Mano Dayak

Mano Dayak (1949[1] ou 1950 - ) est une personnalité touarègue du Niger, l'un des chefs de la rébellion des années 1990.

Biographie

Il est né dans la vallée de Tidene, au nord d'Agadez et appartient à la tribu des Ifoghas de l'Aïr. À l'âge de 10 ans, il suit avec réticence les cours de l'école française nomade d'Azzel, forcé par l'administration française. Mais il prend goût aux études et continue sa scolarité au collège d'Agadez avant de partir travailler à Niamey.

À 20 ans, il part aux États-Unis où il poursuit ses études (Bac et études supérieures) entre New York et Indianapolis, tout en travaillant. En 1973, il part à Paris, et s’inscrit dans la section de l’École pratique des hautes études technologiques en anthropologie culturelle et sociale du monde berbère. Il s'y marie avec une française, Odile, et ils ont eu ensuite deux fils : Mawli (ou Maoli) et Madani.

De retour au Niger, il devient guide dans le désert, salarié d'une agence de voyages française. Puis il fonde sa propre agence de tourisme Temet Voyages, qui devient la plus importante d'Agadez. Il a ainsi contribué efficacement à l'essor du tourisme dans la région. Il a également participé à l'organisation du rallye Paris-Dakar, devenant proche de Thierry Sabine et à l'organisation de films tels que Un thé au Sahara de Bernardo Bertolucci.

En tant que chef du Front de libération Temoust (FLT), scission du Front de libération de l'Aïr et de l'Azawak (FLAA) puis leader de la Coordination de la résistance armée (CRA), il est l'un des principaux chefs de la rébellion touarègue des années 1990, au même titre que Attaher Abdoulmomin, chef du Front de libération du Nord Niger, Rhissa Ag Boula et Mohamed Anako de l'Union des forces de la résistance armée (UFRA).

Le , en vue des négociations, il doit rencontrer le président nigérien Mahamane Ousmane et embarque dans un avion affrété par un chargé de mission du gouvernement français en compagnie d'un journaliste français, Hubert Lassier, et deux autres chefs de la rébellion touarègue, dont Hamed Ahmed ag Khalou et Yahaha Willi Wil. Mais selon des témoins oculaires, juste après son décollage l'avion prend feu, explose, puis s'écrase. Tous ses passagers sont tués.

Hommages

Cet accident tragique a contribué à forger sa légende, et il est aujourd'hui connu comme celui qui a rappelé au monde l'existence et la souffrance du peuple touareg. Son charisme lui a valu l'amitié et l'admiration de nombreuses personnalités telles que Bernardo Bertolucci et Jean-Marc Durou.

En 1996, un artisan touareg nommé Assaghid a créé en son honneur un bijou sur le modèle des croix des tribus du Niger, bijou qui reste le symbole de la rébellion.

L'aéroport d'Agadez s'appelle aujourd'hui aéroport international Mano Dayak.

Tinariwen lui rend hommage dans une chanson portant son nom dans l'album « Aman Iman ».

Bibliographie

  • Mano Dayak, Michael Stührenberg et Jérôme Strazzulla, Touareg, la tragédie, Paris, Lattès, , 217 p. (ISBN 2-7096-1154-6 et 978-2-709-61154-1, OCLC 32969373)
- Prix Robert-Delavignette de l’Académie des sciences d’outre-mer.
  • Mano Dayak et Louis Valentin, Je suis né avec du sable dans les yeux : document, Paris, Fixot, , 234 p. (ISBN 978-2-87645-213-8, OCLC 37011159)

Références

  1. (en) Barbara Worley, « Mano Dayak, 1949-1995 », sur The Amazigh Voice, (consulté le )

Liens externes

  • Portail des Berbères
  • Portail du Mali
  • Portail du Niger
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.