Marc-René de Voyer d'Argenson (1722-1782)

Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson, marquis de Voyer, comte de Paulmy, vicomte de La Guerche, baron des Ormes, puis comte d'Argenson (1764), est né le à Valenciennes (59), et mort le au château des Ormes.

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Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson
Marquis de Voyer

Portrait par Quentin de La Tour.

Naissance
Décès
Origine Français
Allégeance Royaume de France
Grade Lieutenant général des armées du roi
Autres fonctions Directeur général des haras
Gouverneur du château de Vincennes
Lieutenant général en Alsace
Grand-bailli en Touraine
Commandant militaire en Saintonge, Poitou et Aunis
Famille Famille d'Argenson
Marc Pierre de Voyer de Paulmy, comte d'Argenson (son père)
Joséphine Marie Constance de Mailly d'Haucourt (sa femme)
Marc René de Voyer de Paulmy d'Argenson (son fils)

Fils de Marc-Pierre, comte d'Argenson, il est lieutenant général des armées du roi, directeur général des haras et gouverneur du château de Vincennes, puis gouverneur de plusieurs provinces.

Collectionneur d’art, entre 1750 et 1752, il fait bâtir le château d'Asnières par l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, suivi, en 1753-1755, de l'Entrepôt général des haras d'Asnières. Il est le premier grand protecteur de l'architecte Charles De Wailly, lui confiant, dès 1754-1755, à son retour de Rome, la transformation de sa salle à manger d'Asnières dans le nouveau style classisant. Il lui commande, en 1762-1770, la remise au goût du jour de son hôtel parisien de la rue des Bons Enfants, et fait transformer, en 1769-1778, le château des Ormes (Vienne), qu'il a hérité de son père en 1764.

Biographie

Famille

La maison d'Argenson est originaire de Touraine et établit sa filiation noble depuis 1374, même si la présence de Voyer, seigneurs de Paulmy, est attestée depuis 1244.

Marc René de Voyer de Paulmy d’Argenson est l'aîné des deux fils de Marc Pierre, comte d'Argenson (1696-1764), qui est secrétaire d'État de la guerre de Louis XV, et de son épouse Anne Larcher (1706-1754), issue d'une famille de parlementaires parisiens[1].

Le maréchal de Mailly, beau-père du marquis de Voyer.

Il épouse, le , Joséphine Marie Constance de Mailly d'Haucourt (1734-1783)[2], fille d'Augustin Joseph de Mailly, marquis d'Haucourt, lieutenant général des armées du Roi, plus tard maréchal de France, ami de son père, et de Constance Colbert de Torcy, sa première épouse. Tous deux ont quatre enfants :

  • Aline de Voyer de Paulmy d'Argenson (1764-1812), mariée avec Paul Hippolyte, comte de Murat, dont postérité ;
  • Constance de Voyer de Paulmy d'Argenson (1765-1784), mariée en 1780 avec Jean Baptiste Marc Frédéric de Chabannes, marquis de Curton,, sans postérité ;
  • Pauline de Voyer de Paulmy d'Argenson (1767-1791), mariée en 1784 avec Guy Marie Anne Louis de Montmorency Laval, marquis de Laval, dont une fille sans postérité ;
  • Marc-René de Voyer de Paulmy, marquis d'Argenson (1771-1842). Il épouse en 1795 Sophie de Rosen-Kleinroop, veuve de Charles Louis Victor, prince de Broglie [3], dont postérité.

Carrière

Lieutenant du régiment royal de Berri-cavalerie, il est brigadier le . Il se distingue personnellement le à la bataille de Fontenoy, où il commande le régiment de Berry. Il est créé maréchal de camp le . « Il sert honorablement dans toutes les guerres de Flandre et d'Allemagne »[4]

Il est nommé, en 1752, directeur général des haras, lieutenant général des armées du roi et gouverneur du château de Vincennes. Il est successivement lieutenant général en Alsace, grand bailli en Touraine, puis commandant militaire en Saintonge, Poitou et Aunis, où il dirige l'assainissement des marais de Rochefort et fortifie l'île d'Aix.

« En , écrit le marquis d'Argenson, mon neveu, M. de Voyer, affecte de bouder le roi à cause de l'exil de son beau-père le comte de Mailly ; il ne fait presque plus la cour et y apporte un air très froid »[5].

