒篇) +Scénariste
    • 1959 : Le Chemin de l'éternité (人間の条件 第三部望郷篇、第四部戦雲篇) +Scénariste
    • 1961 : La Prière du soldat (人間の条件 完結篇 第五部死の脱出、第六部曠野の彷徨) +Scénariste
  • 1962 : L'Héritage (からみ合い, Karami-ai)
  • 1962 : Hara-kiri (切腹, Seppuku)
  • 1964 : Kwaïdan (怪談, Kaidan)
  • 1967 : Rébellion (上位討ち 拝領妻始末, Jōi uchi hairyō tsuma shimatsu)
  • 1968 : Pavane pour un homme épuisé (日本の青春, Nihon no seishun)[7]
  • 1971 : L’Auberge du mal (いのちぼうにふろう, Inochi bō ni furō)
  • 1975 : Les Fossiles (化石, Kaseki)
  • 1978 : L’Automne embrasé (燃える秋, Moeru aki)
  • 1983 : Le Procès de Tokyo (東京裁判, Tōkyō saiban) +Scénariste
  • 1985 : La Table vide (食卓のない家, Shokutaku no nai ie) +Scénariste

Scénariste

Récompenses et distinctions

Références

  1. (en-GB) « Obituary: Masaki Kobayashi », The Independent, (lire en ligne, consulté le )
  2. « Masaki Kobayashi », sur IMDb (consulté le )
  3. (ja) « Filmographie », sur JMDB (consulté le )
  4. Tadao Satō (trad. du japonais), Le Cinéma japonais (tome II), Paris, Éditions du Centre Pompidou, , 324 p. (ISBN 2-85850-930-1), p. 266-268
  5. La Pièce aux murs épais : titre français du film lors de la rétrospective « Le Cinéma japonais » du 19 mars au 29 septembre 1997 au Centre Georges-Pompidou
  6. La Pièce aux murs épais (1956)- Cinémathèque française
  7. Pavane pour un homme épuisé : titre français du film lors de la rétrospective « Tōhō, le rêve américain » du 21 février au 31 mars 2011 à la MCJP
  8. Hara-kiri (1962) - Prix spécial du jury (ex-aequo) au Festival de Cannes
  9. Kwaïdan (1964) - Prix spécial du jury au Festival de Cannes
  10. (en) Stuart Galbraith, IV, The Toho Studios Story: A History and Complete Filmography, Scarecrow Press, , 528 p. (ISBN 9781461673743, lire en ligne), p. 239
  11. Pavane pour un homme épuisé (1968) - En compétition au Festival de Cannes

Liens externes

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