Martin Eden
Martin Eden (titre original identique) est un roman de l'écrivain américain Jack London publié aux États-Unis en 1909.
Pour les articles homonymes, voir Martin Eden (homonymie).
Martin Eden | |
Première édition américaine (1909) | |
Auteur | Jack London |
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Pays | États-Unis |
Genre | Roman autobiographique romancé |
Version originale | |
Langue | Anglais américain |
Titre | Martin Eden |
Éditeur | Macmillan |
Lieu de parution | New York |
Date de parution | 1909 |
Version française | |
Traducteur | Claude Cendrée |
Éditeur | L'édition française Illustrée |
Lieu de parution | Paris |
Date de parution | 1921 |
Nombre de pages | 544 |
En France, il paraît pour la première fois en 1921, illustré par Jean-Gabriel Daragnès[1].
Présentation
Depuis sa première publication en 1909, il apparaît très clairement que l'histoire de Martin Eden, héros au génie incompris, possède de nombreux points communs avec celle de son créateur. Tous deux sont des aventuriers, tous deux sont avides de se hisser au niveau de n'importe quel jeune homme de la classe bourgeoise. Tous deux sont autodidactes, rejetant ainsi la culture banale des riches de ce monde. Martin Eden reste, cependant, un ouvrage extrêmement romanesque. Il nous conte l'ascension douloureuse, puis l'abandon fatal qui conclut cette ascension, d'un jeune homme pauvre aveuglé par l'amour et les richesses dont il a toujours été privé. Il ne s'agit pas seulement d'un roman d'apprentissage, mais aussi du récit d'un désenchantement, du refus catégorique de se conformer à la vision commune de l'élite d'une société qui se gangrène, hermétiquement fermée à toute pensée originale, aussi brillante fût-elle.
Malgré une similarité entre la vie de Eden et de London, l'auteur a toujours protesté : cette œuvre serait une attaque contre le philosophe Nietzsche et l'individualisme[réf. souhaitée].
L'histoire
Début du XXe siècle. Martin Eden est un jeune marin d'Oakland né dans les bas-fonds, l'ignorance et la violence. Sa vie est faite d'aventures, de voyages, mais aussi de brutalité et de travail. C'est ainsi, qu'il défend un jeune homme lors d'une rixe. Celui-ci issu de la classe aisée, l'invite chez lui à dîner pour le remercier. À cette occasion Martin rencontre sa sœur Ruth Morse, jeune fille délicate issue d'une famille bourgeoise dont il tombe amoureux. Il décide de s'instruire pour la conquérir. Petit à petit, d'abord pour plaire à la jeune fille qu'il aime, puis par goût réel de l'étude, il se forge une culture encyclopédique et s'efforce de devenir célèbre en devenant écrivain. Mais malgré le talent qu'il pense avoir, il n'arrive pas à vivre de sa plume. Ruth, qui devient sa fiancée, préférerait qu'il trouve une situation sûre, plutôt que de continuer à écrire. Il constate que la bourgeoisie qui était son modèle initial ne comprend rien à la culture, seules quelques personnes comme son ami Russ Brissenden, dialoguent réellement avec lui. À la suite de la parution d'un article dans un journal local dans lequel il est présenté comme socialiste, ce qu'il n'est pas, Ruth le quitte. Brissenden meurt alors qu'Eden a fait paraître son poème. Il n'a plus le goût d'écrire, mais brusquement il devient un auteur à succès. Il envoie aux revues les œuvres qu'il avait soumises précédemment mais cette fois-ci, les éditeurs les acceptent et en demandent plus, le propulsant au sommet.
Voulant se libérer de l'hypocrisie envahissante, Martin Eden part pour s'établir sur une île du Pacifique. Sur le bateau, n'ayant plus le goût à rien, il se laisse glisser à la mer.
Principaux personnages
- Martin Eden
Martin Eden est au début du roman un marin de vingt ans. Il décide de s'instruire pour conquérir Ruth Morse. À force de ténacité et d'un travail acharné, il y parvient et écrit des poésies, des romans, des nouvelles et quantités d'œuvres littéraires qui font de lui en quelques années un auteur à succès. Son itinéraire est très semblable à celui de Jack London.
