Luigi Ciavardini
Luigi Ciavardini (L'Aquila, ) est un ancien militant d'extrême droite italien et un représentant du groupe subversif inspiré des Noyaux armés révolutionnaires néo-fascistes.
Après le militantisme du Front de la jeunesse et du groupe néo-fasciste Terza Posizione, il est passé à la lutte armée et est devenu membre des NAR. Arrêté à plusieurs reprises et reconnu coupable de multiples crimes, tous liés à son activité subversive, il est définitivement jugé (avec Valerio Fioravanti et Francesca Mambro) en 2007 comme étant l'auteur du massacre perpétré à la gare de Bologne le et condamné à 30 ans d'emprisonnement. Pendant la période de la lutte armée, il fut surnommé Gengis Khan. Il est marié à Germana, sœur des anciens militants de Terza Posizione, Nanni et Marcello De Angelis.
Biographie
Né à L'Aquila, mais élevé à Rome, où la famille a déménagé pour suivre la carrière de son père, maréchal de police, Luigi était le plus jeune des trois enfants de la famille Ciavardini. « Ce n'était pas une famille fasciste, la mienne… nous ne discutions pas de politique en général… j'ai habité dans une maison à Rome, située piazza Mazzini 8 au sixième étage et ma jeunesse était libre et insouciante »[1].
Militantisme politique
Au début de 1978, à l'âge de 16 ans, Luigi Ciavardini commence à fréquenter la section du Mouvement social italien, il est arrêté pour la première fois et condamné à une peine de deux ans d'emprisonnement pour vol qualifié : « J'ai terminé (en prison, ndlr) pour cette fichue manie de s’armer… Chez un représentant de la bijouterie, nous avons pris deux armes à feu »[2].
Luigi Ciavardini a ensuite adhéré à Lotta Studentesca de Terza Posizione dans laquelle il fréquente Nanni De Angelis et Giorgio Vale avec lequel il participe à plusieurs braquages envers des banques et des actions d'intimidation comme le lancement d'une bombe incendiaire contre le domicile d'un agent de la circulation.
Lutte armée chez les NAR
Au début des années 1980, Ciavardini entre en contact avec les Noyaux armés révolutionnaires, un événement marqué le début de son parcours de subversion:
« J'ai rencontré Valerio Fioravanti et Francesca Mambro dite « Giusva » pour la première fois chez moi. Nous sommes à la fin de janvier 1980, ce sera l'année la plus intense et dramatique de ma vie. »[3]).
Le , il participe à une embuscade contre la patrouille de police devant l'ambassade du Liban à Rome dans le but de la désarmer et de saisir une mitraillette M12. Dans l'embuscade, l'agent de sécurité Maurizio Arnesano âgé de 19 ans) a été tué, abattu par Valerio Fioravanti.
Le , Luigi Ciavardini participe à l'attaque devant le lycée romain Giulio Cesare, pendant laquelle l'officier de police Francesco Evangelista (dit Serpico) est tué et son collègue, Giuseppe Manfreda, blessé. L'importance de Ciavardini dans le groupe grandit rapidement.
Le , Ciavardini et Gilberto Cavallini assassinent d'un coup de pistolet sur la nuque le substitut du procureur, Mario Amato, qui avait mené l'enquête principale sur les mouvements subversifs de droite pendant environ deux ans.
Le matin du , dans la salle d'attente de la gare centrale de Bologne, une bombe explose. Quatre-vingt-quinze personnes sont tuées et plus de deux cents blessées. le , le bureau du procureur général de Bologne émet une série de mandats d'arrêt à l'encontre de militants appartenant à des groupes d'extrême droite, dont des membres de la Terza Posizione.
Dans la clandestinité après l'assassinat d'Arnesano le , Ciavardini est Rome (près de la Piazza Barberini) avec Nanni De Angelis[4]. Dans la nuit du 5 octobre, il apparaît que De Angelis (pris pour Ciavardini) a été battu par des agents et est mort en prison à la suite de blessures consécutives au « passage à tabac ». La version officielle est une mort par suicide, De Angelis se serait pendu dans sa cellule d'isolement de Rebibbia[5].
Ciavardini, a été relâché en 1985 en raison de l'expiration de la procédure, les peines de première instance n'étant prononcées dans les délais impartis.
Autres arrestations et condamnations
Vers la fin des années 1980, Ciavardini a cessé de jouer un rôle subversif néo-fasciste.
Le , il est arrêté et condamné à 12 ans de prison pour un vol qualifié d'un milliard de dollars accompli le en compagnie d'un complice, dans un atelier d'orfèvre situé sur la Piazza Sacro Cuore à Pescara. En 1991, il s'avère que le vol n'a pas été commis par Ciavardini mais par l'anarchiste Horst Fantazzini. Le , il est condamné pour le meurtre du juge Mario Amato accompli le . Le , il est arrêté à Rome pour avoir participé à un vol qualifié, le , contre une agence de la banque Unicredit emportant environ 15 000 euros. Pour ce delit, le , il est condamné en première instance à 7 ans et 4 mois de prison, accusations tombées en appel le .
Bibliographie
- (it) Mario Caprara, Gianluca Semprini, Destra estrema e criminale, Newton Compton, 2007
- (it) Luca Telese, Cuori neri, Sperling & Kupfer, 2006
- (it) Andrea Colombo, Storia Nera, Cairo, 2007
- (it) Gianluca Semprini, La strage di Bologna e il terrorista sconosciuto, Bietti, 2003
- (it) Riccardo Bocca, Tutta un'altra strage, Bur, 2011
- (it) Piero Corsini, Storia di Valerio Fioravanti e Francesca Mambro, Pironti, 1999
- (it) Achille Melchionda, Piombo contro la Giustizia. Mario Amato e i magistrati assassinati dai terroristi, Edizioni Pendragon, 2010.
Source de traduction
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Luigi Ciavardini » (voir la liste des auteurs).
Références
- Bocca, 2011, p. 83.
- Caprara, 2007, p. 83.
- Bocca, 2011, p. 84.
- Telese, 2006, p. 691.
- Telese, 2006, p. 696.
Voir aussi
Liens externes
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