Marc de Montegallo

Tabula della salute, 1494

Né à Fonditore di Montegallo, une localité d'Ascoli Piceno également connue sous le nom de Santa Maria di Montegallo, du noble et riche Claro de Rainaldo de Marchio, Marc étudie d'abord à Ascoli, puis part aux universités de Pérouse et de Bologne, où il devient docteur en droit et en médecine vers les années 1444-45 ; de retour à Ascoli, il exerce pendant un certain temps la profession de médecin. En 1451 pour satisfaire les souhaits de son père, il épouse Chiara de Tibaldeschi mais, après la mort du père l'année suivante, les époux se séparent d'un commun accord, font annuler leur mariage et, renonçant au confort et aux prérogatives de leur condition, ils décident de se consacrer à la vie religieuse, prenant le même habit, l'une dans l'ordre des Clarisses du couvent de Santa Maria à Ascoli, l'autre dans celui des Franciscains observants.

Marc effectue son noviciat dans l'ermitage de Fabriano, puis il devient supérieur à San Severino, sous la direction de Jacques de la Marche qui, avec Bernardin de Sienne et Jean de Capistran est l'un des porte-étendards de l'évangélisation et de la lutte contre les Fraticelli. Pendant les premières années de sa vie religieuse, Marc est également un prédicateur animé qui implique la population dans des pratiques de dévotion et de pénitence.

Comme les autres observants, il est actif contre les deux grands fléaux de son temps : la discorde civile et l'usure ; il mène une intense activité de 1458 à 1496, promouvant la paix et le bien public à Ascoli, Camerino et Fabriano et surtout il combat l'usure, avec l'institution des Monts de piété (aussi appelés Monts du Christ ou des apôtres).

Selon des sources hagiographiques, il crée dès 1458 le Mons mutuationis à Ascoli, un établissement de crédit gratuit, dont on ne connaît pas le fonctionnement. Il est cependant probable que Marc ait été informé de cette institution de la ville et que son action était orientée vers ce qui allait être plus tard l'activité principale de sa vie, la diffusion des Monts de piété.

Il n'y a pas de sources fiables sur sa vie dans les années suivantes : il est peut-être passé à Sansepolcro , Camerino et Cingoli, des lieux où des institutions similaires à celle d'Ascoli ont vu le jour. Il est à Fabriano en 1470 où, en avril, un mont de piété est établi, approuvé par le conseil général de la ville, par le podestà et par "le frère Marc de Monte de Sancta Maria in Gallo [...] dans ce même lieu de prédication". Fra Marco collabore également à la rédaction du statut, à la fondation de cette institution conçue comme un établissement de crédit entièrement libre, dont les dépenses de fonctionnement doivent être supportées par des revenus spécifiques identifiés par les autorités locales.

Dans les années suivantes, entre 1471 et 1486, il travaille comme prédicateur à Fano, Fermo, Ripatransone, Roccacontrada (aujourd'hui Arcevia), Ancône et d'autres villes du centre-nord de l'Italie, donnant un élan à la fondation, régulation ou réorganisation des prêteurs sur gages locaux. Il est nommé en 1480 collecteur de dîmes pour la croisade contre les Turcs convoquée par le pape Sixte IV à la suite du siège et de la conquête d'Otrante.

Enfin, il fonde l'établissement de crédit de Vicence, dont les statuts sont approuvés en 1486, le premier établi sur le territoire de la République de Venise, lorsqu'un climat très hostile se propage à l'égard du prêt juif et de la présence juive en général, et coïncidait en fait avec l'enlèvement, qui a eu lieu le 12 juin 1486, des Juifs de Vicence. Comme tous les autres, le Monte di Vicenza est conçu comme gratuit et destiné à subventionner les familles nécessiteuses avec des prêts remboursables de six mois pour un maximum de trois deniers.

