Marc-Étienne Lansade

Marc-Étienne Lansade, né le , est un homme politique français.

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Marc-Étienne Lansade
Fonctions
Maire de Cogolin
En fonction depuis le
(7 ans, 5 mois et 8 jours)
Élection
Prédécesseur Jacques Sénéquier
Biographie
Date de naissance
Nationalité Française
Parti politique FN (2012-2017)

Membre du Front national (FN) de 2012 à 2017, il est maire de Cogolin depuis 2014 et conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) depuis 2015.

Jeunesse et famille

Marc-Étienne Lansade naît le [1] et grandit dans le 16e arrondissement de Paris[2]. Son père est président du conseil de l’Ordre national des chirurgiens dentistes[2].

Formation et activités professionnelles

Il étudie le droit privé, option droit des affaires, à l'université Panthéon-Assas[2]. Agent immobilier[3] exerçant à Levallois-Perret[4], il est ensuite patron de discothèque en Croatie de 2008 à 2011[5]. Il est un habitué de la vie nocturne sur la Côte d'azur[2]. Marianne affirme qu'il a « envisagé en 2012 de fuir la France pour le Luxembourg et son régime fiscal avantageux »[6].

Élu local

Maire de Cogolin (depuis 2014)

Marc-Étienne Lansade rejoint le FN à l'occasion de l'élection présidentielle de 2012[7]. Michel Henry relève qu'il est « parachuté à Cogolin, [...] sans expérience en politique ni connaissance de la ville, à part sa vie nocturne »[5]. Marianne souligne qu'il est alors « inconnu du grand public et d'une majorité de militants du Front national » et qu'il est promu par Marine Le Pen et son directeur de cabinet Nicolas Lesage, ainsi que par Louis Aliot[2]. Lors des élections municipales de 2014, sa liste l'emporte avec 53,1 % des voix face à celle divers droite conduite par Jacques Senequier[8]. Lui-même indique par la suite ne pas avoir cru à la possibilité d'une victoire[9].

Au début de son mandat, il fait démonter un campement de Roms par des tractopelles municipales : la scène est filmée par la municipalité qui publie la vidéo sur les réseaux sociaux[9]. Il tente de donner le nom de Maurice Barrès à un parking, avant de renoncer devant la polémique, et s'oppose à la tenue dans sa ville d'un spectacle de danse orientale[10]. Il embauche un militant identitaire, Julien Langella, pour gérer sa communication[11]. Comme dans la plupart des villes gérées par le FN, le conseil municipal adopte une charte anti-migrants qui marque son opposition à l'accueil de personnes expulsées de la jungle de Calais[9]. À partir de l'été 2016, il est parmi les maires qui tentent d'interdire le port du burkini sur les plages de sa commune[12].

Public Sénat indique que « la plupart de ses ambitions pour la commune, sont des projets immobiliers. Création de logements, résidence haut de gamme pour le troisième âge, centre médical, réfection de la place des boules, juste devant le « café des sports » le quartier général des militants frontistes… les chantiers ne manquent pas. Mais il rêve surtout de réaménager les marines de Cogolin, un des plus vastes ports de la Côte d’Azur, pour créer un complexe touristique, à coup de cession de terrains municipaux à bas prix, ou d'aménagement de zones protégées. [...] Les parcelles communales sont bien souvent vendues à des prix défiants toute concurrence, des terrains bradés, cédés au tarif de terres parcelles non constructibles. Malgré l’opposition de certains habitants, et les recours les promoteurs défrichent rapidement, sans faire attention aux espèces protégées »[9]. L'opposition conteste vivement sa décision de vider le seul musée de la ville, « La demeure Sellier », pour le privatiser et le transformer en hôtel[9]. Pour ces projets immobiliers, il fait appel à Jean-Marc Smadja, cousin des époux Balkany, qui assiste à tous les conseils municipaux où il est question d’urbanisme[9].

Au conseil municipal, le groupe FN enregistre dix démissions, soit le nombre le plus important parmi les mairies FN ; Marc-Étienne Lansade est critiqué pour son entourage et ses méthodes (concession de plage cédée à une connaissance personnelle, vente du dernier terrain communal en bord de mer)[13],[4].

Il est également vice-président de la communauté de communes du golfe de Saint-Tropez[2].

Lors des élections municipales de 2020, sa liste l'emporte au second tour avec 58 % des voix face à celle de Mireille Escarrat, candidate divers centre, qui avait fusionné les quatre listes d'opposition entre les deux tours[14].

Conseiller régional de PACA (depuis 2015)

Il est élu conseiller régional de PACA lors des élections régionales de 2015.

Après la démission de Marion Maréchal-Le Pen de la présidence du groupe FN en , il se déclare candidat pour prendre sa succession, avant de se retirer « pour ne pas créer une division supplémentaire » et de s'abstenir[15].

Sur l'échiquier politique

Au FN (2012-2017)

Il indique avoir « commencé à [se] rapprocher vraiment du Front national en 2007 », par l'intermédiaire de Nicolas Lesage qui lui demande de travailler en tant qu'expert immobilier sur la vente du siège du FN[2]. En , il entre au comité central du FN[16].

