Marta Hillers

Marta Hillers, née à Krefeld le et décédée à Bâle le , est une journaliste allemande, autrice d'un témoignage autobiographique intitulé Une femme à Berlin (Eine Frau in Berlin) dans lequel elle rapporte la vie quotidienne à Berlin durant l'occupation soviétique, notamment du point de vue des femmes, victimes de multiples viols[1].

Marta Hillers
Marta Hillers en 1931.
Naissance
Krefeld (province de Rhénanie)
Décès
Bâle (Suisse)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Allemand

Œuvres principales

Biographie

Hillers étudie à la Sorbonne, puis effectue de nombreux voyages dans toute l'Europe. Outre l'allemand, sa langue natale, elle maîtrise le français et le russe. Elle se trouve à Berlin en 1945 et doit faire face à l'occupation par l'Armée Rouge.

Les mémoires de Marta Hillers sont publiés pour la première fois en 1954, en anglais et de façon anonyme. Son journal a été initialement écrit pendant la chute de Berlin, mais il y a débat autour de la question de savoir dans quelle proportion celui-ci a été retravaillé ultérieurement. L'ouvrage a été publié aux États-Unis par l'écrivain allemand Kurt Wilhelm Marek[2].

Hillers se marie dans les années 1950, déménage en Suisse dans la région francophone de Genève, abandonne le journalisme, après avoir au préalable publié de nouveau son journal en allemand en 1959. Cette publication déclenche une controverse, compte tenu de son utilisation possible à des fins de propagande en pleine guerre froide. Toutefois, l'ouvrage ne se vend pas bien, peut-être parce que le public allemand n'est pas prêt à revivre cet aspect de son histoire.

Ayant été accusée de bafouer l'honneur des femmes allemandes, Marta Hillers refuse toute nouvelle publication de son journal[2]. Ce n'est qu'après sa mort, en à l'âge de 90 ans, qu'Une femme à Berlin peut de nouveau être publié[2]. Il devient un best-seller en 2003, grâce à l'intérêt grandissant porté soixante ans après aux conditions sociales de l'époque[3].

Le journaliste Jens Bisky, du journal Süddeutschen Zeitung, révèle en 2003 que Hillers et Marek avaient des liens avec le parti nazi et avaient écrit pour des publications mineures. Marek écrit dans sa postface du journal que celui-ci est basé sur un document dactylographié lui-même issu de notes manuscrites, lesquelles étaient en possession de sa femme après sa mort en 1971. Une comparaison des notes et du journal publié prouve l'authenticité de la version publiée. L'ouvrage rend compte de l'indiscutable étendue des viols commis à Berlin, comme en attestent par ailleurs les documents hospitaliers de l'époque, qui à eux seuls mentionnent environ 100 000 cas. Il est estimé que 2 millions de femmes en Allemagne subirent des viols durant la période d'occupation par l'Armée Rouge[4].

En 2008, un film de 131 minutes basé sur son journal, Anonyma - Eine Frau in Berlin, sort en salles.

Une femme à Berlin est la seule œuvre connue de Marta Hillers.

Références

  1. (de) schnabeline, « The life and times of Marta Dietschy-Hillers – Introduction », sur Clarissa Schnabel, (consulté le ).
  2. (en-GB) Luke Harding, « Row over naming of rape author », The Guardian, (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  3. « Un témoignage unique - Nonfiction.fr le portail des livres et des idées », sur www.nonfiction.fr (consulté le ).
  4. « Seules dans Berlin », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie

  • Clarissa Schnabel -Mehr als Anonyma - Marta Dietschy-Hillers und ihr Kreis-2013
  • Bisky, Jens, "Wenn Jungen Weltgeschichte spielen, haben Mädchen stumme Rollen / Wer war die Anonyma in Berlin? Frauen, Fakten und Fiktionen / Anmerkungen zu einem grossen Bucherfolg dieses Sommers," Süddeutsche Zeitung,
  • Christian Esch, "Eine belanglose Person? Die Süddeutsche Zeitung enthüllt die Identität der "Anonyma" von Berlin, Enzensberger antwortet, " Berliner Zeitung, 25 sept. 2003
  • Harding, Luke, "Row over naming of rape author" The Observer, 5 oct. 2003
  • Götz Aly, "Ein Fall für Historiker: Offene Fragen um das Buch Eine Frau in Berlin," Süddeutsche Zeitung, 18 oct. 2003
  • Kanon, Josef, "My City of Ruins," review in The New York Times, , section "book review" p. 12. Voir aussi Christoph Gottesmann, Vienne, letter to the editor, New York Times Sunday book review section, , p. 6.
  • Tamagne, Florence, "Un témoignage unique", nonfiction.fr Le quotidien des livres et des idées, .
  • Rossignol, Lorraine, "Seules dans Berlin", Le Monde, .

Article connexe

Liens externes

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