Lucrecia Martel

Lucrecia Martel, née le à Salta, est une réalisatrice, scénariste et productrice argentine.

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Biographie

Née en 1966 à Salta, dans le nord de l'Argentine, Lucrecia Martel étudie d'abord la communication à l'Université de Buenos Aires, puis le cinéma à l'École Nationale d'expérimentation et de réalisation cinématographique (Escuela Nacional de Experimentación y realización Cinematográfica; ENERC) dans la même ville[1].

Elle écrit ensuite et réalise plusieurs courts métrages, dont Rey Muerto [Le roi mort],en 1995, prix du meilleur scénario au festival de La Havane[1],[2].

Son premier long métrage, La ciénaga est bien accueilli et reçoit de nombreux prix internationaux, notamment Festival de Sundance 1999 (prix du scénario, qui lui permet de financer en partie ce film), Festival de Berlin 2001, Festival de La Havane 2001 et des Condors 2002 (équivalent des Césars, en Argentine)[1],[3]. Elle apparaît rapidement comme appartenant à une génération de réalisateurs ou réalisatrices qui renouvellent le cinéma argentin[3],[4]

La niña santa (La Sainte Fille), son deuxième long métrage est sélectionné en compétition au Festival international du film de Cannes en 2004 ainsi que La Femme sans tête, en 2008. Les scénarios reposent souvent sur des non-dits. Elle crée des atmosphères qui peuvent être tout autant oppressantes, étouffantes, ou d'un humour subtil, sur des thèmes tels que l'incommunicabilité, la religion, l'éveil sexuel, etc..[1]. Ses trois premiers films évoquent souvent sa région d'origine et constituent une trilogie.

La réalisatrice travaille également pour la télévision argentine. Elle s'engage par ailleurs pour la légalisation de l'IVG en Argentine, travaille sur un film de science-fiction, finalement abandonné, et sur un documentaire concernant l'assassinat d'un leader indigène[5]. Et sort un nouveau long-métrage de fiction en 2017, Zama[6]. Ce film, adapté du roman éponyme de l’écrivain argentin Antonio Di Benedetto, raconte l'histoire au XVIIIe siècle d'un fonctionnaire de la justice espagnole, isolé dans une lointaine colonie d’Amérique latine. Malmenée dans diverses situations, ce juge est finalement écarté de son magistère et finit par intégrer une troupe de mercenaires lancés aux trousses d'un bandit[6]. Le film est bien accueilli par la critique internationale et reçoit plusieurs Premios Cóndor de Plata (récompenses cinématographiques, en Atgentine)[7].

Festivals

Figure du cinéma argentin, elle participe à plusieurs reprises à des jurys de festival, par exemple lors du Festival de Berlin 2002, lors du Festival de Cannes 2006, lors de la Mostra de Venise 2008 ou encore de la Mostra de Venise 2019 (elle y préside le jury international).

Filmographie

Long métrage

Court métrage

Distinctions

Récompenses

Nominations et sélections

  • Festival International du Film de Berlin de 2002 pour La ciénaga.
  • Prix de l'Association des critiques de film argentins, en 2002.
  • Festival International du Film de Cannes en Compétition Officielle en 2003 pour La Sainte Fille
  • Festival International du Film de Cannes en Compétition Officielle en 2008 pour La Femme sans tête

Notes et références

  1. Eleonora C. Vallazza et Alberto Papo, « Martel, Lucrecia [Salta 1966] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 2800
  2. Jacques Mandelbaum, « Lucrecia Martel, réalisatrice », Le Monde, (lire en ligne)
  3. Jacques Mandelbaum, « “La Cienaga” annonce la nouvelle vague argentine », Le Monde, (lire en ligne)
  4. Édouard Waintrop, « Vifs Argentins », Libération, (lire en ligne)
  5. Marcos Uzal, « Lucrecia Martel : Il n’y a pas de différence entre un film historique et un film de science-fiction », Libération, (lire en ligne)
  6. Mathieu Macheret, « « Zama » : le mirage colonial de l’homme blanc », Le Monde, (lire en ligne)
  7. (es) « Premios Cóndor de Plata 2018 : Zama, de Lucrecia Martel, fue la gran ganadora », La Nación, (lire en ligne)
  8. « Premios Cóndor de Plata 2018: Zama, de Lucrecia Martel, fue la gran ganadora », sur La Nación, (consulté le )

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