Il est proche de Marion Maréchal-Le Pen, qu'il a poussée à se présenter comme tête de liste aux élections régionales alors que Jean-Marie Le Pen entendait encore obtenir cette place, et un ami de son assistant parlementaire Arnaud Stephan[2],[17]. Marianne indique qu'il « s'en tient à la ligne droitière et conservatrice établie » par Marion Maréchal-Le Pen[2].

Il partage également « bon nombre d'amis influents » avec Marine Le Pen, dont son directeur de cabinet Nicolas Lesage, son compagnon Louis Aliot et Frédéric Chatillon[2],[6].

Pour Marianne, « Lansade incarne cette génération d'élus inexpérimentés mais présentables pour lesquels l'extrême droite, en quête de respectabilité, a les yeux de Chimène »[2].

Sans parti (depuis 2017)

Il annonce son départ du FN en , dans le contexte de divisions internes après les élections nationales de 2017. Il se dit « en désaccord profond avec la ligne du Front national qui a changé », en particulier avec ses « propositions économiques et sociales qui vont dans le mauvais sens », se présente comme « un homme de droite » et affirme avoir mis en cause, « depuis le début », « les 35 heures, la retraite à 60 ans et la sortie de l'euro ». Il indique alors opter pour l'étiquette divers droite[18],[19]. Il réaffirme cependant son plein soutien à Marion Maréchal-Le Pen, qui s'est retirée de la vie politique quelques semaines plus tôt et qu'il dit « admirer »[20]. Marianne indique que son départ du FN pourrait aussi s'expliquer par sa volonté de « se positionner dans l’éventualité où sa favorite se lancerait dans une nouvelle aventure politique », ou encore par son souhait de « poursuivre son plan d’urbanisation de Cogolin hors des radars, qu’ils soient médiatiques ou administratifs »[6].

Par ailleurs, il salue la politique d'Emmanuel Macron comme étant « une vraie politique de droite »[21]. Pour les élections municipales de 2020, il parvient à rallier sur sa liste Audrey Rondini-Gilli, ancienne adhérente de l'UMP qui devait diriger une liste soutenue par la députée LREM Sereine Mauborgne[22].

Bibliographie

Livres

  • « Marc-Étienne Lansade », dans Michel Henry, La Nièce : le phénomène Marion Maréchal-Le Pen, Paris, Le Seuil, (lire en ligne), p. 187-188

Documentaire

Références

  1. « Cogolin », sur amf83.fr.
  2. Mathias Destal, « Marc-Etienne Lansade : après la gauche caviar, le FN mojito », sur marianne.net, (consulté le )
  3. Yoann Terrasse, « L'ascension éclair de Marc-Etienne Lansade à Cogolin », sur varmatin.com, .
  4. Stéphanie Harounyan, « Cogolin : Mairie FN, moteur à implosion », sur liberation.fr, (consulté le ).
  5. Henry 2017
  6. Mathias Destal, « Marc-Etienne Lansade, un départ du FN très intéressé », sur marianne.net, (consulté le ).
  7. Grégor Brandy, « Qui sont les 12 nouveaux maires Front national? », sur Slate, (consulté le ).
  8. « Le nouveau maire FN de Cogolin Marc-Etienne Lansade se dit "très heureux" », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur (consulté le ).
  9. Amélia Morghadi, « Anti-immigration, projets immobiliers : la gestion contestée d'un ancien maire frontiste à Cogolin », sur Public Sénat.fr, (consulté le ).
  10. Sylvain Chazot, « Après la danse orientale, le maire FN de Cogolin s'en prend aux soixante-huitards », sur Le Lab, (consulté le )
  11. Laurent de Boissieu, « Les Identitaires et le FN: des divergences idéologiques à la convergence politique », sur ipolitique.fr, .
  12. Emilie Tôn et Anna Benjamin, « Arrêtés anti-burkini: ces communes qui s'entêtent en dépit du droit », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  13. Aurélien Colly, « Ces élus Front National qui quittent le navire », sur France Inter.fr, (consulté le ).
  14. « Municipales à Cogolin : le maire sortant extrême-droite Marc-Etienne Lansade est réélu dans le Var », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  15. Loris Boichot, « Marion Maréchal-Le Pen laisse sa place à Frédéric Boccaletti à la tête du groupe FN en Paca », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  16. Abel Mestre, « Front national : une page se tourne », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  17. Dominique Albertini, « Le bras très droit de Marion Maréchal-Le Pen », sur liberation.fr, (consulté le ).
  18. Catherine Lioult, « Le maire de Cogolin Marc-Etienne Lansade quitte le Front National », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le ).
  19. « Le maire de Cogolin quitte le FN avec lequel il est en désaccord », sur europe1.fr, (consulté le ).
  20. Jules Pecnard avec AFP, « Marc-Etienne Lansade, maire frontiste de Cogolin, quitte le FN », sur lexpress.fr, (consulté le ).
  21. Hugo Domenach, « Cette droite de la droite qui plébiscite Macron », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  22. « Municipales : dans le Var, une candidate soutenue par LREM rallie un proche du RN », sur leparisien.fr,


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