Mary Jackson (mathématicienne)

Mary Jackson née Mary Winston, née le à Hampton dans l'état de Virginie, morte le à Hampton, est une mathématicienne et ingénieure en aérospatiale américaine.

Pour les articles homonymes, voir Mary Jackson (homonymie), Winston et Jackson.

Elle travaille au National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) qui devient la NASA en 1958[1],[2].

Le , l'administrateur de la NASA honore sa mémoire en baptisant de son nom les bâtiments du siège de la NASA, à Washington[3],[4].

Biographie

Jeunesse et formation

Mary Winston Jackson[5] grandit à Hampton, est la fille d'Ella et Frank Winston[6]. Elle y suit ses études secondaires à la Phenix High School (en) et y excelle[7]. Elle est admise à l'université de Hampton et obtient une licence en mathématiques et sciences physiques en 1942. Elle devient membre de la sororité étudiante Alpha Kappa Alpha, la première sororité créée par et pour les femmes universitaires afro-américaines[8]. Après sa licence, elle accepte un poste de professeure de mathématiques dans une école noire dans le comté de Calvert au Maryland. En 1943, elle retourne à Hampton et occupe un poste de réceptionniste à l'United Service Organizations[9]. Elle aide des enfants noirs de sa communauté à créer leur propre soufflerie pour avions miniatures[10][Quoi ?] et s'investit dans le scoutisme[2] (elle est cheffe scout pendant 20 ans). Elle est ensuite employée comme bibliothécaire au département de santé de l'université de Hampton. Elle occupe ensuite un autre poste comme secrétaire pour l'armée au Fort Monroe.

Carrière à la NACA-NASA

Mary Jackson au travail en 1980.

En 1951, elle entre dans la section informatique du centre de recherche Langley et travaille dans un groupe de calculatrices[11] dirigé par Dorothy Vaughan[2]. Ce groupe, appelé West Area Computers, est composé entièrement de mathématiciennes afro-américaines. En 1953, l'ingénieur Kazimierz Czarnecki (en) l'invite à travailler avec lui au département de recherche sur la compressibilité. Ils travaillent ensemble sur la soufflerie supersonique. Elle suit ensuite une formation spéciale pour devenir ingénieure et des cours du soir de mathématiques et de physique. Elle doit demander à la ville de Hampton une autorisation pour suivre les cours dispensés au lycée d'Hampton, alors réservés aux blancs. Elle réussit la formation et en 1958, elle devient la première femme noire ingénieure de la NASA. La même année, elle publie les premiers résultats de ses recherches intitulés Effects of Nose Angle and Mach Number on Transition on Cones at Supersonic Speeds[12]. Elle analyse ensuite les données d'expériences de soufflerie et d'expériences de vol à vitesse supersonique afin d'analyser les efforts aérodynamiques comme la poussée ou la traînée[2]. Elle a écrit et co-écrit 12 articles techniques pour le NACA et la NASA[13],[14]. Plusieurs années plus tard, elle est promue et travaille avec les officiers mécaniciens navigants.

Mary Jackson aide les femmes et les minorités à avancer dans leur carrière en leur conseillant quoi étudier pour passer facilement de mathématicienne à ingénieure (suivant sa propre expérience)[15].

Après 34 ans passés à la NASA, Mary Jackson atteint le plus haut grade d'ingénieure qui lui est possible sans devenir une dirigeante. Elle accepte une diminution de salaire pour se réorienter dans l'administration et l'égalité des chances. Après avoir suivi une formation au siège de la NASA, elle retourne à Langley où elle a travaillé pour faire changer les choses et mettre en valeur les femmes et les minorités qui excellent dans leur domaine. Elle travaille en tant que manager responsable du programme pour les femmes auprès du bureau d'égalité des chances de la NASA[15]. Elle travaille à la NASA jusqu'à sa retraite en 1985[1].

Distinctions

Mary Jackson reçoit le à titre posthume la médaille d'or du congrès, plus haute distinction civile décernée par le Congrès des Etats-Unis, comme Dorothy Vaughan (titre posthume), Katherine Johnson et le Dr Christine Darden. La même loi les récompensant (Hidden Figures Congressional Gold Medal Act)[16] attribue la médaille d'or du congrès à toutes les femmes ayant contribué par leur travail (mathématique, informatique, ingénierie) au développement de la NACA et de la NASA.

Culture populaire

Mary Jackson, ainsi que Dorothy Vaughan et Katherine Johnson, font l'objet du livre intitulé Hidden Figures de Margot Lee Shetterly, adapté au cinéma en 2017 sous le titre Les Figures de l'ombre, où elle est incarnée par l'actrice Janelle Monáe[17],[18].

Notes et références

  1. (en)Biographie sur daily press
  2. (en) Wini Warren, Black Women Scientists in the United States, Bloomington (Indiana), USA, Indiana University Press, , 126 p. (ISBN 978-0-253-33603-3, lire en ligne)
  3. (en) communiqué de presse de la NASA, « NASA Names Headquarters After ‘Hidden Figure’ Mary W. Jackson », sur NASA.gov, (consulté le ).
  4. Zone Science- ICI.Radio-Canada.ca, « Le siège de la NASA prend le nom de Mary Jackson, première ingénieure afro-américaine », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
  5. (en) « Mary Jackson | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  6. (en-US) « Mary Jackson », sur Biography (consulté le )
  7. (en-US) « Mary JACKSON », sur scientificwomen.net (consulté le )
  8. (en) The Upcoming ‘Hidden Figures’ Movie Is Based On Three Members Of Alpha Kappa Alpha
  9. (en) Margot Lee Shetterly, Hidden Figures : The American Dream and the Untold Story of the Black Women Mathematicians Who Helped Win the Space Race, William Morrow, , 95 p. (ISBN 978-0-06-236359-6).
  10. (en)The Professional Woman: Her Fields Have Widened,Ebony magazine
  11. (en)"Mary Winston Jackson". Human Computers at NASA. Macalester College.
  12. (en) Effects of Nose Angle and Mach Number on Transition on Cones at Supersonic Speeds
  13. (en) Effects of Cone Angle, Mach Number, and Nose Blunting on Transition at Supersonic Speeds
  14. (en) Boundary-Layer Transition on a Group of Blunt Nose Shapes at a Mach Number of 2.20
  15. (en) Biographie de Mary Winston Jackson par Gloria R. Champine sur le site de la NASA
  16. https://www.congress.gov/bill/116th-congress/house-bill/1396
  17. Isabelle Hontebeyrie, « L’histoire secrète de la NASA », (consulté le )
  18. (en)Uncovering a Tale of Rocket Science, Race and the ’60s

Annexes

Articles connexes

Liens externes

  • Portail des États-Unis
  • Portail des Afro-Américains
  • Portail des sciences
  • Portail des mathématiques
  • Portail de l’astronautique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.