Madone de Bruges

La Madone de Bruges ou Vierge et l'Enfant est une statue en marbre réalisée par Michel-Ange entre 1501 et 1504 et représentant la Vierge Marie et l'Enfant Jésus. Sa hauteur est de 125 cm.

L'œuvre est conservée depuis le XVIe siècle dans l'église Notre-Dame de Bruges, en Belgique.

Description

Cette statue de la Vierge et l'Enfant de Michel-Ange diffère sensiblement des représentations antérieures du même sujet, qui avaient tendance à représenter une Vierge pieuse et souriante regardant le nouveau-né dans ses bras. Au lieu de cela, dans la Madone de Bruges, se référant délibérément aux formes hiératiques de l'iconographie byzantine et médiévale, Michel-Ange figure Jésus debout entre les genoux de sa mère et enveloppé dans sa robe, presque sans soutien, exprimant à la fois sa nature divine et humaine dans une traduction presque littérale de « né de la Vierge Marie » et « le Verbe fut fait chair »[1]. Il est retenu légèrement par la main gauche de Marie et semble être sur le point de s'éloigner de sa mère et partir dans le monde.

Pendant ce temps, Marie ne tient pas son fils et ne le regarde même pas. Son regard vague regarde au loin comme si elle savait déjà ce que serait le destin de son fils.

Presque grandeur nature, la Madone de Bruges a des similitudes certaines avec la Pietà (1499) de Michel-Ange, qui a été achevée peu de temps avant, principalement par le mouvement de la draperie et par son fini[1]. Le long visage ovale de Marie rappelle aussi celui de la Pietà.

Histoire

La statue en marbre de la Madone de Bruges, réalisée par Michel-Ange entre 1501 et 1504, a la particularité d'être la seule sculpture de l'artiste à avoir quitté l'Italie de son vivant et d'être presque inconnue à Florence. Elle a été achetée pour 4 000 florins par Giovanni et Alessandro Moscheroni (Mouscron) membres d'une riche famille de marchands de tissus de Bruges, à l'époque une des villes commerciales les plus importantes d'Europe. Les lettres envoyées de Rome à son père par Michel-Ange donnent des instructions précises pour l'expédition[1].

La sculpture a quitté deux fois Bruges :

  • La première fois en 1794, les révolutionnaires français, qui avaient envahi les Pays-bas autrichiens, emportèrent la statue ainsi que d'autres œuvres d'art. La statue regagna Bruges après la défaite de Napoléon Ier en 1815.
  • La seconde fois en 1944 quand les soldats allemands au cours de la retraite emportèrent la statue camouflée dans un matelas dans un camion de la Croix-Rouge[2]. Elle a été retrouvée en 1945 par les Monuments Men, dans une mine de sel à Altaussee en Autriche, avec de nombreuses autres œuvres d'art pillées dans toute l'Europe et ramenée de nouveau dans l'église Notre-Dame de Bruges où elle se trouve aujourd'hui.

Après l'agression subie par La Pietà de Michel-Ange en 1972, la sculpture a été placée préventivement derrière une vitre pare-balles et à distance du public.

Postérité

Le jeune dessinateur, attribué à Jan Lievens, Louvre, 1630-1635, RF 1562.

Le jeune dessinateur, tableau attribué à Jan Lievens (vers 1630-1635), montre un plâtre reprenant l'enfant de la Madone de Bruges, qui sert de modèle à un dessinateur[3].

Notes et références

  1. Linda Murray, La Haute Renaissance et le maniérisme, Paris, Editions Thames & Hudson, , 287 p. (ISBN 2-87811-098-6), pp.31-32
  2. Michael J. Kurtz, America and the return of Nazi contraband, Cambridge University Press, p. 30, 2006
  3. « Le jeune dessinateur », sur louvre.fr.

Sources

Voir aussi

Articles connexes

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