- Ruth Morse
Ruth Morse a trois ans de plus que Martin. Elle est issue d'un milieu aisé et poursuit des études de littérature. Elle est attirée par Martin Eden et joue dans un premier temps le rôle de guide dans sa formation, mais bien qu'elle apprécie l'art de conter les histoires, elle doute qu'il puisse devenir un écrivain reconnu et voudrait qu'il trouve un emploi de notaire, une situation bourgeoise, et se range à des idées plus conformistes.
- Russ Brissenden
Russ Brissenden est un intellectuel, alter ego de Martin Eden ; c'est un poète mais qui ne recherche pas le succès. Il a la tuberculose. Il est très riche.
- Joe Dawson
Joe Dawson est le chef de Martin Eden à la laverie. C'est un travailleur qui, épuisé par son travail physique, boit le weekend.
- Lizzie Connolly
Lizzie Connolly est une jeune femme que Martin rencontre dans un théâtre. Très éprise de Martin, elle est prête à mourir pour lui.
Analyse
Jack London meurt le , sept ans après la parution de Martin Eden. Selon certains biographes, et à l'instar du héros de son roman, London aurait mis fin à ses jours, faisant valoir son droit à « anticiper le jour de sa mort », selon ses propres termes tirés d'un article sur le suicide datant de 1914. La veille (), il avait absorbé un somnifère à base de morphine et avait laissé à son chevet un morceau de papier portant le calcul d’une dose mortelle[2]. D'autres sources penchent aujourd'hui vers un accident thérapeutique, London s'administrant lui-même ses soins, il aurait été victime d'un mauvais dosage. Il souffrait aussi d'urémie et de néphrite[3].
Citations
« C'est une histoire hawaïenne. Je l'ai intitulée Wiki-Wiki. » (Martin Eden, chap. XXXIV).
« Sans boussole, sans rames, sans port à l'horizon, il se laisse aller à la dérive, sans lutter davantage, puisque lutter c'est vivre et que vivre c'est souffrir. » (Martin Eden, chap. XXXIX).
Éditions
Éditions en anglais
- Martin Eden, en feuilleton dans The Pacific Monthly, de à .
- Martin Eden, un volume chez The Macmillan Co, New York, .
Traductions en français
- Martin Eden, traduit par Claude Cendrée (Isabelle [Iza] de Comminges (1874-1953))[4], Paris, l’Édition Française illustrée, 1921, puis Georges Crès et Cie, 1926, dans la même traduction.
- Martin Eden, traduit par Philippe Jaworski, Gallimard, 2016[5].
Notes et références
- http://www.jack-london.fr/bibliographie/index.php?id=R&start=10&end=11
- In Jack-London.fr, le site français sur Jack London
- voir : The world of Jack London : Russ Kingman A Pictorial Life of Jack London
- Emmanuelle Retaillaud Bajac, Mireille Havet l'enfant terrible, Grasset, 2008 [[books.google.fr lire en ligne]]
- Jack London, Romans, récits et nouvelles, tome II, édition publiée sous la direction de Philippe Jaworski, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » no 615, 2016 (ISBN 978207014648-2)
Annexes
Bibliographie
- Émond, M., « Martin Eden ou la quête du bonheur en Amérique », Horizons philosophiques 14, (1), , p. 77–92 (lire en ligne)
Adaptations
- Le rappeur Nekfeu fait référence à ce roman dans Martin Eden, premier titre, dans lequel il s'identifie à Martin Eden, de son premier album, Feu, sorti en 2015.
- Une adaptation théâtrale du roman a été écrite et mise en scène par Jean-Louis Sarthou en 1975. Elle a été jouée au Studio d'Ivry et en tournée en France, puis reprise par le Théâtre de l'Épi d'Or au Festival d'Avignon.
- Martin Eden, bande dessinée de Denis Lapière et Aude Samama, Paris, Futuropolis, 2016.
Au cinéma
- 1914 : Martin Eden de Hobart Bosworth
- 1918 : Pas né pour l'argent (Nye dlya deneg radivshisya) de Nicandre Tourkine
- 1942 : The Adventures of Martin Eden (en) de Sidney Salkow avec Glenn Ford et Claire Trevor
- 2019 : Martin Eden de Pietro Marcello
Liens externes
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