Manès Sperber

Manès Sperber, né le à Zablotov en Galicie orientale (aujourd'hui Zabolotiv en Ukraine) et mort le à l'Hôpital Cochin dans le 14e arrondissement de Paris[1], est un écrivain de nationalité française d'origine autrichienne .

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Zabolotiv: Manès Sperber

Manès Sperber fut tout au long de son existence un intellectuel engagé. Romancier, essayiste, psychologue, il écrivit aussi sous le nom de Jan Heger et N. A. Menlos. Il est le père de l'anthropologue et linguiste Dan Sperber.

Biographie

Enfance

Sperber grandit dans le shtetl de Zabolotiv, au sein d'une famille hassidique. Pendant l'été 1916, sa famille fuit la guerre et s'installe à Vienne, où Sperber, ayant perdu sa foi, refuse à treize ans de faire sa bar mitzvah.

Études et exils

Il rejoint alors le mouvement de jeunesse Hachomer Hatzaïr (« Jeune Gardien »).

C'est dans ce cadre qu'il rencontre Alfred Adler, le père de la psychologie individuelle et deviendra son élève puis collaborateur.
Adler rompit avec lui en 1932 pour des divergences intellectuelles sur la relation entre la psychologie individuelle et le marxisme.

En 1927, Sperber s'installa à Berlin et rejoint le Parti communiste d'Allemagne (KPD). Il est lecteur à la Berliner Gesellschaft für Individualpsychologie, le second centre de l'association internationale de psychologie individuelle (d'Adler) après Vienne. Après l'accession d'Hitler au pouvoir, il est emprisonné et est libéré quelques semaines plus tard grâce à son statut de citoyen autrichien.

Il émigre alors par la Yougoslavie jusqu'à Paris, où il travaille pour l'Internationale communiste avec Willi Münzenberg. Il quitte celle-ci en 1937 à cause des purges staliniennes. Il commence dès lors son travail sur le totalitarisme et le rôle de l'individu dans la société (Zur Analyse der Tyrannis).

Pendant l'hiver 1939, Sperber se présente comme engagé volontaire dans l'armée française. Il sera démobilisé sans participation au combat, et rejoint la zone libre, à Cagnes-sur-Mer. Il doit fuir lorsqu'en 1942 les déportations s'intensifient, c'est alors la Suisse qu'il choisit en automne de rejoindre avec sa famille.

En 1945, à la fin de la guerre, il retourne à Paris et travaille comme éditeur au sein de la maison d'édition Calmann-Lévy (qui publiera Arthur Koestler) tout en poursuivant son œuvre d'écrivain.

Sperber travaille alors à sa trilogie parue en France sous le titre Et le buisson devint cendre (1949-1955), largement teintée d'autobiographie.

Œuvres (en français)

  • Analyser de la Tyrannie (1939)
  • Qu'une larme dans l'océan, Paris, Calmann-Lévy, 1952 (préfacé par André Malraux)[2]
  • Le Talon d’Achille, Paris, Calmann-Lévy, 1957
  • Ces temps-là, Paris, Calmann-Lévy, 1976
  • Porteurs d'eau, Paris, Calmann-Lévy, 1976
  • Le Pont inachevé, Paris, Calmann-Lévy, 1977
  • Alfred Adler et la psychologie individuelle, Paris, Gallimard, 1972
  • Au-delà de l'oubli, Paris, Calmann-Lévy, 1979
  • Plus profond que l’abîme, Paris, le Livre de poche, 1980
  • La Baie perdue, Paris, Le Livre de poche
  • Et le buisson devint cendre, Paris, O. Jacob, 1990 (et 2008)
  • Les Visages de l'histoire, Paris, O. Jacob, 1990
  • Être juif, Paris, O. Jacob, 1994
  • Psychologie du pouvoir, Paris, O. Jacob, 1995

Prix littéraires

Bibliographie

  • Annette Wieviorka, « Manès Sperber : le juif universaliste », in L'Histoire, n° 417, , p. 42-43.

Notes et références

  1. Archives de Paris 14e, acte de décès no 377, année 1984 (page 9/31)
  2. Adaptation cinématographique réalisée en 1971 par Henri Glaeser sous le titre Une larme dans l'océan (film sorti en 1973)

Liens externes

Articles connexes

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