Madame Quinault-Dufresne

Catherine-Marie-Jeanne Dupré Deseine, dite Mlle de Seine puis Mme Quinault-Dufresne, née le à Paris et morte à Saint-Germain-en-Laye le , est une actrice française.

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Biographie

Ayant débuté, à l’âge de 18 ans, à Fontainebleau en dans le rôle d’Hermione d'Andromaque, sous le nom de « Mlle Dupré de Seine », et la cour en a été tellement satisfaite, malgré une voix un peu faible, qu’elle a été reçue le 16 du même mois[1].

Elle a alors débuté à la Comédie-Française, le , dans le même rôle, parée d’un habit évalué à 8 000 livres, offert par Louis XV. Elle a obtenu le même succès à la ville qu’à la cour. Abordant tout à la fois les premiers rôles tragiques et comiques, elle s’est montrée une excellente actrice dans les rôles d’Émilie (Cinna), de Tullie (Brutus), d’Agathe (Folies amoureuses) et de Didon (Didon et Énée).

Ayant épousé, en , le comédien Quinault le cadet, ce mariage n’a pas été heureux. Très ami des plaisirs, Quinault cadet a très rapidement dissipé la plus grande partie de la dot de sa femme et vendu pour plus de 15 000 livres de bijoux et de vêtements lui appartenant. Le nombre des créanciers de son mari augmentant toujours, elle a été obligée de demander la séparation de biens afin de sauvegarder le reste de sa dot.

Retirée une première fois de , elle reparaît l’année suivante et crée avec grand succès le rôle-titre de Didon de Lefranc de Pompignan, , avant de se retirer définitivement, en mai 1735, incarcérée par lettre de cachet à la Salpêtrière. Le 7 mars, elle protestait, dans une lettre adressée aux membres de l’Académie Française, contre la lettre de cachet qui la frappait ainsi et dont la cause est peut-être due à sa liaison avec le marquis de Nesle[2],[n 1].

Elle a été pensionnée en 1736.

Le peintre Joseph Aved l’a peinte dans le costume de la reine de Carthage[n 2],[n 3], portrait gravé par Lépicié père, au bas duquel on lit les quatre vers suivants :

L’art ne vous prête point sa frivole imposture ;
Dufresne, vos attraits, vos talens enchanteurs,
N’ont jamais dû qu’à la nature
Le don de plaire aux yeux et d’attendrir les cœurs.

Elle apparait à sa fenêtre, dans un gracieux négligé, accoudée sur un coussin de velours, un petit chien blotti entre ses mains, dans un autre portrait d’elle, fait, par la suite, par Aved, et exposé au Salon de 1748. Aujourd’hui disparu, il n’est plus connu que par la gravure d’Étienne Fessard[2].

Rôles

Notes

  1. Amant de Jeanne-Marie en 1734, exilé, sur la demande du cardinal de Fleury, en 1739, à Caen, il y a fait son entrée, au mois de novembre, en sa compagnie, avec quelques domestiques.
  2. Ce portrait est aujourd’hui au musée de Chaumont.
  3. Ce portrait a été exécuté à l’initiative de son amant, le marquis de Nesle, très épris d’elle, pour conserver d’elle un souvenir et offrir un témoignage à la femme et à l’actrice. C’est son ami le comte du Luc, qui s’intéressait aux débuts artistiques d’Aved, qui lui a recommandé ce peintre.

Références

  1. Répertoire du théâtre français, ou détails essentiels sur trois cent soixante tragédies et comédies : ouvrage utile aux directeurs et entrepreneurs de spectacle, aux régisseurs, acteurs, à toutes les personnes chargées du service de la scène, et aux amateurs du théâtre, t. 1, Bordeaux, J. Foulquier, , 240 p. (lire en ligne), p. 60-1.
  2. Société d’histoire, d’archéologie et des beaux-arts (Chaumont, Haute-Marne), « Un tableau du Musée de Chaumont : le portrait de Mlle de Seine en Didon, par Aved », Annales de la Société d’histoire, d’archéologie et des beaux-arts de Chaumont, Chaumont, , p. 168 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

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