Méthode d'Euler
En mathématiques, la méthode d'Euler, nommée ainsi en l'honneur du mathématicien Leonhard Euler (1707 — 1783), est une procédure numérique pour résoudre par approximation des équations différentielles du premier ordre avec une condition initiale. C'est la plus simple des méthodes de résolution numérique des équations différentielles.
Principe de la méthode
La méthode d'Euler est une méthode numérique élémentaire de résolution d'équations différentielles du premier ordre, de la forme
où I est un intervalle de et f, une fonction réelle sur .
Étant donnée une condition initiale , la méthode fournit pour tout point b ∈ I une suite d'approximations de la valeur u(b) que prend, lorsqu'elle existe, la solution de l'équation qui correspond à cette condition initiale. Divers jeux de conditions sur f peuvent assurer la convergence de cette suite.
La valeur un(b) s'obtient en calculant n valeurs intermédiaires de la solution approchée aux points régulièrement répartis entre a et b, donnés par
Euler explicite
En étendant cette notation à x0 = a, y0 = u(a) et xn = b, yn = un(b) et en utilisant l'approximation de la dérivée
On en déduit la relation suivante :
Les valeurs intermédiaires sont alors données par la relation de récurrence
qui est le schéma d'Euler explicite.
Euler implicite
En remarquant, que l'on peut aussi approcher la dérivée en xi +1 par la même relation
on en déduit la relation de récurrence
qui est le schéma d'Euler implicite. On notera que dans ce schéma, le terme yi +1 apparaît des deux côtés de l'équation, ce qui contraint à utiliser des méthodes de résolution numérique du type de la relation de Newton-Raphson pour déterminer yi +1 à chaque itération si la fonction f est non linéaire.
Exemples
Application à l'intégration
L'intégration d'une fonction continue sur un segment peut être vue comme un cas particulier où la fonction f est continue et ne dépend que de x : . On démontre alors, en utilisant la continuité uniforme de f sur [a ,b] (théorème de Heine), que la suite est de Cauchy, et donc converge par complétude de .
En fait, on a :
On reconnait la méthode des rectangles à gauche pour le calcul de la solution exacte .
- Exemple
Étant donnée la fonction et les valeurs initiales x0 = 1 et y0 = F(x0) = 1⁄4.
Le calcul des valeurs F(x1), F(x2), F(x3)… permet d'obtenir la représentation graphique de F par les segments [A0A1], [A1A2], [A2A3]…
La fonction f a pour primitive avec x0 = 1 et y0 = G(x0) = 1⁄4.
La courbe (C) représentative de G est ici placée sur le même graphe pour visualiser le calcul des tangentes.
La fonction affine par morceaux est une approximation de la primitive G.
Cas linéaire
Un autre cas classique est celui où f est une fonction linéaire en u : . Le schéma donne alors :
soit
On retrouve au point final une valeur approchée de la solution exacte pour peu que N soit suffisamment grand : .
On peut également constater que si le pas est trop grand, la suite (géométrique) prend des valeurs de plus en plus grandes et diverge de la solution (le schéma est instable). Un palliatif est d'utiliser une méthode d'Euler implicite :
Ce schéma est plus stable numériquement et garantit plus simplement la convergence vers la solution.
Erreur de la méthode
La méthode d'Euler est simple mais l'erreur induite peut être assez élevée si le pas est choisi trop grand. En effet, le calcul de l'erreur de consistance donne par la formule de Taylor-Lagrange :
Voir aussi
Articles connexes
- Méthodes de Runge-Kutta (utilisent le même principe que celle d'Euler mais apportent une meilleure précision)
- Méthode d'Euler semi-implicite
- Théorème de Cauchy-Peano-Arzelà
- Méthode Leapfrog
Liens externes
Méthode d'Euler. Construction point par point d'une courbe intégrale avec GéoPlan. sur le site de P. Debart
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