Luigi Cibrario

Giovanni Antonio Luigi Cibrario () était un homme d'État et un historien italien. Cibrario est un bon exemple de la fidèle, travailleuse et honnête aristocratie piémontaise de la vieille école. Il a donné son nom à la Via Luigi Cibrario, l'une des principales artères de Turin ainsi qu'au refuge Luigi Cibrario qui culmine à 2 616 m près de Usseglio.

Biographie[1]

Né à Usseglio, dans la province de Turin, il descend d'une famille piémontaise noble mais peu fortunée. À l'âge de seize ans, il obtient une bourse d'études, et à dix-huit il enseigne la littérature. Les vers qu'il adresse au roi Charles Albert à l'occasion de la naissance de son fils, le futur roi d'Italie Victor-Emmanuel, attire l'attention sur lui et marque le début d'une longue amitié.

Il entre dans la fonction publique du Royaume de Sardaigne et est nommé en 1824 chargé de cours de droit canon et de droit civil. Passionné par l'étude des documents anciens, il est chargé d'explorer les archives de Suisse, de France et d'Allemagne en vue de recherches sur l'histoire de le Savoie.

Il est élu le à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, avec pour titre académique Agrégé[2].

Au cours des révolutions de 1848, après l'expulsion des Autrichiens de Venise, Cibrario a été envoyé dans cette ville avec Colli afin de négocier son union avec le Piémont. Mais la proposition est tombée par le biais de nouvelles arrivées lors de l'armistice entre le roi Charles-Albert et l'Autriche, et les deux délégués ont fait l'objet d'une manifestation hostile. En octobre 1848 Cibrario a été nommé sénateur et après la bataille de Novare (mars 1849), lorsque Charles-Albert abdiqua et se retira dans un monastère près de Porto, Cibrario et le comte Giacinto di Collegno furent envoyés en qualité de représentants du Sénat pour exprimer la sympathie de cet organe avec le roi tombé. Il a atteint Porto le et après y avoir séjourné pendant un mois, il retourna à Turin, où il arriva juste avant la nouvelle de la mort de Charles-Albert.

En mai 1852, il est devenu ministre des Finances dans le cabinet du marquis d'Azeglio et fut plus tard ministre de l'éducation dans celui de Cavour. La même année, il fut nommé secrétaire de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare. C'est lui qui, en 1853 dicta la note de protestation vigoureuse contre la confiscation par l'Autriche de la propriété des Lombards exilés qui avaient été naturalisés dans le Piémont. Il a fermement appuyé Cavour dans sa politique de Crimée (1855) et lorsque le général La Marmora quitta le commandement de la force expéditionnaire et que Cavour prit ses fonctions de guerre, Cibrario fut nommé ministre des affaires étrangères. Il a dirigé les affaires du département avec beaucoup de compétence et a habilement secondé Cavour dans la réalisation de l'admission du Piémont au Congrès de Paris sur un pied d'égalité avec les grandes puissances.

À la suite de son retrait aux affaires étrangères, Cibrario fut nommé comte. En 1860 il a agi en tant que médiateur entre le gouvernement de Victor-Emmanuel et la République de Saint-Marin, et a organisé un traité par lequel les dernières libertés étaient garanties. Après la guerre de 1866 par laquelle l'Autriche a perdu Vénétie, Cibrario a négocié avec ce gouvernement pour la restitution de documents d'état et de trésors artistiques retiré par elle de la Lombardie et la Vénétie à Vienne.

Franc-maçon, en 1860 il était membre de la loge "Ausonia" et en 1863 de la loge "Cavour", les deux à Turin[3].

Le comte Cibrario est mort près de Salò, à proximité du lac de Garde, en automne 1870.

Œuvres

En tant qu'écrivain et historien, son œuvre la plus importante au cours de sa vie fut Économie politique du Moyen âge (Turin, 1839), qui jouit d'une grande popularité à l'époque, mais elle est maintenant de peu de valeur. Son Della schiavitù e del servaggio (Milan, 1868-1869) a donné un compte de l'évolution et de l'abolition de l'esclavage et du servage. Parmi ses écrits historiques, les suivants méritent également d'être mentionnés :

  • Delle artiglierie dal 1300 al 1700 (Turin, 1847)
  • Origini e progresso della monarchia di Savoia (Turin, 1854)
  • Degli ordini cavallereschi (Turin, 1846)
  • Degli ordini religiosi (Turin, 1845)
  • Memorie Segrete Charles Albert, écrit par ordre de Victor Emmanuel, mais ensuite retiré.

Notes et références

  1. Sa biographie a été écrite par F. Odorici dans : II Conte L. Cibrario (Florence, 1872).
  2. « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie et « Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie », sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques - cths.fr.
  3. V. Gnocchini, L'Italia dei Liberi Muratori, Mimesis-Erasmo, Milano-Roma, 2005, p.74,

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