Manasseh Sogavare

Manasseh Sogavare (né le dans la province de Choiseul) est Premier ministre des îles Salomon de à , puis de à , puis à nouveau du au , et depuis le .

Manasseh Sogavare

Manasseh Sogavare en 2014.
Fonctions
Premier ministre des Îles Salomon
En fonction depuis le
(2 ans, 4 mois et 14 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Sir Frank Kabui
David Vunagi
Prédécesseur Rick Houenipwela

(3 ans et 6 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Sir Frank Kabui
Prédécesseur Gordon Darcy Lilo
Successeur Rick Houenipwela

(1 an, 7 mois et 16 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Sir Nathaniel Waena
Prédécesseur Snyder Rini
Successeur Derek Sikua

(1 an, 5 mois et 17 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Sir John Lapli
Prédécesseur Bartholomew Ulufa'alu
Successeur Sir Allan Kemakeza
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Province de Choiseul
Nationalité salomonaise
Parti politique Solomon Islands Social Credit Party
Diplômé de université de Waikato
Religion Église adventiste du septième jour

Premiers ministres des îles Salomon

Biographie

Il fait son entrée au Parlement et au gouvernement en 1997, devenant ministre des Finances. En 1998, à la suite d'une brouille avec le Premier ministre Bartholomew Ulufa'alu (Solomon Islands Liberal Party), Sogavare rejoint l'Opposition (People's Progressive Party), qu'il dirige à partir de 2000, après la mort de Solomon Mamaloni.

En , le Premier ministre Ulufa'alu est enlevé par une milice armée, la Malaita Eagle Force, qui l'accuse de ne pas assez défendre les intérêts de sa propre communauté ethnique, les personnes originaires de l'île de Malaita. Ulufa'alu doit démissionner pour être libéré, et le Parlement élit Sogavare au poste de Premier ministre (23 voix contre 21). Aux élections de 2001, Sogavare conserve son siège de député, mais son parti n'obtient pas assez de sièges pour rester au pouvoir.

En 2006, le Premier ministre Snyder Rini démissionne au bout de huit jours à la suite d'émeutes déclenchées par son élection; les émeutiers l'accusent d'être sous l'influence des hommes d'affaires de la communauté chinoise des Îles Salomon. Le Parlement désigne Sogavare (à la tête maintenant du Solomon Islands Social Credit Party) pour lui succéder.

En , Sogavare doit faire face à une motion de censure au Parlement. En effet, certains députés s'inquiètent de la détérioration des relations entre les Îles Salomon et l'Australie. Sogavare a expulsé le haut-commissaire australien, et refuse d'extrader le ministre public Julian Moti, soupçonné par l'Australie de viol sur mineure. La motion de censure échoue (17 voix contre 28). Les relations entre les deux pays empirent lorsque Sogavare accuse l'Australie de « néo-colonialisme » et menace d'expulser les soldats australiens présents aux Îles Salomon dans le cadre de l'Opération RAMSI . Les soldats australiens fouillent ensuite les bureaux du Premier Ministre (en son absence), à la recherche d'éléments qui pourraient servir de preuves contre Moti .

Le , Sogavare est renversé par une motion de censure du Parlement (23 voix contre 21) , due en grande partie à « l'affaire Moti » .

Le , Derek Sikua, ancien ministre du gouvernement Sogavare devenu candidat de l'opposition, lui succède[1].

Sogavare revient au pouvoir à la suite des élections législatives de 2014, obtenant le soutien de 31 députés sur 50[2]. Il se montre désormais favorable à la mission RAMSI, qui prend fin en , durant son mandat[3].

Le il est destitué par une motion de censure au Parlement, après la défection de neuf de ses ministres. Manasseh Sogavare les accuse d'avoir agi ainsi pour empêcher l'introduction au Parlement d'un projet de loi de lutte contre la corruption, et suggère que certains d'entre eux craignaient d'être poursuivis pour corruption[4],[5]. La branche locale de Transparency International estime elle aussi que les députés ont renversé le gouvernement par crainte d'être mis en cause pour corruption[6]. Rick Houenipwela est élu à sa succession par les députés le , entre en fonction le jour même, et promet de faire adopter néanmoins la loi anti-corruption[7].

