Marathon de danse

Un marathon de danse est une compétition au cours de laquelle des couples s'affrontent, le but étant que les deux partenaires dansent en continu le plus longtemps possible. Ce type de compétition était très fréquent pendant la Grande Dépression qui a suivi la crise de 1929 aux États-Unis. Les candidats dansaient parfois pendant plusieurs jours, espérant empocher une récompense s'élevant généralement à quelques centaines de dollars, avec l'assurance d'un repas chaud pour les perdants.

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Marathon de danse, le 20 avril 1923

Règles

Les règles variaient beaucoup selon les régions, mais les participants n'avaient généralement pas le droit de s'endormir. Dans certaines variantes, un des participants pouvait s'endormir, tant qu'il restait en contact avec l'autre, qui continuait à danser[1]. Des périodes de repos d'un quart d'heure toutes les heures étaient mises en place, sous les yeux du public. Les marathons pouvaient durer plusieurs semaines, jusqu'à 22 semaines pour le plus long[2].

La participation à ces marathons de danse peut s'expliquer par la récompense notoire (plus de 100$ pour le gagnant) dans un contexte de crise. Les perdants avaient le droit à des repas tout au long de l'évènement, qu'ils devaient prendre sans s'arrêter de danser.

Dans la pratique, les participants marchaient pour ne pas être éliminés tout en limitant leurs efforts. Cependant, de régulières périodes de "sprints" les obligeaient à suivre une danse rapide.

Conséquences sanitaires

À cause du manque de sommeil provoqué par ce rythme effréné, les participants pouvaient souffrir de douleurs et de cloques aux pieds, d'entorses, de foulures, mais aussi de troubles plus graves comme l'hystérie, le délire de persécution, voire le coma. Certains de ces troubles ne sont pas spécifiques aux marathons de danse, ils sont causés par le manque de sommeil[3],[4].

Réception

Au vu de la gravité des conditions de santé des participants, certains groupes s'opposèrent aux marathons de danse, comme les cinémas qui n'avaient plus de clients pendant la durée du marathon. Les groupes religieux, quant à eux, ne toléraient pas la façon dont les participants exténués se tenaient l'un à l'autre pour ne pas tomber et perdre, malgré le manque de sommeil. Des associations féministes réagirent également, considérant comme inacceptable de montrer des danseuses s'humilier devant une foule pour gagner de l'argent[5].

Dans la culture populaire

Ces marathons sont l'objet du film On achève bien les chevaux de Sydney Pollack, tiré d'un roman de Horace McCoy.

Le livre Chevaux de souffrance de Josseline Bertin est consacré aux marathons de danse (Cenomane, 2014).

Notes et références

  1. (en) « Dance Marathons - aka Continuos Motion Derbies and Pageants of fatique Main1 », sur streetswing.com (consulté le )
  2. « Les dance marathons, véritables bals de zombies dans les années 1920 », sur Savoirs d’Histoire, (consulté le )
  3. Alice Elinor, Seattle Post-Intelligencer, August 8, 1928
  4. (en) « Dance Marathons of the 1920s and 1930s », sur historylink.org (consulté le )
  5. (en) Kimberly Solis, « Dance Marathons », sur LoveToKnow (consulté le )
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