Georges Crès

Georges-Célestin Crès, né en 1875 et mort à Paris le , est un éditeur et un libraire français qui fut très actif au début du XXe siècle.

Biographie

Couverture de Noa Noa de Paul Gauguin, illustrée par Daniel de Monfreid, Éditions G. Crès et Cie, 1929.
Couverture de René Leÿs de Victor Segalen, 1922.

Parfaitement autodidacte, Georges Crès commence sa carrière à treize ans, employé en tant que commis libraire à la librairie d'Augustin Challamel à Paris. Le 15 , il publie un article dans la revue du Mercure de France sous le pseudonyme de Jean Serc, « Un clérical athée, M. Jules Soury ». En 1908, il ouvre une librairie à Paris et se lance dans l'édition l'année suivante[1].

Il s'associe avec Adolphe van Bever pour donner naissance à une collection appelée « Les Maîtres du livre », éditée avec soin et comprenant des bois gravés, dans l'esprit de la bibliophilie mais très abordable, pour lesquels il fait appel au graveur Pierre-Eugène Vibert[2]. Une autre collection, « Artistes nouveaux », dirigée par Georges Besson, se présente sous la forme de petites monographies et s'ouvre aux peintres contemporains. Ces beaux-livres d'auteurs classiques, vendus peu cher, lui assurent une belle réputation.

En 1913, il fonde la maison d'édition Crès & Cie, qu'il rebaptise en 1918 Éditions Georges Crès & Cie : installé dans le 6e arrondissement de Paris, d'abord au 116 boulevard Saint-Germain, déménageant ensuite au 21, rue Hautefeuille, il voulait faire de sa maison d'édition « un carrefour d'idées »[3]. En , la section suisse du bureau de propagande du ministère français des Affaires étrangères, dirigée par Guy de Pourtalès (un écrivain dont Crès est d'ailleurs lui-même l'éditeur), l'envoie fonder deux librairies françaises, d'abord à Zurich (appelée Les Éditions françaises) puis à Berne, une première à l'époque.

Dans les années 1920, Crès fut aussi diffuseur pour les Éditions de La Sirène, La Banderole, La Chimère, Devambez, la Société littéraire de France, etc.

En 1925, à la suite d'un grave accident de voiture[4], Crès revend les parts de sa propre maison à René Gas et Camille Sauty et prend la direction d'une petite structure d'édition appelée Les Arts et le Livre (reprise à son beau-frère, Henri Paul Jonquières) en 1928, qui deviendra, la même année, Les Œuvres représentatives. De leur côté, les éditions Crès firent faillite en 1935.

Son fils Jean Crès continua cette tradition d'éditeur en créant en 1947, en hommage à son père, une collection intitulée « La Tradition du livre »[5]. Jean Crès a poursuivi une carrière de maître imprimeur et d’éditeur jusqu'à son décès en . Il avait formé son fils Raymond dès l'âge de seize ans, et celui-ci fera perdurer la tradition familiale et travailla en maître imprimeur dans son entreprise qu’il localisa dans la Sarthe jusqu'à sa retraite. Raymond garda jusqu’à sa mort en une passion et un amour des « beaux livres » et de leurs maîtres transmises par son père et son grand-père.

Extrait du catalogue Georges Crès & Cie

Titres des collections :
  • « Anthologies »
  • « Bellum »
  • « La Bibliothèque de l'Académie Goncourt »
  • « Bibliothèque de l'adolescence »
  • « Classica » (quatre séries)
Série contemporaine : René Bizet, Léon Bloy, Élie Faure, Rémy de Gourmont, Paul Reboux, Victor Segalen, Marcel Schwob, Israel Zangwill...
  • « Drames d'histoire et de police » : Conan Doyle, Storer Cluston, Nathaniel Hawthorne, Arthur Morrisson, Douglas Newton, Marriot Wattson...
  • Elie Faure, Histoire de l'Art
  • « Gallia »
  • « Les Grands Livres » : Gargantua et Pantagruel, Le Rouge et le Noir, Théâtre de Molière (deux volumes)...
  • collection « Les Heures Légères » : "Deux Nocturnes" de CUR-nonsky (Maurice-Edmond Sailland) 1927 - quatrième de la collection.
  • « Le Livre catholique »
  • « Les Livres français »
  • « Les Maîtres du Livre » dirigée par A. Van Bever
  • « Maîtres et jeunes d'aujourd'hui »
  • « Peintres et Sculpteurs », dirigée par George Besson
  • « Les Poètes de notre temps »
  • « Les Proses »
  • « Théâtre d'Art »
  • Victor Hugo, Œuvre complète
Revues :

Notes et références

  1. Slama (2002), DEL, supra, p. 685
  2. Plus tard, il continuera d'employer Van Bever, entre autres pour des ouvrages de classiques de l’érotisme, à tirage limité.
  3. Notice de présentation de l'Imec, en ligne.
  4. Slama (2002), supra, p. 685, § 3.
  5. Dans laquelle parurent six ouvrages : Genitrix de François Mauriac, Les Conquérants d'André Malraux, Aventures de Jérôme Bardini de Jean Giraudoux, Capitaine Conan de Roger Vercel, Vie des martyrs de Georges Duhamel et Lamiel de Stendhal.

Annexes

Bibliographie

  • « L'éditeur Georges-Célestin Crès est mort », in Toute l’Édition, , no 303.
  • « Crès, Georges » par Marie-Gabrielle Slama, in Dictionnaire encyclopédique du Livre, Paris, Cercle de la Librairie, 2002, tome 1, p. 685.

Liens externes

  • Portail de l’édition
  • Portail de la littérature française
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.