C'est dans l'accomplissement de ses devoirs, à Rochefort, qu'il gagne le germe d'une maladie pernicieuse qui l'enlève, le , âgé de presque soixante ans[6]. Il est inhumé dans l'église de Paulmy (Lochois), lieu de sépulture de sa famille.

Collectionneur d’art, il fait bâtir entre 1750 et 1752 par l'architecte Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne le château d'Asnières, pour y présenter sa collection de maîtres flamands.

Il vend le château en 1769 et entreprend alors de faire transformer par l'architecte Charles De Wailly le château des Ormes aux Ormes (Vienne), qu'il avait hérité de son père en 1764. La cour d'honneur de cette vaste demeure abritait une statue en marbre de Louis XV, façonnée par Pigalle, ainsi que 7 canons et un obusier anglais donnés par Louis XV à la suite de la bataille de Fontenoy.

Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson est associé libre en 1749, puis membre honoraire de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Il est vice-protecteur de l'Académie de Saint-Luc (1751-1764). Il est le protecteur du philosophe utopiste Dom Deschamps (1716-1774), auquel il permet de correspondre avec les Philosophes et de l’abbé Yvon, « métaphysicien de l'Encyclopédie », qui est également le bibliothécaire de son château des Ormes.

Notes et références

  1. Elle était la fille de Pierre Larcher (1681-1705), Sgr de Pocancy, riche conseiller au Parlement de Paris issu d'une ancienne famille de noblesse de robe. Son portrait a été peint par Jean-Marc Nattier (New York, collection privée). V. , .
  2. Lalanne 1859, p. 445
  3. Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Voyer de Paulmy d'Argenson, Lyon, l'auteur, , 242 p., p. 93-100
  4. Lalanne 1859, p. 446
  5. Journal et mémoires du marquis d'Argenson : publiés pour la première…, p. 254
  6. Nouvelle biographie générale. depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter, sous la dir. de M. le Dr. Hoefer, tome Ier

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole de Blomac : Voyer d'Argenson et le cheval des Lumières, Paris, 2004.
  • Philippe Cachau : Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart, thèse d'histoire de l'art, Paris-I, , t. I (famille Voyer d'Argenson) et t. II (château d'Asnières).
  • Philippe Cachau : Les décors de l'hôtel de Voyer d'Argenson, dit Chancellerie d'Orléans. Recherche et analyse des trois pièces sur le jardin, étude pour le World Monuments Fund Europe, [lire en ligne].
  • Philippe Cachau : "Le goût de la bâtisse du marquis de Voyer", Annales de la journée d'histoire 2013 du château des Ormes, Châtellerault, 2014, p. 21-58 [lire en ligne].
  • Philippe Cachau : "L'entrepôt général d'Asnières ou les beaux haras oubliés du marquis de Voyer (1752-1755)", Revue des Amis du Cadre noir de Saumur, n° 89, 2016, p. 57-60 [lire en ligne].
  • Philippe Cachau : "Le mécénat du marquis de Voyer au château et aux haras d'Asnières-sur-Seine : enjeux politiques et culturels (1750-1755)", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 2013, 2017, p. 139-171 [lire en ligne].
  • Philippe Cachau : "Julien-David Le Roy (1724-1803). Correspondance avec le marquis de Voyer (1766-1777)", Journal des Savants, n° 1, 2020, p. 207-304.
  • Anne Leclair : "Les plafonds peints de l'hôtel d'Argenson : commande d'un amateur parisien (1767-1773)", Gazette des Beaux-Arts, , p. 273-306.
  • Anne Leclair : "Un cabinet de tableaux méconnus : les "Rubens" du marquis de Voyer d'Argenson en 1750", Revue de l'Art, n° 153, , p. 41-56.
  • Anne Leclair : "Une vente secrète en 1765 : la correspondance inédite entre Pierre-Paul Randon de Boisset (1709-1776) et le marquis de Voyer d'Argenson (1722-1782)", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, 2006 (2007), p. 151-175.
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Marc-René de Voyer d'Argenson » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Charles Claude Lalanne, Histoire de Châtelleraud et du Châtelleraudais, Châtellerault, A. Rivière, (lire en ligne)
  • Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison de Voyer de Paulmy d'Argenson, 1997, Lyon, l'auteur, 242 p. p. 89-100.

Articles connexes

Liens externes

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