Madame Mélingue

Rosaline-Théodorine Thiesset dite mademoiselle Théodorine, puis Madame Mélingue, née à Bordeaux le [1] et morte à Paris 20e le [2], est une actrice française.

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Biographie

Destinée de très bonne heure au théâtre par ses parents, mademoiselle Théodorine fut, bien jeune encore, était élève au Conservatoire mais passionnée de théâtre, elle voulait monter sur les planches, et elle obtint un engagement au théâtre du Gymnase[3]. Dès ses débuts, elle occupa fort convenablement sa place au milieu de la meilleure troupe de Paris alors[3].

Le directeur du théâtre des Folies, pensant sagement que cette jeune fille qui avait pu s’unir à cette troupe d’élite, deviendrait supérieure dans une réunion de comédiens d’un ordre beaucoup moins élevé, se hâta de lui offrir des avantages, de l’engager à son théâtre, et mademoiselle Théodorine dépassa les espérances du directeur, en joua de prime abord des rôles importants et difficiles[3]. Elle voyait commencer sa réputation alors qu’elle n’était encore âgée que de dix-sept ans, à tel point que le directeur d’un des théâtres importants de Paris étant à la recherche d’une jeune première de drame, ayant été conduit au théâtre des Folies-Dramatiques pour la voir jouer, refusa de l’engager à cause de son trop jeune âge[3].

Deux ans après, l’ayant vue jouer au théâtre de l’Ambigu le drame Héloïse et Abeilard d’Anicet-Bourgeois et Francis Cornu, dans laquelle elle venait d’incarner le rôle d’Héloïse, il offrit de l’engager sur le champ, mais il était trop tard car elle avait signé le matin même pour la Comédie-Française[3]. Elle y fut engagée, mais elle n’y joua pas, car les sociétaires ne voulaient abandonner à la nouvelle venue ni les rôles à créer ni ceux de l’ancien répertoire[3]. Le jour du début n’arrivait pas, et mademoiselle Théodorine manifestant une vive impatience, Bernard-Léon, directeur alors du théâtre de la Gaîté profita de la situation pour lui offrir un beau rôle à créer, et 10 000 francs d’appointements[3]. Sans s’inquiéter de l’état du théâtre, dont la ruine était inévitable, mademoiselle Théodorine signa presque inconsidérément, et créa deux rôles dans un théâtre que les créanciers assiégeaient sans cesse, et qui ne tarda pas à se fermer devant leurs exigences et leurs réclamations[3].

Mademoiselle Théodorine, en perdant d’un côté, avait au moins gagné sa liberté, car elle se trouvait dégagée de la Comédie-Française, et le directeur du théâtre de la Porte-Saint-Martin, profitant de la chute de son voisin, se présenta chez elle, lui offrit un superbe engagement, un beau rôle de début : l’affaire fut conclue en un instant, et Harel en fut très satisfait[3]. Peu de temps après, elle fit son début dans le rôle de Rita l’Espagnole[3]. La seule annonce de son prochain retour avait produit une vive sensation ; toutes les places du théâtre avaient été envahies dès l’ouverture des bureaux[3]. Le jour de son apparition, de vifs applaudissements l’accueillirent à son entrée en scène, et la rappelaient encore après la chute du rideau[3].

En 1838, elle épouse Étienne Marin Mélingue et Harel ayant fait faillite, le couple quitte la Porte-Saint-Martin. À cette époque, le couple se vit proposer un engagement pour Saint-Pétersbourg, mais Laferrière ayant conseillé à son mari de refuser[4]:80, ils furent engagés pour plusieurs années au théâtre de l’Ambigu.

Rentrée à la Comédie-Française pour y jouer le rôle de Guanhumara dans Les Burgraves, de Victor Hugo, elle fut, à cette occasion, reçue directement sociétaire, sans avoir subi le stage de pensionnaire prescrit par le décret de Moscou[5] du . Vers, 1847, toujours avec l’appui de Victor Hugo, elle se produisit dans Marion Delorme[6].

Elle aborda successivement la tragédie et la comédie, en jouant Clytemnestre dans Iphigénie et dona Florinde dans Don Juan d’Autriche, qui furent à peu près les dernières de ses créations[5]. Elle trouva peu d’occasions de déployer son talent et, au bout de dix ans, cédant aux persécutions de Mademoiselle Rachel, elle prit sa retraite beaucoup plus tôt qu’on ne devait le penser, en 1853[7], et ne reparut plus à la scène[5].

Installée, avec son mari et sa mère, dans le quartier de Belleville, au no 22 rue Levert, il y résidait avec sa femme, ses deux fils, Gaston (né en ) et Lucien (né en ), et leur petite fille[4]:91. Comme son mari, elle peignait et disposait d’un des quatre quatre ateliers créés par son mari dans les remises de la propriété. On montrait à Belleville des fleurs et des paysages dus à son pinceau[4]:91.

Galerie

Théâtre

Carrière à la Comédie-Française

Entrée en
Nommée 262e sociétaire en
Départ en [8]

Notes et références

  1. Acte de naissance no 935 (vue 139/144)
  2. Acte de décès no  339 (vue 14/31).
  3. Joseph Bouchardy, « Mme Mélingue », Galerie des artistes dramatiques de Paris, vol. 1, , p. 54-5 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Eugène de Mirecourt, Mélingue, Paris, Gustave Havard, coll. « Les contemporains », , 96 p. (lire en ligne).
  5. « Échos de théâtres », La Justice, no 2204, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Charles Monselet, « Théâtres », Le Monde illustré, vol. 58, no 1508, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Gaston Bonnefont, La Comédie-Française : historique — statuts — biographies — notes et renseignements, Paris, Ed. Monnier, , 2e éd., 179 p. (lire en ligne), p. 94.
  8. « Base documentaire La Grange », sur Comédie-Française (consulté le ).
  9. Jeanne de Flandre, notice de la base documentaire La Grange, sur le site de la Comédie-Française (page consultée le 6 février 2017).

Liens externes

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