Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme

Barruel rédige les Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, alors qu'il se trouve en exil à Londres de 1792 à 1798. Ils paraîtront en cinq volumes, de 1797 à 1799 et seront réédités en 1803[1].

Pour lui, la Révolution française est le fruit d'un complot ourdi par les Philosophes et les francs-maçons, le jacobinisme étant le résultat de leur alliance[1].

À la même époque, une thèse similaire est proposée par l'Écossais John Robison : Robison accuse les francs-maçons de complot révolutionnaire. Tout comme Barruel, il indique que les Illuminés de Bavière ont influencé les loges françaises, les incitant à comploter contre l'État et leur soufflant l'idée de la Révolution française[2]. En réalité, les maçons ont plutôt fait profil bas en 1789. Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard, à l'avènement de la II^e République, que naîtra la légende révolutionnaire, grâce à un « profane », Alphonse de Lamartine[3].

D'après différents contemporains de Barruel, les Mémoires furent un texte de propagande commandité par les contre-révolutionnaires. Dans son acception radicale, sa thèse n'a été retenue par aucun historien à l'exception, peut-être, de Louis Blanc[1].