Maison Brunet

La maison Brunet, aussi appelée la « maison aux 365 fenêtres », est un immeuble du quartier de La Croix-Rousse, dans le 1er arrondissement de Lyon.

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Situation

Formant un pâté de maisons entier, il est entouré au nord par la rue Rivet, à l'ouest par la rue Prunelle, au sud par la place Rouville et à l'est par la rue Flesselles. Sa façade sud surplombe la place Rouville avec vue sur le quai Pierre Scize et la Saône.

Histoire du lieu

À l'époque de Lugdunum, les Romains avaient déjà mis à profit cet avantage topographique en édifiant une construction à cet endroit [1],[2],[3].

Le bâtiment en lui-même semble avoir été construit entre 1810, date de généralisation des métiers de mécanique des canuts, et 1825, où la maison figure en bonne place sur le plan du Clos Saint Benoit, édité en 1825[4].

Pour construire cette maison de ses rêves, Brunet acheta un lot de 720 m2 au clos Saint Benoit, puis voulut représenter en cet édifice les divisions de l'année et le signe du temps. Il s'endetta et on dit qu'il mourut ruiné.

Architecture

Le bâtiment est de forme rectangulaire. Il est construit selon les chiffres du calendrier : il a autant de fenêtres que de jours dans l'année, autant d’appartements que de semaines dans l’année, autant d’étages que de jours dans la semaine, et autant d’entrées et d'escaliers intérieurs que de saisons. Soit 365 fenêtres, 52 appartements, 7 étages et 4 entrées.

La citadelle du Peuple

C'est à l'époque de la révolte des canuts que la maison Brunet fait parler d'elle. En 1831, lors de la première insurrection, cet immeuble est transformé en forteresse. Les insurgés postés aux innombrables fenêtres de la maison Brunet, envoient des feux plongeants sur les soldats et les gardes nationaux[5].

Lors de la seconde insurrection, deux ans et demi plus tard, l'armée avait installé des canons sur l'esplanade des Chartreux, dans le but d'en neutraliser les foyers d'agitation. Les habitants de la maison, très nombreux et tous ouvriers, étaient suspects à l'autorité militaire qui les croyait partisans de l'émeute[6].

Mais le bombardement n’a pas eu lieu grâce aux négociations menées par le curé de l'église Saint-Bruno des Chartreux : l'abbé Pierre Rousset, curé des chartreux, parcourut à pied, malgré les projectiles, le chemin qui séparait la maison Brunet de l'esplanade, et se porta garant des paroissiens. Un ex-voto portant la mention « Les locataires de la maison Brunet en actions de grâces, le  » dessiné par les familles reconnaissantes, est conservé au musée d'art religieux de Fourvière[7].

Traboules

Le bâtiment comprend deux traboules qui relient respectivement la rue Rivet aux numéros 10 et 12 et la place Rouville aux numéros 5 et 6[1] .

Notes et références

  1. René Dejean, Traboules de Lyon, Éditions des traboules - Jean Honoré Éditeur, 2000, p. 72 et 73.
  2. Anne-Catherine Le Mer et Claire Chomer, Carte archéologique de la Gaule - Le Rhône, 69/2, (ISBN 2-87754-099-5), p. 283.
  3. Nouvelle histoire de Lyon, Louis Pelardy Éditeur, 1939.
  4. Carmélites et Riondel, Louis Benoit Coillet, 1825.
  5. Les Révoltes des Canuts, Edition Maspero, 1982.
  6. Notre Dame de Fourvière, notes et récits, Édition Librairie catholique, 1902.
  7. Musée de Fourvière, Exposition en novembre 1999.

Voir aussi

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