Marianus Scottus

Marianus Scottus (en gaélique : Muiredach; † vers 1081 à Ratisbonne) est un moine irlandais, fondateur du monastère Saint-Pierre de Ratisbonne.

Biographie

Marianus Scottus est vraisemblablement né dans le comté de Donegal ou de Derry et appartient à la famille MacRobartaigh[1] qui était apparentée à la famille O'Donnels qui s'occupait du Cathach (Battle Book of Colmcille). Il écrivait lui-même son surnom avec deux t (Scottus) pour Écossais[2]. En 1067, il part en pèlerinage pour Rome avec deux compagnons nommés Johannes et Candidus. En chemin, il est convaincu d'entrer au monastère de Michelsberg (Mont-Saint-Michel) près de Bamberg en tant que bénédictin. Il est rapporté de façon anachronique que l'évêque Othon de Bamberg l'a persuadé, lui et ses compagnons, de se joindre aux bénédictins. Marianus déménage à Ratisbonne au plus tard en 1074, où il trouve accueil au monastère de chanoinesses de Niedermünster (peut-être avant cela aussi à l'Obermünster]) et il produit des manuscrits pour gagner sa vie.

En 1075-1076, il reçoit la petite église Saint Pierre de l'abbesse de l'Obermünster, où il finit par s'installer et fonder une communauté monastique, qui fut rapidement rejointe par d'autres pèlerins irlandais et qu'il dirigea comme abbé. Le monastère Saint-Pierre, puis l'abbaye Saint-Jacques fondée peu après la mort de Marianus étaient le noyau des Schottenklöster (union de monastères irlandais en Allemagne dont Saint-Jacques était l'abbaye-mère). Marianus est donc considéré comme le père fondateur de ces monastères dits par le peuple « écossais », mais exclusivement irlandais. Au début des années 1080, probablement en 1081, Marianus meurt ; il est bientôt vénéré comme un saint et honoré par une Vita environ cent ans après sa mort (Vita Mariani Scotti), mourut. Ses reliques sont maintenant dans l'autel de l'église Saint-Jacques de Ratisbonne.

Certains des nombreux manuscrits qu'il a écrits ou du moins qui ont été annotés par lui ont survécu. Les autographes les plus importants de Marianus sont les Épîtres de saint Paul avec des commentaires de l'année 1079, qui sont aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale autrichienne de Vienne[3], ainsi qu'un manuscrit composite avec divers textes qu'il a écrits en 1081 et qui a été complété par un autre scribe en 1083[4]. Il a rapidement adapté son écriture, qui était à l'origine influencée par l'irlandais, en minuscules du carolingien continental ; cependant pour les gloses (certaines écrites en gaélique), il a continué à utiliser l'irlandais minuscule. Il n'a jamais travaillé comme calligraphe, exerçant seulement l'activité de scribe. Il travaillait rapidement et parfois jusque tard dans la nuit, comme le montrent ses commentaires dans les manuscrits survivants. Selon la légende, son miracle le plus célèbre est lié à son activité de scribe, car quand il manquait de chandelle pour écrire la nuit, les doigts de sa main gauche auraient commencé à briller pour lui donner la lumière nécessaire[5].

Béatification

Il est considéré comme bienheureux par l'Église latine et sa fête est observée localement le 17 avril ou, selon les bollandistes, le 9 février.

Notes et références

  1. Il a annoté lui-même son nom en Marianus miser filius Robartaci.
  2. Cf Vienne, Bibliothèque nationale autrichienne, Cod. 1247
  3. Cod. 1247 ; olim Theol. 287
  4. Édimbourg, Bibliothèque nationale d'Écosse, Fort Augustus Collectio Acc. 11218 /1
  5. Cf. Vita Mariani Scotti, chap. VIII

Bibliographie

  • (de) Helmut Flachenecker: Schottenklöster. Irische Benediktinerkonvente im hochmittelalterlichen Deutschland (= Quellen und Forschungen aus dem Gebiete der Geschichte. NF Bd. 18). Schöningh, Paderborn u. a. 1995, (ISBN 3-506-73268-4) (Eichstätt, Universität, Habilitationsschrift, 1992).
  • (de) H. Graf von Waldersdorff: St. Mercherdach und St. Marian und die Anfänge der Schottenklöster zu Regensburg, in: Verhandlungen des Historischen Vereins für Oberpfalz und Regensburg 34, 1879, pp. 189-232.
  • (de) Stefan Weber: Iren auf dem Kontinent. Das Leben des Marianus Scottus von Regensburg und die Anfänge der irischen «Schottenklöster», Heidelberg 2010 (mit Edition der Vita Mariani Scotti).
  • (de) Stefan Weber: Leuchtende Finger, Feuersäulen und abstinente Iren – aus der Geschichte der irischen Schottenmönche in Süddeutschland, in: Beuroner Forum. Kulturelles, monastisches und liturgisches Leben in der Erzabtei St. Martin 3, 2011, pp. 37-57.
  • (la) Vita Mariani Scotti, éd. in Acta Sanctorum, vol. février II, Anvers, 1658 (impr. Bruxelles, 1966) (édition d'après un seul manuscrit).
  • Proceed., Royal Irish Acad., VII, 290 sqq.; Verhandl. hist. Ver. Oberpfalz-Regensburg (1879), XXVI.

Liens externes

Source de la traduction

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