Luise Gottsched

Luise Adelgunde Victoria Gottsched, née Kulmus le à Dantzig et décédée le à Leipzig, est une femme de lettres prussienne.

Pour l’article homonyme, voir Johann Christoph Gottsched.

Luise Adelgunde Victoria Gottsched
Nom de naissance Luise Adelgunde Victoria Kulmus
Naissance
Dantzig
Décès (à 49 ans)
Leipzig
Activité principale

Biographie

D’une éducation littéraire soignée, Luise Kulmus fut mariée en 1735 à l’écrivain Gottsched, dont elle devint la « chère collaboratrice. » Possédant l’anglais et le français, elle apprit le latin et le grec après son mariage et acquit une solide connaissance des littératures anciennes et étrangères.

Elle a traduit beaucoup de pièces de théâtre du français et de l’anglais, entre autres Caton d’Addison, Zaïre de Voltaire, Génie de Françoise de Graffigny. Grande figure de la traduction au siècle des Lumières, elle contribua a un tournant majeur à cette époque dans l'art de la traduction. En effet, jusque-là, les traductions effectuées pouvaient prendre de larges libertés relativement au texte original, l'essentiel étant de respecter l'élégance de la langue de traduction : les traductions effectuées alors, « ces "belles infidèles", héritées du classicisme du Grand Siècle, donnaient le ton et les exigences de la langue-cible l'emportaient sur la fidélité à l'original »[1]. Luise Gottsched initia un renversement de perspective en 1739, lorsqu'elle publia dans le Spectateur un vigoureux plaidoyer pour l'adoption d'une méthode qui respecte au plus près le sens du texte original et la logique de la langue-source[1]. Diderot et Fréon lui emboîtèrent le pas dans la dénonciation de toute dénaturation du texte à traduire dans les années 1760[1].

Elle composa elle-même des tragédies, Aurélius, Panthée, etc., et des comédies, dont la Ménagère française (die Hausfranzësin) ; puis des Satires, contre les piétistes, contre les imitateurs de Klopstock, etc.

Ses Lettres, publiées par son amie Dorothea Henriette von Runkel (Briefe der Frau Louise Adelgunde Victorie Gottsched, geborne Kulmus, Dresde, 1771, 3 vol.), sont écrites avec vivacité et esprit.

Gottsched a donné un recueil posthume des Poèmes de sa femme, avec une Notice sur sa vie (Gedichte, Leipzig, 1763).

Notes et références

  1. Patrice Bret, « Le défi linguistique de l'Europe des Lumières. La traduction, creuset des circulations scientifiques internationales (années 1680-années 1780) », in Pierre-Yves Beaurepaire et Pierrick Pourchasse (dir) Les circulations internationales en Europe, années 1680-années 1780, Presses Universitaires de Rennes, 2010, p. 325

Source

  • Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 913.

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