Métro de Noisy-le-Grand

Le métro de Noisy-le-Grand est une ligne de transport du type navette hectométrique aujourd'hui abandonnée. Construite et inaugurée, elle n'a jamais été ouverte au public. Elle était équipée du système SK.

Métro de Noisy-le-Grand

Vestiges des installations avec une bouche d'aération au premier plan et le terminus au second plan.

Terminus Gare de Noisy-le-Grand-Mont d'Est - Z.A.C. Mailles Horizons
Communes desservies 1
Histoire
Mise en service Inauguration :
Ouverture au public : Jamais
Suppression 7 octobre 1999
Exploitant Epamarne
Exploitation
Matériel utilisé SK (transport)
Points d’arrêt 2
Longueur 0,560 km
Distance moyenne entre points d’arrêt 560 m
Jours de fonctionnement 0
Fréquentation
(moy. par an)
0

Historique

Création

Le premier projet est annoncé en 1988 dans le cadre du « complexe Maille Horizon » du promoteur Christian Pellerin. La vocation de cette ligne de 518 mètres de long, de voies doubles, entièrement en tunnel, avec deux stations, était de faciliter l'accès à ce vaste projet immobilier en assurant une liaison rapide et continue entre le cœur du complexe et la gare de Noisy-le-Grand-Mont d'Est sur la ligne A du RER d'Île-de-France[1].

Le , le Syndicat des transports parisiens (STP), ancêtre du Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF, maintenant Île-de-France Mobilités), en autorise la construction. Le , la concession est accordée à la société Ligne Horizon[2]. En , Soulé est choisi pour installer, mettre en service et entretenir (pour la durée de la concession) le système SK à Noisy-le-Grand[3],[4]. Il s'agissait de la première installation d'un système SK dans un environnement urbain, avec une fonction de rabattement sur un axe de transport lourd.

Le , les travaux sont terminés[2].

En raison de la banqueroute du projet de Christian Pellerin, la ligne est mise sous cocon en . Un entretien régulier et une circulation à vide par mois sont cependant effectués, avec un coût annuel estimé à un million de francs (150 000 euros)[1].

Le , le Conseil d'administration du STP prend la décision d'autoriser la résiliation de la concession d'exploitation et de clôturer le système[5].

À l'abandon

Cet équipement appartient aux Établissements publics d'aménagement de Marne-la-Vallée (Épamarne), dépendant de l'État, qui reste responsable de son éventuelle démolition. Le système SK a été racheté par la RATP en 1996 ; elle assure son entretien. Aucune ouverture n'est envisagée ni envisageable[6].

Le matériel et les stations semblent en bon état[2] jusqu'en 2006[7]. Dès 2007 la station, les équipements et les installations électriques sont régulièrement pillés[8]. En 2010, selon le maire de la ville, Michel Pajon, la technologie est obsolète, les pièces de rechange indisponibles, les compétences techniques n'existent plus, les cabines ne sont plus entretenues depuis cinq ans. La RATP refuse de communiquer sur les coûts d'entretien[9]. Le site est prisé par les amateurs d'exploration urbaine[10].

Une étude est lancée en 2017 pour connaître le volume d'amiante utilisée dans les infrastructures du projet, et l'éventuel rachat du matériel par la ville pour un euro symbolique[1].

Permis de démolir, délivré le , portant sur l'ouvrage Mailles Horizon en sous-sol.

En , la démolition de la station terminus Mailles Horizon est entamée, afin de permettre la construction d'habitations sur le terrain[10]. Le tunnel ainsi que la station Mont d'Est ne seront cependant pas détruits[10].

En août 2020, la commune de Noisy-le-Grand annonce la reconversion du site de Mont d'Est à l'horizon 2023 en un « espace hybride underground chic » sur un niveau en surface et deux niveaux souterrains, comprenant un jardin, une brasserie, un bar à vin, une épicerie, une salle de concert, un espace de coworking, une aire de jeux et un magasin éphémère[10].

Stations

Coût du projet

Soixante-dix millions de francs français (13,7 millions d'euros) auraient été investis dans ce projet dont 15 millions de francs à la charge de la commune.

Ce projet a fait l'objet d'observations de la part de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France en raison de l'importance des sommes dépensées en pure perte[11].

Littérature

Le système et son historique sont évoqués dans le roman Le Grand Paris d'Aurélien Bellanger.

Notes et références

  1. Sébastien Thomas, « En Seine-Saint-Denis, l’incroyable fiasco du mini-métro fantôme de Noisy-le-Grand », sur Le Parisien, (consulté le ).
  2. « Les projets fous LE SK DE NOISY-LE-GRAND », sur web.archive.org, (consulté le ).
  3. « Une télécabine en Seine-Saint-Denis En 1993, le SK, un système de transport hectométrique, doit être mis en service à la gare RER de Noisy-le-Grand », sur lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  4. « SK Noisy-le-grand, la deuxième génération », Brochure commerciale Soulé, , p. 2.
  5. « SK de Noisy-le-Grand Résiliation de la concession d'exploitation et clôture du système », Syndicat des Transports Parisiens - Conseil d'administration,
  6. Noisy magazineno 124février 2007, (mensuel municipal de Noisy-le-Grand)
  7. « Métro SK à Noisy le Grand | Exurbis » (consulté le )
  8. « L'histoire du SK à Noisy-le-Grand : métro futuriste...mais inexploité », sur Villehybride, (consulté le )
  9. « Le fiasco du mini-métro de Noisy-le-Grand », sur Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis, .
  10. Kevin Helies, « A Noisy-le-Grand, le mini-métro abandonné accueillera salle de concert, bar et restaurant », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  11. « Commune de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) », sur Cour des comptes, (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

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