Mahmoud Hamchari

Mahmoud Hamchari (محمود الهمشري) (né le à Umm-Khaled en Palestine, mort le à Paris) était le représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en France. Il est assassiné par le Mossad dans le cadre de l'opération de représailles à la prise d'otage de Munich.

Biographie

Hamchari naît en 1939 à Umm-Khaled, un petit village sur la côte, à proximité de Netanya. Il se réfugie avec sa famille à Tulkarem en 1948. Il part ensuite travailler au Koweït, comme beaucoup de Palestiniens à l'époque.

Le , l'Algérie est officiellement indépendante. Une politique d'arabisation est mise en place dans ce pays, et beaucoup de palestiniens, dont Hamchari, partent y enseigner l'arabe. En 1969, il succède à Mohammed Abou Mayzar (Abou Hatem) comme représentant du Fatah et de l'OLP à Paris. Il invitera Alain Geismar, un des leaders de Mai 68, à aller visiter les camps de réfugiés palestiniens en Jordanie.

Au lendemain de prise d'otages des Jeux olympiques de Munich, il a donné une entrevue et disait qu’il ne s’inquiète pas pour sa vie, mais « il ne faut pas tenter le diable »[1]. Le , il est victime d'une bombe cachée dans sa table de chevet par les services secrets israéliens (Mossad) dans le cadre de la « vengeance de Munich », qui fait suite à l'attentat perpétré par le groupe de terroristes palestiniens Septembre noir, aux JO de Munich[2]. Il succombe à ses blessures un mois plus tard. Golda Meir a accusé Hamchari de contribuer à des attentats contre des agents israéliens en Europe, ce que dément l'OLP qui affirme que Hamchari n'a jamais eu de responsabilité dans des opérations armées, et qu'il n'était que le représentant de l'OLP en France. Cet assassinat est le deuxième de la politique de représailles organisée par Golda Meir, il est précédé par l'assassinat du représentant de l'OLP en Italie Abdel Wael Zwaiter, et suivi par celui du représentant à Chypre Hussein Béchir Aboul Kheir. Cet assassinat est aussi le premier d'un série d’assassinats en France contre les palestiniens et attribué au Mossad. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (85e division).

Il était marié avec Marie-Claude Hamchari.

Après son décès, des groupes de gauche palestiniens et français passent accord pour assurer l'encadrement de la cérémonie d'enterrement. Dans des milieux antiracistes et anti-impérialistes, des critiques s'élevèrent[3]. Un meeting a lieu dans une salle du théâtre Marcadet le [3] afin de protester contre la venue en France de Golda Meir, Première ministre israélienne, le , à l’invitation de François Mitterrand[4]. Le philosophe Gilbert Mury y participe[3], comme Alain Geismar[3], des Palestiniens et Jacques Jurquet pour La Cause du peuple, qui assure un service d'ordre assez musclé. Le a lieu une manifestation assez violente, au Quartier latin, contre la venue à Paris de Golda Meir[3]. Les CRS chargèrent brutalement[3].

Prix Palestine-Mahmoud Hamchari

En hommage à Mahmoud Hamchari, le prix Palestine-Mahmoud Hamchari a été créé. Il « récompense un ouvrage publié dans l’année en français, consacré à la Palestine ou une personne physique ou morale dont l’action en faveur de la cause palestinienne est digne d’être honorée ». Il a notamment été attribué à Marion Sigaut en 1998 pour Mansour Kardosh, un juste à Nazareth, et à Alain Ménargues en 2004.

Notes et références

  1. Institut Ina.fr, « Attentat représentant OLP à Paris », sur Ina.fr (consulté le )
  2. La France, théâtre historique des assassinats politiques, Slate http://www.slate.fr/story/67185/france-assassinats-politiques-kurdes
  3. Mémoires de Jacques Jurquet
  4. Paris Révolutionnaire

Liens externes

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