Marc de Montegallo fait imprimer à Venise par Niccolò Balaguer deux petits traités de dévotion : le Livre des commandements de Dieu de l'Ancien Testament et la Tabula della salute : le premier, spécifiquement conçu pour être lu dans les écoles, magasins et paroisses, fait partie de la production généralisée de textes en langue vernaculaire visant à prescrire les règles et les comportements nécessaires à la réalisation du salut individuel à un public laïc avec des rudiments élémentaires ; le second appartient à la catégorie des manuels de dévotion et de catéchèse destinés à fournir des règles précises de conduite morale. Les deux œuvres sont ensuite réimprimées également à Florence. Probablement en 1486, une autre composition de Marco est publiée, la Corona de la gloriosa Vergene Madre Maria, un volume de dévotion recueillant des prières en l'honneur de la Vierge, décoré de nombreuses gravures sur bois.

De 1486 à 1496, le frère Marc vit à Vicence dans le couvent de San Biagio Vecchio, fournissant des conseils et une direction aux différentes communautés religieuses de la ville et aux tertiaires franciscains de San Marcello. En 1496, il est de retour à Vicence, où il meurt le 19 mars à l'hôpital de San Marcello et est enterré dans l'église de San Biagio Vecchio ; ses restes sont d'abord déplacés en 1522 lorsque les frères s'installent à San Biagio Nuovo, puis en 1797 à l'église de San Giuliano , où ils sont toujours exposés au culte.

Les reliques de Marc de Montegallo font immédiatement l'objet d'un culte populaire. Il n'est cependant proclamé bienheureux que le 20 septembre 1839 par le pape Grégoire XVI.

• (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Marco de Montegallo » (voir la liste des auteurs).

Libro dei comandamenti di Dio, 1494

Écrits de Marc de Montegallo

• (it) Marc de Montegallo, Corona della Vergine, Venise, Bernardino Benali, 1494 (lire en ligne)
• (it) Marc de Montegallo, Libro dei comandamenti di Dio, Florence, maître Antonio Miscomini, 1494 (lire en ligne)
• (it) Marc de Montegallo, Tabula della salute, Venise, 1486 (lire en ligne).

Sources biographiques

• Hélène Angiolini, Marco da Montegallo, in Dizionario biografico degli italiani, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiana
• Bortolo Brogliato, 750 anni di presenza francescana nel Vicentino, Vicence, Ed. Lief, 1982
• Giambattista Giarolli, Vicenza nella sua toponomastica stradale, Vicence, Scuola Tip. San Gaetano, 1955
• Giovanni Mantese, Memorie storiche della Chiesa vicentina, III/2, Dal 1404 al 1563 Vicence, Neri Pozza, 1964

Pour approfondir

• G. Cantalamessa Carboni, Notizie storiche per servire alla biografia di frate Marco di Monte Gallo…, Ascoli Piceno 1843;
• C. Mariotti, Il beato Marco da Montegallo…, Firenze 1896
• S. Tosti, Il beato M., fondatore del Monte di pietà di Fano, in Memorie francescane fanesi, Fano 1926, pp. 131–140
• G. Fabiani, Gli ebrei ed il Monte di pietà in Ascoli, Ascoli 1942, pp. 35 s.; Id., Azione politica e sociale dei religiosi in Ascoli…, in Studi francescani, XIX (1947), pp. 172 s.
• F. Lomastro Tognato, Legge di Dio e Monti di pietà. M. 1425-1496, Vicenza 1966
• P. Rossi, La Tavola della salute del beato M. e cenni storici di Montegallo, Fermo 1976
• E. Mercatili, L'attività sociale di M., in Picenum seraphicum, XIII (1979), pp. 353–414
• V. Meneghin, I Monti di pietà dal 1462 al 1562, Vicenza 1986, ad ind.
• F. Lomastro, Sul Monte di pietà di Vicenza dalla fondazione…, in Il Monte di pietà di Vicenza, 1486-1986, Vicenza 1986, pp. 23–67
• E. Mercatili Indelicato, Marco da Montegallo. Aspetti e problemi della vita e delle opere, in M. (1425-1496). Il tempo, la vita, le opere. Atti del Convegno, Ascoli Piceno… 1996, Montegallo… 1997, a cura di S. Bracci, Padova 1998, pp. 71–229
• M. Sensi, M., apostolo dei Monti di pietà, ibid., pp. 221–254

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