Réélu député de Choiseul-est sans étiquette politique aux élections législatives d'avril 2019, il re-fonde ensuite son ancien Parti de la propriété, de l'unité et de la responsabilité (Ownership, Unity and Responsibility Party) dans le but de constituer une majorité parlementaire, et est élu Premier ministre une quatrième fois, par les députés, le [8],[9].

En , son gouvernement rompt les relations diplomatiques de son pays avec la République de Chine (Taïwan) et reconnaît la République populaire de Chine, dans l'optique de développer ses relations commerciales avec cette dernière. Pékin promet d'apporter une aide substantielle au développement des Salomon[10],[11]. En réaction toutefois, le vice-président américain Mike Pence annule une rencontre bilatérale qu'il devait avoir avec Manasseh Sogavare, et les États-Unis menacent de réduire leurs diverses aides aux Salomon[12]. La rupture des relations entre les Salomon et Taïwan génère des mouvements de protestation aux Salomon ; le Premier ministre de la province de Malaita, Daniel Suidani, avertit même qu'il compte dresser un état du niveau de soutien pour l'indépendance de sa province, et la demander si la population le souhaite afin de rétablir des relations avec Taïwan[13]. Inquiet d'une fronde au Parlement, Manasseh Sogavare renonce à se rendre à New York pour le débat de l'Assemblée générale des Nations unies, et invoque la nécessité de rester aux Salomon pour s’« assurer que la nation comprenne » la décision de son gouvernement de reconnaître Pékin[14],[15]. Il limoge son ministre de la Justice Tautai Kaitu'u et son ministre de la Planification nationale Rick Houenipwela, pour n'avoir pas soutenu sa décision d'établir des relations avec Pékin[16],[17].

Références

  1. (en) « New Prime Minister for Solomon Islands », Nina Tuhaika, Solomon Times, 20 décembre 2007
  2. (en) "Sogavare Elected Prime Minister", Solomon Times, 9 décembre 2014
  3. (en) "Solomon Islands at a crossroads as Australian-led assistance mission bids farewell", Australian Broadcasting Corporation, 29 juin 2017
  4. (en) "Solomon Islands PM removed after no confidence vote", Special Broadcasting Service, 6 novembre 2017
  5. (en) "Serious allegations among MPs revealed", Solomon Star, 7 novembre 2017
  6. (en) "Solomons toppling all about anti-corruption bill - Liloqula", Radio New Zealand, 7 novembre 2017
  7. (en) "Hou becomes 17th Prime Minister of Solomon Islands", Solomon Islands Broadcasting Corporation, 15 novembre 2017
  8. (en) "Sogavare relaunches party amid Solomons coalition talks", Radio New Zealand, 11 avril 2019
  9. (en) "Protests erupt in Solomon Islands as Manasseh Sogavare elected Prime Minister for fourth time", Australian Broadcasting Corporation, 24 avril 2019
  10. (en) "China extends influence in Pacific as Solomon Islands break with Taiwan", The Guardian, 16 septembre 2019
  11. (en) "Solomons to have 'unprecedented' development opportunities, China says", Reuters, 17 septembre 2019
  12. (en) "U.S. reassessing aid to Solomon Islands after Taiwan ties cut", Reuters, 19 septembre 2019
  13. (en) "Solomons province to survey independence appetite after China switch", Radio New Zealand, 20 septembre 2019
  14. (en) "Solomons leader may miss U.N. general assembly amid 'switch' decision fallout - sources", Reuters, 19 septembre 2019
  15. (en) "Statement by the Prime Minister Hon. Manasseh Sogavare On Switch to China", Solomon Times, 21 septembre 2019
  16. (en) "Rick Houenipwela Sacked by PM", Solomon Times, 25 septembre 2019
  17. (en) "Sacked Solomons minister says PM lied, China switch 'pre-determined'", Radio New Zealand, 27 septembre 2019
  • Portail de la politique
  • Portail des Îles Salomon
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.